A la suite de la prise de contrôle de Damas par les groupes armés soutenus par l’étranger, le régime israélien fait pression sur les États-Unis pour que la Syrie reste faible et divisée et que la Russie y maintienne sa présence militaire afin de contrer l’influence croissante de la Turquie dans ce pays arabe, selon un rapport publié vendredi 28 février par l’agence de presse Reuters.
L’un des moyens d’empêcher Damas de reprendre des forces est de permettre à la Russie de conserver ses bases militaires dans le pays, peut-on lire dans ce rapport qui note que le lobbying témoigne d’une campagne israélienne concertée visant à influencer la politique américaine en Syrie.
La présence de forces russes en Syrie contribuerait à contrer l'influence croissante de la Turquie dans le pays.
Sous le prétexte de freiner l’influence croissante de la Turquie en Syrie, des responsables israéliens ont cherché à persuader les Américains que les forces russes devraient maintenir leur présence militaire en Méditerranée en conservant la base navale dans la province de Tartous et la base aérienne dans la province de Lattaquié.
Lors d’une réunion entre des responsables américains et israéliens, certains participants américains ont été surpris de voir que les Israéliens demandaient que les Russes continuent à avoir une présence militaire en Syrie, considérant cela comme un facteur positif qui leur serait bénéfique, ont déclaré à Reuters deux sources américaines au courant des discussions.
Des responsables israéliens ont déclaré à leurs homologues américains qu’ils considèrent les nouveaux dirigeants syriens comme une menace pour les frontières d’Israël, ont indiqué les mêmes sources.
Au début du février 2025, le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, a déclaré que son gouvernement serait prêt à permettre à la Russie de conserver ses bases aériennes et navales, à condition que tout accord avec Moscou serve les intérêts du pays.
Depuis 2011, les forces israéliennes arment et financent secrètement les groupes anti-gouvernementaux qui luttent contre le gouvernement de l’ancien président syrien Bachar Assad.
Après la chute du gouvernement d’Assad en décembre 2024, le régime israélien a commencé à s’emparer de vastes étendues du territoire syrien.
La Syrie s’est toutefois abstenue de déployer ce qui reste des forces armées du pays pour lutter contre l’occupation expansionniste des terres syriennes par les forces israéliennes.
Le commandant du groupe armé Hayat Tahrir al-Cham (HTC), Abou Mohammed al-Joulani qui a été nommé président par intérim syrien, a déclaré que son administration ne représentait aucune menace militaire pour les Israéliens.
Entre-temps, il n’est pas certain dans quelle mesure le président américain Donald Trump envisagera d’adopter les propositions de Tel-Aviv concernant la Syrie, ont déclaré les sources à Reuters.
Toutefois, des analystes politiques occidentaux ont décrit la nouvelle administration Trump comme étant « férocement pro-israélienne ».
Aron Lund, membre du think-tank américain Century International, estime que le lobbying israélien a de bonnes chances de réussir à influencer les décisions de l’administration Trump concernant la Syrie.