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Directive Hannibal : tueries de masse d'Israël sur sa propre population

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Des soldats israéliens opèrent dans la bande de Gaza, le 17 décembre 2023. ©Reuters

Un rapport d’enquête portant sur les échecs de l’armée israélienne atteste des tueries de masse des forces israéliennes au titre d’une procédure controversée, appelée « Directive Hannibal ». Dès les premières heures qui ont suivi l’opération Tempête d’Al-Aqsa de la Résistance palestinienne, le 7 octobre 2023, les forces armées du régime ont massacré leur propre peuple.

Cette directive particulièrement polémique a été mise en place en 1986 à la suite de la capture de deux soldats israéliens par le mouvement de résistance libanais Hezbollah. Elle stipule qu’il est permis de tuer des militaires et des colons pour éviter qu’ils ne soient faits prisonniers par un ennemi, y compris des combattants de la Résistance palestinienne.

En somme, il vaut mieux un Israélien mort que détenu.

Selon plusieurs sources israéliennes, bien que révoquée officiellement en 2016, cette directive a été réactivée par le régime de Tel-Aviv durant l’opération du 7 octobre, comme en témoignent les agissements et la rhétorique des forces israéliennes.

L’enquête intérieure a également révélé que, dès 10h30 (heure locale), l’armée de l’air israélienne a commencé à tirer sur « tout ce qui bougeait » près de la frontière de Gaza, dans le cadre d’une mission avec le nom de code « Épée de Damoclès » pour frapper les positions du Hamas à l’intérieur de Gaza. Ainsi, un total de 945 frappes ont été menées au moyen d’hélicoptères de l’armée qui ont tiré au moins 11 000 obus.

L’enquête a révélé que le refus des commandants d’admettre la défaite et le chaos qui régnait au quartier général de l’armée israélienne ont contribué à la lenteur de la réaction de Tel-Aviv face à l’audacieuse attaque-surprise du Hamas.

Le Jerusalem Post a rapporté que de multiples sources militaires israéliennes ont déclaré qu’aujourd’hui encore, le chef de la division de Gaza, le général de brigade Avi Rosenfeld refuse d’admettre que ses forces ont été complètement vaincues par le Hamas, et certainement pas que cela s’est produit avant 7 heures du matin le 7 octobre. Selon certaines informations, les commandants de l’armée israélienne se seraient fiés à Rosenfeld pour obtenir des rapports sur la situation dans la bande de Gaza pendant plusieurs heures, alors que ses forces avaient déjà été vaincues.

« Aucun de ses supérieurs ne pouvait imaginer une situation dans laquelle Rosenfeld aurait été complètement vaincu si rapidement, et Rosenfeld lui-même n’a pas reconnu la gravité de sa situation avant d’appeler [le commandant de l’armée de l’air] Omer Tishler à 9 h 47 », précise l’enquête qui révèle également que l’armée de l’air du régime « n’a décidé de couvrir la frontière entre Israël et la bande de Gaza de tirs aériens que vers 10 h 05... et que l’exécution de cette “directive Hannibal” n’a commencé que vers 10 h 30 ».

Au moment où les commandants de l’armée ont atteint un « niveau de connaissance de 85 % des incidents » dans le sud des territoires palestiniens occupés, la plupart des combattants palestiniens étaient déjà rentrés à Gaza avec des captifs à bord de leurs véhicules.

Parmi les 251 Israéliens capturés ce jour, plusieurs ont été tués par des frappes aériennes israéliennes ainsi que des tirs amis; résultat d’une série d’erreurs de calcul et une sous-estimation des capacités du Hamas dans la mesure où le régime s’est imaginé que le mouvement palestinien n’était pas prêt à s’engager dans une confrontation de grande ampleur avec Israël, et ce malgré les informations dont il disposait.

Le rapport intervient quelques semaines seulement après que l’ancien ministre israélien des Affaires militaires, Yoav Gallant, a reconnu avoir ordonné le recours à la directive Hannibal pour tuer des civils et des soldats israéliens lors de l’opération Tempête d’Al-Aqsa.

L’enquête interne de l’armée israélienne sur l’attaque du 7 octobre a reconnu « l’échec total » de l’armée à l’empêcher.

« Trop de civils sont morts ce jour-là en se demandant dans leur cœur ou à haute voix : où était l’armée israélienne ? », a déclaré un responsable du régime sioniste, faisant référence à l’armée israélienne.

Le journal Haaretz a rapporté que la directive Hannibal avait transformé le sud des territoires occupés en une « zone d’extermination », où les forces israéliennes ont reçu l’ordre de tirer sur leurs propres soldats et civils si nécessaire pour éviter leur capture par les combattants de la résistance palestinienne.

« Des documents obtenus par Haaretz, ainsi que des témoignages de soldats et d’officiers de rang supérieur et intermédiaire de l’armée israélienne, révèlent une série d’ordres et de procédures reçus par la Division de Gaza, le Commandement Sud et l’État-major jusqu’à l’après-midi du 7 octobre ; des détails qui révèlent l’ampleur du recours à la procédure Hannibal pendant les premières heures de l’attaque du Hamas et à divers endroits dans la zone environnante », écrit le journal.

Haaretz ajoute que le 7 octobre, lorsque les mouvements de résistance basés à Gaza, dont le Hamas, ont lancé leur opération, « les forces israéliennes ont ouvert le feu sur leurs propres bases militaires [et] sur les colonies [...] en utilisant des armes lourdes à partir d’hélicoptères d’attaque, de drones et de chars. Elles souhaitaient éliminer les combattants du Hamas qui attaquaient Israël depuis Gaza, même si cela signifiait également tuer des Israéliens ».

Le journal note que malgré les plans d’Israël, le Hamas a pu faire des prisonniers pendant l’opération, affirmant que « beaucoup des 1 200 Israéliens qui sont morts ce jour-là ont été tués par les forces israéliennes ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV