La France a fait état de son intention d’utiliser sa capacité de dissuasion nucléaire pour renforcer la sécurité de l’Europe face à des menaces potentielles, surtout dans le cadre des projets américains de retrait de leurs forces militaires du continent.
Selon un article du quotidien britannique The Telegraph, un responsable français a révélé sous couvert d’anonymat que des avions de chasse français, équipés d’armes nucléaires, pourraient être déployés en Allemagne.
Cette manœuvre serait une réponse directe aux menaces du président américain, Donald Trump, concernant le retrait des troupes américaines d’Europe.
La source a précisé que ce déploiement aurait pour but d’envoyer un signal fort, non seulement à l’Allemagne, mais aussi à la Grande-Bretagne, incitant cette dernière à envisager des mesures similaires pour renforcer la sécurité collective.
Le journal a également rapporté que Friedrich Merz, le futur chancelier allemand, a appelé Londres et Paris à élargir leur coopération en matière de protection nucléaire.
Merz, dont le parti a remporté le plus grand nombre de sièges au Bundestag dimanche 23 février lors des législatives anticipées en Allemagne cherche à promouvoir une plus grande autonomie de l’Europe vis-à-vis des États-Unis.
Le président français, Emmanuel Macron, a eu une conversation avec Friedrich Merz dimanche soir, juste avant son déplacement à Washington.
Le président Macron s’est entretenu avec Merz dimanche soir avant de s’être rendu à Washington pour présenter à Donald Trump son plan pour la sécurité européenne et la défense de l’Ukraine.
Lors de cette rencontre à la Maison-Blanche, le président américain a laissé entendre que Washington ne fournirait pas de garanties de sécurité à l’Ukraine après la signature d’un accord de paix.
De son côté, le président français a affirmé que la paix « ne devrait pas signifier une capitulation de l’Ukraine » et a exhorté les pays européens à intensifier leurs efforts pour assurer la protection du continent.
Selon les déclarations de Merz vendredi dernier, Paris et Londres devraient envisager la possibilité d’étendre leur protection nucléaire à l’Allemagne. Il a également averti que l’administration Trump semblait désormais indifférente au sort de l’Europe.
Le rapport du journal britannique The Telegraph survient à un moment où Emmanuel Macron intensifie ses efforts pour inciter l’Europe à engager une discussion sur la contribution des armes nucléaires françaises à la sécurité du continent.
Selon les estimations, l’arsenal français comprend environ 300 ogives nucléaires, intégrées dans une stratégie de « force de dissuasion » qui repose sur des capacités de lancement à la fois maritimes et aériennes.
Du côté britannique, le système de dissuasion nucléaire Trident repose sur quatre sous-marins de la classe Vanguard, chacun capable de transporter jusqu’à 16 ogives nucléaires.
En réaction à des années de tensions militaires et politiques exacerbées par les États-Unis et certains pays européens, la Russie a déclenché son opération militaire spéciale en Ukraine en 2022.
La Russie a réussi à prendre le contrôle d’un cinquième de l’Ukraine et avance lentement vers l’est depuis des mois. L’armée ukrainienne, soutenue par les États-Unis et les pays européens, doit faire face à une pénurie de main-d’œuvre et tente de conserver une partie du territoire de l’ouest de la Russie.
La Russie a exigé la fin des provocations militaires et politiques occidentales à ses frontières et la neutralité permanente de l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix. L’Ukraine, de son côté, a exigé le retrait de la Russie des territoires occupés et aspire à rejoindre l’OTAN.
