Israël invoque des prétextes non fondés pour reporter la libération des Palestiniens enlevés comme il a été prévu dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers que le Hamas a tenu à respecter depuis sa mise en vigueur, affirme le Mouvement de résistance islamique de la Palestine (Hamas).
Dans un communiqué publié dimanche 23 février, Izzat Al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le mouvement condamnait fermement la décision du régime occupant de reporter la libération des personnes enlevées.
« Cette décision montre une fois de plus que le régime sioniste se soustrait à ses engagements », a-t-il déclaré.
Al-Rishq a noté que les allégations israéliennes selon lesquelles les « cérémonies de remise sont humiliantes », constituent un « prétexte fallacieux » et une « excuse non fondée » destinée à échapper à ses responsabilités découlant de l’accord d’échange de prisonniers.
« Ces cérémonies n’impliquent aucune humiliation des prisonniers ; elles reflètent plutôt un traitement digne et humain à leur égard », a ajouté le responsable du Hamas.
« La véritable humiliation est celle que subissent nos prisonniers pendant le processus de leur mise en liberté, notamment la torture, le passage à tabac et l’humiliation délibérée jusqu’aux derniers instants. »
Al-Rishq a soutenu que la décision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reflète une tentative délibérée d’entraver l’accord de cessez-le-feu, constitue une violation claire de ses termes et démontre le manque de fiabilité du régime israélien concernant le respect de ses engagements.
Le Hamas dénonce le « sale jeu » de Netanyahu pour faire dérailler l’accord de cessez-le-feu à Gaza
Les négociations pour la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et le régime israélien doivent prendre fin le 1er mars.
Après avoir échoué à atteindre ses objectifs de guerre à Gaza, Israël s’est vu contraint d’accepter un accord de cessez-le-feu selon les conditions du Hamas, qui est entré en vigueur le 19 janvier 2025.
La première phase, d’une durée de six semaines, a permis la libération de captifs israéliens en échange de celle des centaines de Palestiniens enlevés, le retrait partiel des troupes israéliennes de Gaza et l’acheminement d’aide dans le territoire dévasté par 15 mois de bombardements israéliens incessants.
La deuxième phase, si elle est finalisée, devra permettre la libération de tous les captifs israéliens et un cessez-le-feu permanent.
Bassem Naïm, un autre haut membre du bureau politique du Hamas, a averti plus tôt que Netanyahu et son cabinet sabotaient la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu en refusant de s’engager dans des négociations.
« Le Hamas est resté attaché à l’accord de cessez-le-feu et a respecté ses obligations en vertu de l’accord », a-t-il souligné.
Selon Naïm, le meurtre de cent Palestiniens au cours de la première phase, les restrictions imposées à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et le report du retrait des forces israéliennes du corridor de Netzarim ne sont que quelques-unes des violations de l’accord par le régime de Tel-Aviv.
Plus tôt ce mois-ci, des autorités israéliennes ont confirmé au New York Times que les rapports du Hamas sur les violations de l’accord par Tel-Aviv étaient exacts. Cependant le cabinet de Netanyahu les a officiellement démentis.
Netanyahu a menacé de reprendre la guerre contre Gaza, se déclarant « engagé » envers la proposition de Trump de « prendre le contrôle » de la bande de Gaza et de déplacer ses habitants palestiniens.
« Terrorisme organisé »
Le Club des prisonniers palestiniens a annoncé dans un communiqué que la décision du régime israélien de reporter la libération du septième groupe de Palestiniens enlevés est une forme de « terrorisme organisé ».
Le communiqué dénonce un « abus » contre les personnes enlevées et leurs familles, en plein milieu de la saison froide.
« L’occupation n’a lésiné sur aucun outil d’humiliation, d’abus et de torture contre les prisonniers et leurs familles », ajoute le communiqué.
L’organisme pénitentiaire israélien continue de torturer les prisonniers et les agences du régime occupant continuent de menacer les prisonniers et leurs familles. Cette situation s’inscrit dans le cadre d’une politique mise en œuvre par le régime sioniste depuis de nombreuses années, mais elle a manifestement pris de l’ampleur lors des récentes opérations de mise en liberté des prisonniers, indique le communiqué.
L’occupation israélienne ne se borne pas aux crimes contre les prisonniers ; elle est aussi à l’origine d’un terrorisme organisé contre leurs familles, par le biais de menaces allant jusqu’à l’arrestation et au meurtre, précise le communiqué.
En outre, le document dénonce des actes de sabotage et de destruction, ainsi que des attaques ciblées contre les maisons des Palestiniens.
D’après le Club des prisonniers, le motif sous-jacent de ces crimes et menaces odieux va au-delà de nuire aux individus et de les priver de la joie de la liberté.
Le véritable objectif, affirme-t-il, est de ternir le statut des Palestiniens enlevés dans la conscience collective du peuple palestinien.