Au Liban, le président Joseph Aoun a exprimé son inquiétude quant à la présence des forces armées israéliennes dans le sud du pays, soulignant la possibilité qu’elles ne quittent pas le territoire avant la date limite fixée au mardi 18 février.
« Nous craignons qu’un retrait complet ne soit pas réalisé demain », a déclaré M. Aoun dans un communiqué publié ce lundi 17 février par la présidence libanaise.
« L’important est de parvenir au retrait israélien », a insisté M. Aoun, ajoutant : « Nous poursuivons les contacts à plusieurs niveaux pour pousser Israël à respecter l’accord et à se retirer à la date prévue, ainsi qu’à restituer les prisonniers ».
M. Aoun a souligné qu’il était impératif que les Israéliens se retirent du territoire libanais.
Plus tôt dans la journée, a exhorté ceux qui ont parrainé l’accord de cessez-le-feu avec les Israéliens à faire pression sur Tel-Aviv pour qu’il retire ses forces avant la date butoir. Il leur a demandé d’assumer leur responsabilité et de leur venir en aide.
Israël a été contraint d’accepter le cessez-le-feu avec le mouvement de résistance libanais Hezbollah, le 27 novembre 2024, après avoir essuyé de lourdes pertes sur le champ de bataille et n’avoir pas réussi à atteindre ses objectifs bien qu’il ait tué plus de 4 000 personnes au Liban.
Le retrait israélien était stipulé dans l’accord de cessez-le-feu en vertu duquel les forces israéliennes devaient initialement se retirer du sud du Liban avant le 26 janvier, conformément à l’accord de cessez-le-feu initial.
Les forces israéliennes n’ont néanmoins pas quitté les zones occupées, ce qui constitue une violation flagrante de la trêve et une atteinte à la souveraineté du Liban.
Le porte-parole de l’armée israélienne, Nadav Shoshani, a annoncé ce lundi que le régime de Tel-Aviv prévoyait de maintenir ses troupes stationnées dans plusieurs positions à travers le sud du Liban au-delà de la date butoir du 18 février.
« Pour le moment, il nous faut rester sur ces points pour défendre les citoyens israéliens, pour nous assurer que le processus est achevé et ensuite les confier aux forces armées libanaises », a lancé Shoshani lors d’un point de presse, estimant que cette décision n’était pas en violation de l’accord de cessez-le-feu.
« Fondamentalement, la situation sécuritaire est très, très complexe. », a-t-il encore lancé.
Un responsable libanais et deux diplomates étrangers ont déclaré que les forces israéliennes se retireraient probablement des villages du sud du Liban, mais qu’elles demeureraient sur des points d’observation surplombant la région.
Les deux diplomates ont déclaré que des discussions étaient toujours en cours sur des alternatives au maintien des troupes israéliennes, y compris le déploiement éventuel de davantage de Casques bleus de l’ONU à la frontière.
La France a proposé que les forces de l’ONU, y compris les troupes françaises, remplacent les forces israéliennes aux points frontaliers clés.
Le Hezbollah a déclaré dimanche que les forces israéliennes toujours présentes au Liban après-mardi seraient considérées comme une force d’occupation.
Les forces israéliennes ont occupé le sud du Liban pendant 22 ans, avant de se retirer en 2000.
Un comité représentant les États-Unis, la France, le Liban, le régime israélien et le commandement des Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est chargé de veiller à ce que toute violation du cessez-le-feu soit identifiée et traitée.