Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré qu’une délégation iranienne de haut rang sera présente à la cérémonie de commémoration du feu chef du mouvement de résistance libanais, Seyyed Hassan Nasrallah.
Lors de son point de presse hebdomadaire ce lundi 17 février à Téhéran, Baghaï a annoncé la présence d’une délégation de haut rang représentant la RII à la cérémonie funéraire, la qualifiant de « très importante ».
Dans une déclaration faite le mardi 11 février, Cheikh Ali Daher, le coordinateur du Haut Comité pour les obsèques de Nasrallah et du chef du Conseil exécutif du mouvement, Hashim Safieddine, a annoncé que les délégations de 79 pays seront présentes à la cérémonie de commémoration de ces deux martyrs, prévue pour le 23 février.
Dans son allocution aux représentants de la presse, le cheikh Daher a indiqué que la cérémonie prévue sera une journée de commémoration du leader de ceux qu’il a qualifiés d’« opprimés » face aux « arrogants », ainsi que du martyr de l’humanité contre l’impérialisme.
Il convient de rappeler que Nasrallah a été assassiné lors du bombardement israélien sur le sud de Beyrouth, le 27 septembre 2024. Les avions de chasse israéliens ont alors largué 85 tonnes d’explosifs, causant la destruction de six bâtiments résidentiels dans le district de Dahiyeh, situé dans la banlieue sud de Beyrouth. Cette attaque s’inscrit dans le cadre d’une campagne de bombardements qui a duré une semaine et qui a affecté de nombreuses zones du sud du Liban, jusqu’à Beyrouth elle-même.
Safieddine a, quant à lui, été assassiné lors d’une autre attaque israélienne en octobre 2024.
Le Hezbollah a choisi de reporter les cérémonies funéraires des deux hommes, en raison des risques d’attaques israéliennes durant la cérémonie.
Les vols Iran-Liban sont conformes aux intérêts communs
Interrogé sur la suspension des vols entre le Liban et l’Iran, Esmaïl Baghaï a déclaré que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et son homologue libanais, Youssef Rajji avaient eu des discussions fructueuses sur la question.
Il a également indiqué que MM. Araghchi et Rajji ont insisté sur la nécessité pour les deux pays de prendre la décision la plus avantageuse pour eux, tout en s’assurant qu’aucun pays ne puisse exercer une influence indésirable.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a plus loin déclaré que les discussions entre les deux pays se poursuivraient « pour parvenir à une solution raisonnable », notant que ces vols s’inscrivent dans le cadre des bonnes relations de longue date entre l’Iran et le Liban et sont conformes à leurs intérêts communs.
En outre, Baghaï a exprimé l’espoir que les intérêts des deux pays seraient pris en compte dans la prise de décision finale.
L’annulation des vols a été ordonnée par le ministre libanais des Transports sous la pression du régime israélien, qui prétendait que la compagnie iranienne transférait des fonds au mouvement de résistance Hezbollah.
Lors d’une conversation téléphonique, samedi 15 février, les ministres des Affaires étrangères iranien et libanais se sont dits prêts à aborder les questions liées aux annulations de vols.
Les ministres des Affaires étrangères de l’OCI se réuniront d’urgence pour discuter de Gaza
Faisant référence à un plan conjoint américano-israélien visant à déplacer de force la population de la bande de Gaza, Baghaï a déclaré que l’Iran avait maintenu des contacts constants avec de nombreux pays et a appelé à une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour aborder la question de Gaza. Cette réunion aura lieu dans les deux prochaines semaines.
Par ailleurs, il a fait l’éloge de la résistance des Gazaouis en disant que le régime israélien n’a pas réussi à expulser le peuple de Gaza de sa patrie bien que ce régime ait mené, avec le soutien des États-Unis et de certains pays occidentaux, une guerre génocidaire pendant 15 mois contre le territoire palestinien.
Le projet de délocalisation du peuple palestinien vers d’autres pays s’inscrit dans le cadre du sinistre plan de nettoyage ethnique, a souligné le porte-parole de la diplomatie iranienne.
Le président américain, Donald Trump, a lancé l’idée de réinstaller les Palestiniens de Gaza en Égypte, en Jordanie et dans d’autres pays arabes. Il a également dit que les États-Unis allaient « reprendre le contrôle » de la bande de Gaza assiégée et la transformer en destination touristique.
Ce plan a suscité une condamnation généralisée dans le monde entier.
Un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le régime israélien et le mouvement de résistance palestinien Hamas est entré en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier, mettant fin à plus de 15 mois de guerre israélienne qui a tué plus de 48 260 personnes, principalement des femmes et des enfants, et laissé le territoire palestinien en état de ruines.
Le Yémen prend des mesures contre Israël pour défendre la Palestine
Plus loin dans ses propos, Baghaï a déclaré que le Yémen a pris des mesures contre le régime israélien pour défendre la Palestine.
« Tous ceux qui se préoccupent de la Palestine et qui s’opposent au génocide à Gaza depuis le début [de la guerre israélienne] se soucient en réalité de la sécurité et de la stabilité de la région », a-t-il fait remarquer.
Il a rejeté toutes les accusations contre le Yémen et a souligné que l’occupation continue et le génocide en Palestine commis par le régime israélien sont à l’origine des problèmes actuels.
Les menaces d’Israël contre l’Iran constituent une violation flagrante du droit international
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a indiqué que les menaces du régime israélien contre Téhéran constituaient une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies, soulignant que l’entité illégitime devait être tenue responsable à cet égard.
Il a ajouté que la réponse de l’Iran à Israël était que le régime « ne peut absolument rien faire ».
Le programme nucléaire iranien, conforme à l’accord de garanties et du TNP
Baghaï a une fois de plus affirmé le caractère pacifique du programme nucléaire iranien.
Il a déclaré que l’Iran défendait sérieusement ses droits et a agi conformément à l’accord de garanties et au Traité de non-prolifération (TNP).
Téhéran en contact avec Moscou sur les négociations russo-américaines concernant le programme nucléaire iranien
En réponse à une question sur les récentes négociations entre la Russie et les États-Unis sur le programme nucléaire iranien, Baghaï a déclaré que Téhéran était en contact avec Moscou sur diverses questions et que des consultations constantes étaient en cours entre les deux parties.
Il a noté que la question nucléaire était l’un des sujets que la Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, avait mis à son ordre du jour.
Il a souligné que l’Iran tiendrait des consultations avec la Russie à ce sujet.
Le porte-parole iranien a également déclaré que les directeurs politiques de la troïka européenne – à savoir l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France – étaient en contact avec des responsables du ministère iranien des Affaires étrangères pour déterminer la date et le lieu du prochain cycle de négociations.