Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné l’importance stratégique de la région côtière de Makran, située au nord la mer d’Oman.
Lors d’un discours prononcé à la 8e Conférence de l’océan Indien sur la sécurité maritime, qui s’est tenue ce dimanche 16 février à Mascate, capitale du Sultanat d’Oman, Araghchi a exprimé sa conviction que cette région, souvent qualifiée de « paradis perdu », doit être réhabilitée pour devenir un pôle économique majeur tant pour l’Iran que pour l’ensemble de la région.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné que la région côtière de Makran possède un potentiel naturel, géographique et économique considérable, qui a été largement sous-exploité au fil des siècles.
Il a insisté sur le fait que cette région doit désormais être considérée comme une priorité dans le cadre du développement national, faisant allusion aux ressources et à la position géographique de cette région.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a en outre déclaré que la République islamique d’Iran considère son littoral non pas comme de simples limites naturelles de son territoire, mais comme une conjonction reliant le pays à l’économie mondiale.
Il a précisé que l’Iran a placé une politique axée sur la mer au cœur de son développement stratégique, indiquant que le gouvernement a ainsi mis en place un plan visant à améliorer les infrastructures portuaires, à renforcer le transport maritime et à établir une chaîne d’approvisionnement régionale efficace.
« Un pays disposant de plus de 5 800 kilomètres de côtes, dont 4 900 kilomètres le long de cet immense océan, ne peut se permettre d’ignorer l’avenir de ses activités liées à la mer ; la création d’une économie maritime n’est donc pas simplement une possibilité pour l’Iran, mais une nécessité incontournable », a-t-il ajouté.
En tant que membre actif de l’Association des pays riverains de l’océan Indien (IORA) et du Symposium naval de l’océan Indien (IONS), l’Iran réaffirme son attachement au multilatéralisme ainsi qu’à la collaboration régionale en matière d’économie et de sécurité.
Dans son discours, Araghchi a insisté sur la nécessité de garantir la sécurité maritime par le biais d’une coopération étroite entre les pays de la région, en mettant l’accent sur le fait que cette question ne devrait pas être exploitée par des puissances extérieures comme un instrument de pression.
« Nous pensons que la sécurité maritime ne doit pas servir d’outil de manipulation ou d’influence par des acteurs extérieurs à la région ; elle doit plutôt découler d’une coopération sincère entre les pays concernés », a-t-il affirmé.
Il a également souligné que la marine iranienne, de concret avec les États voisins, a toujours été active dans les efforts de lutte contre la piraterie, le trafic de stupéfiants et le crime organisé, tout en veillant à la sécurité des voies maritimes.
Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs mis en garde contre les intentions de certaines puissances qui cherchent à tirer parti des faiblesses politiques, économiques et sécuritaires de la région, tout en sapant la coopération naturelle entre les pays de la région.
Il a affirmé avec force que les rivalités géopolitiques des grandes puissances ne devraient pas dicter l’avenir de la région.
Les décisions concernant l’océan Indien, a-t-il déclaré, doivent être prises par les pays qui y sont directement concernés et servir les intérêts de leurs peuples.
La conférence de deux jours, qui a débuté dimanche, a rassemblé des participants provenant de plus de 60 pays ainsi que d’organisations internationales.
Sous le thème « Voyage vers de nouveaux horizons du partenariat maritime », cet événement vise à mettre en avant l’importance de l’établissement de nouveaux partenariats au sein du secteur maritime.
Selon les remarques d’Araghchi, le thème choisi pour cette conférence ne se limite pas à un simple slogan, mais représente une nécessité historique pour l’ensemble des pays de la région.
