L'ambassadeur d'Iran aux Nations Unies a fermement rejeté les accusations formulées par les États-Unis selon lesquelles la République islamique aurait déstabilisé la Syrie, les qualifiant de « sans fondement » et de tentative visant à fourvoyer la communauté internationale.
Mercredi lors d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie, Amir Saïd Iravani a condamné les allégations de Washington, qui « ont pour seul but de déformer la vérité et d’induire en erreur la communauté internationale ».
« Les accusations de la représentante des États-Unis contre mon pays sont totalement infondées », a rappelé Iravani. « La réalité est que les États-Unis ont depuis longtemps violé la souveraineté de la Syrie, fourni un refuge aux groupes terroristes et soutenu l’agression d’Israël, sur fond de leurs ambitions géopolitiques. »
Le haut diplomate répondait aux remarques faites par l'ambassadrice adjointe des États-Unis auprès de l'organisation mondiale, Dorothy Shea, qui avait allégué que l'Iran « continuait de soutenir les groupes terroristes » en Syrie et cherchait à « rétablir sa présence militaire » dans ce pays.
Iravani a catégoriquement rejeté ces allégations, soulignant que l'Iran restait attaché à la souveraineté, à la stabilité et à l'intégrité territoriale de la Syrie.
« Les sanctions américaines entravent le redressement de la Syrie »
Entre temps, le haut diplomate iranien s'est focalisé sur la crise humanitaire et économique en Syrie pour dénoncer les sanctions « injustes et illégales » imposées par les États-Unis et l'Union européenne contre ce pays.
Il a souligné que de telles mesures extraterritoriales entravaient gravement les efforts de reconstruction de la Syrie et portaient préjudice aux citoyens ordinaires.
« Les mesures temporaires d’aide ou les exemptions humanitaires limitées ne constituent pas une solution durable », a-t-il fait remarquer. « Ces mesures illégales doivent être totalement levées pour permettre au peuple syrien de reconstruire son pays et de retrouver une vie digne. »
L'ambassadeur a également fait valoir que les sanctions faisaient directement obstacle aux projets de relèvement rapide nécessaires à la stabilité à long terme de la Syrie, ajoutant que leur levée était essentielle au retour sûr et volontaire de millions de Syriens déplacés.
Plus loin dans ses propos, Iravani a évoqué la menace croissante du terrorisme en Syrie. Il a souligné que « les éléments terroristes étrangers » et les groupes extrémistes qui interviennent en Syrie représentent toujours un danger important pour la sécurité régionale et mondiale.
« Le risque que des stocks d'armes avancées tombent entre les mains de terroristes est réel », a-t-il averti, se référant aux rapports de l'ONU selon lesquels environ 42 500 personnes soupçonnées d'avoir des liens avec le groupe terroriste Daech - qui a été vaincu par la Syrie et ses alliés, dont l'Iran et la Russie, en 2017 - se trouvaient dans des camps de détention dans le nord-est de la Syrie.
Le diplomate a appelé à des mesures concrètes pour rapatrier ces personnes dans leur pays d’origine et les tenir juridiquement responsables.
« L’Iran reste fermement engagé dans la lutte contre le terrorisme et est prêt à coopérer avec ses partenaires internationaux légitimes pour relever ce défi crucial. »
Condamnation de l'agression israélienne
Iravani a également fustigé les violations continues de la souveraineté syrienne par le régime israélien, dénonçant Tel-Aviv pour avoir systématiquement ciblé l'infrastructure militaire et de recherche du pays avec le soutien des États-Unis.
« Israël continue de représenter une menace sérieuse pour la Syrie, violant à plusieurs reprises sa souveraineté et son intégrité territoriale », a-t-il déclaré. « Malgré de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité, le régime refuse de se retirer du plateau du Golan occupé et y étend son occupation. »
Iravani a donc exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures décisives contre l’agression israélienne et à tenir le régime responsable de ses attaques sur le territoire syrien.
Appel au dialogue politique en Syrie
Réaffirmant la position de l'Iran sur l'avenir de la Syrie, Iravani a souligné que seul le peuple syrien devait déterminer le sort de son pays, sans ingérence étrangère.
Il a réitéré le soutien de la République islamique à la formation d'un gouvernement inclusif en Syrie basé sur le dialogue national et la représentation proportionnelle, la résolution 2254 de l'ONU - qui a appelé à un cessez-le-feu et à un règlement politique en Syrie en 2015 - fournissant le cadre nécessaire à la réforme constitutionnelle.
« L’avenir de la Syrie doit être déterminé uniquement par son peuple », a-t-il insisté. « L’Iran soutient pleinement la formation d’un gouvernement par le biais d’élections libres, garantissant un processus équitable qui reflète la volonté de tous les Syriens. »
En conclusion, l’ambassadeur iranien a réaffirmé le rôle de son pays en tant que partenaire constructif dans les efforts visant à parvenir à une paix durable en Syrie.
Il a exprimé son soutien total aux efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen, et a appelé à un engagement international plus important en faveur de la reconstruction et de la stabilisation de la Syrie.
L'Iran reste déterminé à travailler en coordination avec les Nations Unies et les partenaires régionaux pour parvenir à une paix et une stabilité durables en Syrie, a ponctué l'ambassadeur permanent de la RII auprès des Nations Unies.