Au moment où Donald Trump et Vladimir Poutine sont convenus de négociations « immédiates » sur l’Ukraine après trois années de guerre, les chefs des diplomaties espagnole, allemande et française ont tour à tour affirmé mercredi à Paris qu’aucune décision sur l’Ukraine ne pouvait se prendre sans la participation des Européens, a rapporté Le Parisien.
« Il n’y aura aucune paix juste et durable en Ukraine sans la participation des Européens », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, tandis que l’Allemande Annalena Baerbock et l’Espanol José Manuel Albares Bueno assuraient qu’aucune décision sur l’Ukraine ne pouvait être prise « sans l’Ukraine ».
« Nous parlons d’un pays souverain avec un gouvernement démocratiquement élu. En outre, rien de ce qui touche à la sécurité européenne - et l’agression russe contre l’Ukraine menace directement la sécurité européenne - ne peut être décidé sans l’Europe », a mis au point l’Espagnol.
Quelques minutes après lui, l’Allemande a répété qu’il ne pouvait y avoir « aucune décision sur l’Ukraine sans l’Ukraine » et insisté sur la nécessité pour l’Europe de « rester unie ». Le ministre polonais Radoslaw Sikorskia a pour sa part insisté sur la nécessité de renforcer le soutien à l’Ukraine et a prôné une « coopération transatlantique étroite ».
Les ministres s’exprimaient avant une réunion à Paris sur la défense européenne et sur l’Ukraine réunissant la France, l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Ukraine. Cette réunion intervient dans le contexte de la conversation de plus d’une heure qu’ont eue au téléphone les présidents américain et russe pour lancer des négociations « immédiates » pour mettre fin au conflit en Ukraine.
Donald Trump a joint ensuite Volodymyr Zelensky. Tous deux ont « longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix », selon le dirigeant de Kiev. En marge de conférence de Munich sur la sécurité, à laquelle la Russie ne participera pas, le président ukrainien rencontrera vendredi le vice-président américain J.D. Vance, le chef de la diplomatie Marco Rubio ainsi que l’envoyé américain pour l’Ukraine, Keith Kellogg.
Cela intervient alors que le Kremlin a balayé l’idée d’un échange de territoires annexés entre Kiev et Moscou dans le cadre de négociations de paix, éventualité soulevée la veille par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«C’est impossible. La Russie n’a jamais discuté et ne discutera jamais d’un échange impliquant son territoire», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en assurant que les forces ukrainiennes occupant une partie de la région de Koursk seront «anéanties» ou «chassées».