Lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CNN, le 9 février, le président français Emmanuel Macron a appelé son homologue américain Donald Trump à ne pas menacer l’Europe de droits de douane, car elle n’est pas son principal adversaire, ont rapporté les médias français.
Face à la menace du président Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les produits européens, Emmanuel Macron a déclaré que les relations avec l’Europe n’étaient pas un problème prioritaire pour les États-Unis.
« Votre principal problème, c’est la Chine, vous devez donc vous concentrer sur ce premier problème», a-t-il dit, précisant que Washington devrait plutôt se concentrer sur d’autres difficultés que sur une tentative de nuire à l’économie de l’UE.
Le président français a indiqué que l’Europe était alliée des Américains, en ajoutant : « Si vous [les Américains] voulez que l’Europe investisse davantage et s’engage dans la sécurité et la défense, je pense qu’il est dans l’intérêt des États-Unis de ne pas s’en prendre à l’Europe et de ne pas la menacer avec des tarifs douaniers. »
Au lieu de cela, Emmanuel Macron a exhorté les États-Unis à se concentrer sur le conflit en Ukraine et sur le Moyen-Orient.
Le chef de l’État français a également mis en garde contre les conséquences d’une telle mesure pour les Américains : « Si vous imposez des droits de douane sur plusieurs secteurs, cela entraînera une augmentation des prix et créera de l’inflation aux États-Unis ».
Le président français Emmanuel Macron a appelé les Européens à se tenir prêts à répondre à de possibles droits de douane de la part de Donald Trump. « Je pense que nous devons être prêts à réagir. Mais je pense que, plus que cela, l’UE doit être prête à défendre ce qu’elle veut et ce dont elle a besoin ».
Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a commenté l’éventualité de droits de douane américains, en soulignant que l’Union européenne « répliquera » aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d’acier et d’aluminium, comme elle l’a fait lors du premier mandat du président américain.
« Ce n’est pas une surprise. C’est déjà ce que Donald Trump avait fait en 2018. Et à l’époque, nous avions répliqué. Donc cette fois-ci, nous répliquerons à nouveau », a-t-il déclaré le 10 février le locataire du Quai d’Orsay sur TF1.
« Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts. Et je le redis, personne n’a intérêt à entrer dans un conflit commercial avec l’Union européenne», a martelé Jean-Noël Barrot.
Le 9 février, Donald Trump a indiqué qu’il annoncera bientôt l’imposition de droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance de tous les pays. Il a précisé que des droits d’importation sur les marchandises seraient imposés si un autre pays prélevait des tarifs douaniers sur les produits américains.
Le 2 février, Donald Trump a fait part de sa volonté d’imposer des droits de douane sur les importations de produits européens. Il avait alors lié cette décision au fait que les Européens auraient « vraiment profité » des États-Unis. Ainsi, comme l’a noté le président américain, Washington imposera « sans aucun doute » des droits de douane supplémentaires sur les importations européennes.
Le même jour, Emmanuel Macron a répondu en déclarant que l’Europe « devra se faire respecter si elle est attaquée » sur le commerce.
« Si nous étions attaqués sur les sujets commerciaux, l’Europe, comme une puissance qui se tient, devra se faire respecter et donc réagir », a souligné le président français.
Début février, le président américain a imposé des droits de douane de 10 % sur les produits chinois et de 25 % sur les produits canadiens et mexicains dans le cadre -selon ses propres termes- de la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic de fentanyl. Les gouvernements canadien et mexicain ont réussi à négocier un report des droits de douane et ont accepté de prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre ces problèmes.
En riposte, la Chine a déposé une plainte contre Washington auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a également imposé des droits de douane de 10 à 15 % sur 80 produits, dont le pétrole, le charbon, le gaz naturel liquéfié (GNL) et les automobiles.