Par la voix de son porte-parole, le ministère iranien des Affaires étrangères a fermement condamné la nouvelle série de sanctions financières imposées par les États-Unis, ciblant l’industrie pétrolière du pays.
Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a réitéré que ces sanctions, qu'il a qualifiées de « complètement injustifiées » contredisent les règles et les normes internationales.
Dans une déclaration faite vendredi 7 février, Baghaï a affirmé que la décision de la nouvelle administration américaine de faire pression sur l’Iran, en entravant ses échanges commerciaux légitimes avec ses partenaires économiques, constitue un acte « illégitime, illégal et illicite », dont la responsabilité incombe entièrement au gouvernement américain.
Cette réaction intervient un jour après que le département du Trésor américain a sanctionné plus d’une dizaine d’individus et d’entreprises, ainsi que des navires, accusés de faciliter l’expédition de millions de barils du pétrole iranien vers la Chine.
Tammy Bruce, porte-parole du département d’État américain, a précisé jeudi 6 février dans un communiqué que cette initiative vise à cibler les exportations de pétrole brut iranien destinées à la Chine.
Les nouvelles sanctions font suite à la signature d’un décret par le président Trump, rétablissant sa campagne de pression maximale contre Téhéran, malgré ses prétendus antérieurs sur la volonté de relancer les négociations.
Les États-Unis ont accusé un « réseau international » de faciliter ces expéditions, qui, selon eux, financent ainsi l’état-major des forces armées iraniennes.
Le département du Trésor américain a imposé des sanctions à des entités et des individus en Chine, en Inde et aux Émirats arabes unis, précisant que ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un mémorandum signé mardi par Trump pour restaurer sa politique dite de pression maximale contre Téhéran.
En réponse à ces mesures, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araghchi, a dénoncé cette approche, la qualifiant d’« échec avéré », comme cela a été le cas lors du premier mandat de Donald Trump.
« La pression maximale est une expérience ratée, et la réessayer ne fera qu’entraîner un nouvel échec », a-t-il affirmé, ajoutant que la répétition de cette stratégie provoquerait une « résistance maximale » de la part de l’Iran. Il a également encouragé à privilégier la « sagesse maximale ».
Mardi 4 février, Trump avait signé un mémorandum demandant à son administration de préparer des sanctions contre l’Iran, une démarche qu’il avait déjà adoptée durant son premier mandat de 2017-2021.
Lors de sa campagne pour un second mandat, Trump avait prétendu en septembre à New York qu’il réduirait le recours aux sanctions s’il était réélu président, car en fin de compte, l’utilisation des sanctions « tue le dollar américain et détruit tout ce que le dollar représente ».
« Regardez, vous perdez l’Iran, vous perdez la Russie ; la Chine essaie de faire de sa monnaie la monnaie dominante, comme vous le savez mieux que quiconque », avait-t-il déclaré.
Le New York Times a rapporté que Trump avait également tenté d’appliquer une pression maximale en 2018, après le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire signé par l’administration Obama trois ans plus tôt.
« M. Trump continue d’affirmer qu’il s’agit d’une victoire majeure, mais la plupart des analystes extérieurs estiment que cela s’est retourné contre lui », a conclu le journal.