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Les manifestants anti-Trump à Washington crient « Gaza n’est pas à vendre »

Des manifestants pro-palestiniens se rassemblent près de la Maison-Blanche, le jour où Benjamin Netanyahu a rencontré Donald Trump, à Washington, le 4 février 2025. (Reuters)

Les Américains sont descendus dans la rue à Washington, pour protester contre le projet du président Donald Trump de prendre « possession à long terme » de la bande de Gaza.

« La bande de Gaza n’est pas à vendre », ont crié ce mercredi 5 février les manifestants en colère dans la capitale américaine, Washington.

S’exprimant à la Maison-Blanche mardi en pleine conférence de presse conjointe, aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Trump propose « une prise de contrôle à long terme » de la bande de Gaza par les États-Unis.

« Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec », parlant du territoire palestinien occupé comme d’un « chantier de démolition ».

« Nous en prendrons possession et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les armes », a-t-il ajouté, en soulignant que les États-Unis allaient « aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits », afin de développer économiquement le territoire palestinien.

La déclaration a sidéré toute l’assistance, d’autant plus que Donald Trump n’a pas exclu d’utiliser la force si nécessaire.

« Déployer des troupes américaines à Gaza »

L’annonce de Trump intervient après que le régime israélien n’a pas réussi à atteindre son objectif de forcer toute la population de Gaza à se déplacer en Égypte voisine, malgré le fait que la bande côtière ait été soumise à une guerre génocidaire pendant plus de 15 mois, au cours de laquelle le régime a tué plus de 61 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.

Trump n’a pas précisé comment il comptait s’y prendre, mais il a indiqué qu’il avait parlé à d’autres pays de la région qui avaient « adoré » l’idée.

Il a également laissé ouverte la possibilité de déployer des troupes américaines à Gaza, déclarant : « Si c’est nécessaire, nous le ferons ».

« Côte d’Azur du Moyen-Orient »

Donald Trump a aussi imaginé pouvoir transformer la bande de Gaza en « Côte d’Azur du Moyen-Orient », après avoir dit vouloir que les États-Unis prennent le contrôle de ce territoire palestinien. 

« Nous avons l’occasion de faire quelque chose qui pourrait être phénoménal », a insisté le président américain, en espérant superviser la reconstruction de cette enclave bombardée. 

« Recette pour créer le chaos »

Le président américain a suscité une vague d’indignation internationale en proposant de faire « tout simplement le ménage » dans la bande de Gaza. 

Le soi-disant plan qu’il a décrit comme une « position d’appropriation à long terme », a été immédiatement condamné par les groupes palestiniens.

Le mouvement de résistance palestinien Hamas, basé à Gaza, l’a qualifié de « recette pour le chaos et la tension dans la région » et a juré que « notre peuple dans la bande de Gaza ne permettra jamais sa mise en œuvre ».

Cela intervient alors que l’on prédit que la proposition de Trump pourrait aggraver les tensions dans la région et déclencher de nouvelles vagues de résistance dans les territoires palestiniens et au-delà.

Certains États de la région, dont l’Arabie saoudite, ont également fermement rejeté toute tentative de déplacer les Palestiniens, citant la demande de la nation palestinienne d’établir son propre État indépendant.

Les commentaires de Trump ont également suscité des critiques de la part de divers militants et experts. Omar Baddar, analyste politique, a critiqué cette annonce, déclarant : « Il déclare essentiellement la destruction de la société palestinienne et la dispersion de son peuple. »

La députée américaine Rashida Tlaib a reproché à Trump d’avoir « ouvertement appelé au nettoyage ethnique ».

Des experts en droit international et des organisations de défense des droits de l’homme ont, quant à eux, exprimé leurs inquiétudes quant à la légalité de la proposition de Trump, avertissant que les déplacements forcés et l’occupation étrangère de Gaza violeraient de nombreux traités et conventions internationaux.

« Ce plan ne tient pas compte des droits du peuple palestinien et crée un précédent dangereux pour les accaparements de terres unilatéraux », a déclaré Abed Ayoub, directeur exécutif du Comité américano-arabe de lutte contre la discrimination (ADC), une organisation de défense des droits civiques basée aux États-Unis.

Netanyahu pourtant, a bien évidemment salué Trump comme « le plus grand ami qu’Israël n’ait jamais eu » et a suggéré que le projet pourrait « changer l’histoire ».

Le voyage aux États-Unis du responsable israélien recherché par la CPI a déjà suscité une forte condamnation de la part de diverses organisations, personnalités et groupes régionaux et internationaux pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis à Gaza.

Par ailleurs, Trump a émis des doutes sur la stabilité de l’accord de cessez-le-feu entre le régime israélien et le Hamas, devant mettre fin au génocide.

« Les frappes [israéliennes] pourraient commencer demain. Il ne reste plus grand-chose à frapper », a-t-il déclaré, alors que Tel-Aviv viole régulièrement l’accord.

Il a également affirmé que le « plan mené par les États-Unis » conduirait à la « transformation » du territoire palestinien ravagé par la guerre.

Les critiques ont cependant fait valoir que la proposition de Trump pourrait avoir pour but de détourner l’attention des controverses en cours autour de son administration, tandis que le sénateur américain Chris Murphy l’a qualifiée de « distraction imprudente des questions intérieures ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV