L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a mis en garde contre une situation humanitaire désastreuse qui continue de ravager la bande de Gaza, 16 jours après la mise en œuvre du cessez-le-feu entre le Hamas et le régime israélien.
Dans une série de messages publiés mardi 4 février sur le réseau social X, Ramy Abdu, fondateur et président de l’organisation Euro-Med, a déclaré que la situation humanitaire à Gaza avait atteint des niveaux alarmants, révélant que les 2,3 millions d’habitants de Gaza vivent dans des conditions de plus en plus précaires.
Il a ajouté que des rapports indiquaient que l’aide était toujours gravement perturbée par Israël et que les besoins critiques n’étaient pas satisfaits.
Abdu a souligné que l’assistance humanitaire demeure fortement entravée par les restrictions imposées par Israël, et les besoins critiques en tentes, carburant et matériel médical restent toujours bloqués.
« Seules 9 500 tentes, petites et de mauvaise qualité, sont arrivées à Gaza, alors que 120 000 sont nécessaires d’urgence. Des centaines de milliers de personnes restent sans abri, et pourtant Israël n’a pas rempli ses obligations en vertu du cessez-le-feu », a-t-il écrit.
Les hôpitaux, notamment Al-Shifa, Nasser et l’Hôpital Européen, font également face à des conditions alarmantes, avec une pénurie d’équipements médicaux essentiels, notamment l’appareil d’IRM et celui de rayons X.
Abdu a signalé que « depuis le cessez-le-feu, 8 500 camions d’aide sont entrés dans Gaza, mais seulement 35 % d’entre eux ont atteint le nord, là où les besoins sont les plus urgents. Au lieu de nourriture et de médicaments, de nombreux camions transportent des biens non essentiels pour les commerçants. Gaza a besoin de 1 000 camions par jour, mais à peine la moitié passe ».
De plus, il a évoqué la tragique situation des corps palestiniens restés sous les décombres, en raison de l’interdiction d’équipements de nettoyage dans la région.
Le président de l’Euro-Med a signalé que la situation humanitaire se détériore en raison de la destruction de 85 % des puits d’eau à Gaza, ainsi que du blocage de l’arrivée des fournitures indispensables à leur réparation par Israël.
« 100 puits dans le nord de Gaza doivent être réparés d’urgence, mais aucun n’a été restauré, contraignant les habitants à consommer de l’eau contaminée, alors que l’aide est retardée. C’est une punition collective », a-t-il ajouté.
Les déclarations d’Abdu font écho à une inquiétude croissante sur l’impact de cette crise humanitaire, perçue comme une punition collective infligée à la population de Gaza, alors qu’elle continue de faire face à des défis écrasants dans leur vie quotidienne.
Les médias palestiniens rapportent d’ailleurs des violations du cessez-le-feu par Israël, avec des attaques renouvelées sur la bande côtière.
Par ailleurs, le mouvement de résistance palestinien Hamas a prévenu lundi qu’il pourrait répondre aux violations continues par le régime israélien de l’accord de cessez-le-feu entre Tel-Aviv et le groupe.
Osama Hamdan, haut représentant du Hamas au Liban, a affirmé qu’Israël entrave délibérément l’acheminement de l’aide et la réinstallation des habitants de Gaza.
Hamdan a ajouté que le Hamas avait mis en place un comité chargé de surveiller l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza, qui a fait état d’obstructions délibérées de la part des forces d’occupation.
Il a indiqué que le Hamas envisageait de mettre en œuvre « certaines mesures » pour contraindre les occupants à respecter l’accord existant.
L’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier 2025, visait à mettre fin à plus de 15 mois de guerre génocidaire menée par le régime israélien contre la bande de Gaza, qui a coûté la vie à près de 62 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.