Le ministère iranien des Affaires étrangères a conseillé à l’Union européenne de comprendre la signification de concepts tels que « menace » et « paix et sécurité internationales » avant d’accuser la République islamique de menacer la communauté internationale et de représenter un danger pour la paix et la sécurité mondiales.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï a fait ces remarques mercredi en réponse aux allégations formulées plus tôt par la nouvelle chef de la politique étrangère de l'UE, Kaja Kallas, et son porte-parole concernant la situation du pays en matière de droits de l'homme et de son programme d'énergie nucléaire.
Il a souligné que les accusations du bloc contre la République islamique surviennent alors que le régime d'apartheid d'Israël constitue la menace principale et permanente à la paix et à la sécurité mondiales.
Baghaï a mis l’accent sur le stock d'armes de destruction massive dont dispose le régime sioniste et les crimes odieux commis par ce dernier à travers le monde, notamment en tuant 60 000 personnes innocentes dans la bande de Gaza, où Tel-Aviv perpètre un génocide, et ailleurs en seulement 15 mois.
Le responsable a également rejeté catégoriquement les allégations de l'UE accusant l’Iran d’être impliqué dans la crise ukrainienne, y compris ses allégations selon lesquelles la République islamique fournirait des drones et des missiles à la Russie.
Il réaffirmé que l’Iran n’avait aucun lien avec la crise et que la République islamique avait toujours souligné la nécessité de mettre fin à la guerre et d’utiliser la diplomatie pour résoudre les différends.
Détourner les reproches et pointer du doigt les autres ne peuvent aider à résoudre les crises provoquées par les politiques erronées de l'Europe elle-même, a ajouté le diplomate.
Il faisait apparemment référence au soutien indéfectible de l'UE à l'adhésion de Kiev à l'alliance militaire occidentale de l'OTAN, malgré la ferme opposition de Moscou et ses avertissements contre toute tentative de l'Alliance atlantique de se rapprocher des frontières de la Russie.
Le porte-parole a également dénoncé les allégations de l'UE selon lesquelles l'Iran « soutiendrait le terrorisme ».
Il a souligné que l’Union devait plutôt comprendre que lorsque certains de ses membres les plus importants hébergeaient ouvertement des groupes et des éléments terroristes, ils n'avaient pas le statut moral pour accuser les autres.
Baghaï a pointé du doigt le soutien ouvert de certains États européens, comme l'Allemagne et la France, au groupe terroriste anti-iranien soutenu par les États-Unis et Israël, l'Organisation Mojahedin-e-Khalq (OMK), qui ont accueilli ouvertement les membres du groupe et leur ont fourni un passage sûr, bien qu'il ait assassiné des milliers de civils et de responsables iraniens innocents.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a également réfuté les allégations persistantes de l'Union européenne selon lesquelles le programme nucléaire pacifique de l'Iran serait détourné de son objectif.
Il a souligné que l’Union européenne devait plutôt se rappeler qu’elle n’avait pas réussi à faire preuve de volonté et d’impartialité requises pour préserver l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les pays du monde, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.
Selon le responsable, bien que l'UE ait été l'une des parties à l'origine de l'accord, elle n'a pas rempli ses engagements contractuels après le retrait illégal et unilatéral des États-Unis en 2018.
Le diplomate a défini l'approche interventionniste adoptée par l'UE, dont témoignent les propos des responsables européens, comme une ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays sous divers prétextes, y compris les droits de l'homme, et a souligné que les droits de l'homme est un héritage humain précieux qui ne doit pas être utilisé à des fins d'ingérence.
Le porte-parole a également souligné que si l'Union européenne veut jouer un rôle efficace et constructif sur la scène internationale, elle doit plutôt adopter une approche réaliste basée sur la justice, le respect des droits des autres nations et l'adhésion aux principes de la Charte des Nations Unies et du droit international.