Un meeting populaire a été organisé, mardi 28 janvier, à Niamey, capitale du Niger, dans le cadre de la célébration du premier anniversaire du retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ils étaient des milliers de manifestants à répondre à l’appel des structures de la société civile, syndicats, étudiants et scolaires à cette marche suivie de meeting à Niamey. Cette mobilisation qui se tient en simultanée dans les autres pays de l’espace AES et dans toutes les régions du Niger a enregistré la présence des membres du Conseil National pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP), les membres du gouvernement et de plusieurs autres personnalités.
Il s’est agi, à travers cette rencontre, de soutenir la Confédération de l’Alliance des États du Sahel dans sa dynamique de marche et vision révolutionnaire ; de célébrer fièrement et dignement l'An 1 du retrait des États de l’Alliance du Sahel de la CEDEAO et de dire Non au Francs CFA.
C’est aussi l’occasion « de mettre en garde et stopper la folie meurtrière du président français Emmanuel Macron, qui gouverne aujourd’hui contre la volonté du peuple frère français exploité par les mêmes qui nous exploitent depuis plus de 60 ans ».
« Le président Assimi Goïta a donné un croc-en-jambe à la puissance colonisatrice. Le Capitaine Traoré du Burkina l'a terrassée et le général Tiani a donné l'estocade finale. À présent qu'elle est à terre, elle a voulu se ressusciter à travers la CEDEAO pour nous effacer de la carte du monde. Ceci n'est pas de leur ressort. Le peuple nigérien au côté du CNSP a dit : « Non, ça suffit ! ». Donc, ne parlons plus de CEDEAO, c'est du passé. Nous sommes passés à autre chose », a pour sa part indiqué le général de brigade Assoumane Abdou Harouna, gouverneur de la région de Niamey.
À Ouagadougou, des milliers de personnes se sont rassemblé Place de la Nation, lors de la célébration solennelle marquée notamment par la montée des couleurs des trois pays membres de l’AES, en présence du Premier ministre burkinabè Jean-Emmanuel Ouédraogo et d’autres membres du gouvernement. En marge de l’événement, des manifestants ont matérialisé la « mort » de la CEDEAO en brandissant un cercueil sous les cris de « À bas la CEDEAO » et « Vive l'AES », a rapporté la presse locale.
À l’instar de Niamey et Ouagadougou, la capitale malienne Bamako a également connu des célébrations similaires. Le 28 janvier 2024, les chefs d'État du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient annoncé le retrait de leurs pays de la CEDEAO, justifiant leur décision « irréversible » par l’ingérence de puissances étrangères, la non-assistance dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions de cette organisation dont ils étaient membres.
Le 6 juillet de la même année, Bamako, Ouagadougou et Niamey ont acté la création de la Confédération de l’AES dans la continuité d'un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023.
Les trois chefs d’État multiplient depuis les mesures et les décisions favorisant le développement de cette confédération naissante. Malgré leur retrait, les trois pays de l’AES ont récemment aboli les visas pour les ressortissants des pays de la CEDEAO, justifiant leur décision par les « liens séculaires entre les peuples d’Afrique » et par l’« esprit de fraternité, de solidarité et d'amitié ».