Par Ghadir Khumm
Alors que l’accord de cessez-le-feu de soixante jours prenait fin dimanche au Liban, les forces d’occupation israéliennes, qui avaient initialement refusé de se retirer complètement, ont incité l’armée libanaise à déployer des véhicules militaires et à ériger des barbelés dans les villages du sud du pays.
En réponse, les civils libanais se sont soulevés, ont pris les choses en main et ont réussi à libérer au moins 30 villages de l’occupation sioniste, et ce, malgré la mort en martyr des dizaines d’autres Libanais tués en lors des affrontements.
Ils sont rentrés chez eux en convois de véhicules, accompagnés de leurs familles et de leurs enfants, arborant des pancartes de victoire aux côtés des drapeaux libanais et du Hezbollah, ainsi que des photos et des pancartes de Seyyed Hassan Nasrallah, le leader du mouvement de résistance du Hezbollah, tué en martyr dans le sud de Beyrouth le 27 septembre 2024.
Les images et les vidéos de ces moments poignants ont inondé les réseaux sociaux, soulignant la résilience du peuple libanais et la détermination des combattants de la Résistance au sein du Hezbollah qui ont défendu leur patrie contre vents et marées.
Parmi ces scènes figurait une image puissante d’une femme libanaise, Zahraa Kobeissi, debout sans peur devant un char israélien, témoignage du courage et de la bravoure de la nation libanaise, hommes et femmes, face à l’agression sioniste.
Une histoire de résilience similaire s’est déroulée à Gaza. Le même jour, au moins 300 000 Palestiniens déplacés sont rentrés chez eux dans la partie nord du territoire assiégé, dans une remarquable démonstration de résistance.
Des milliers de familles ont défilé ensemble, agitant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans en faveur de la de Résistance palestinienne. Leur détermination reste intacte, malgré les épreuves inimaginables qu’elles ont traversées au cours de quinze mois de conflit dévastateur, qui a provoqué à Gaza l’une des pires crises humanitaires de l’histoire contemporaine.
Ce triomphe a été réalisé grâce à la détermination sans faille des membres du Hamas et du Hezbollah, dont les sacrifices et les efforts ont marqué les événements significatifs de l’opération Tempête d’Al-Aqsa, qui a débuté le 7 octobre 2023.
Échec israélien sur les plans régional et international
Israël, considéré comme une entité coloniale illégitime, bénéficie pourtant du soutien financier et politique de plusieurs puissances du monde, notamment les États-Unis, son principal allié. Malgré ces aides, Israël n’a pas réussi à vaincre la Résistance persistante au Liban et en Palestine, une réalité qu’il a lui-même reconnue.
Cette incapacité à dominer la Résistance s’est manifestée non seulement par les voix fortes et colériques des colons, mais aussi à travers les déclarations des porte-parole du régime sionistes, des journalistes et même de certains des médias les plus importants du régime de Tel-Aviv.
À titre d’exemple, David K. Rees, dans un article publié le 15 janvier 2025 dans le Times of Israel, a ouvertement reconnu la défaite d’Israël face à l’Axe de la Résistance.
Cette situation a été confirmée par la demande du gouvernement de Benjamin Netanyahu d’un accord de cessez-le-feu avec le mouvement Hamas basé à Gaza, qui avait été précédemment rejeté à plusieurs reprises par son cabinet de guerre.
En fin de compte, le cessez-le-feu a été accepté selon les conditions imposées par le Hamas, ce qui indique un bouleversement majeur dans l’équilibre des forces. Ce développement envoie un message clair : le régime sioniste n’a pas réussi à réaliser ses objectifs militaires à Gaza, malgré le massacre de plus de 47 000 Palestiniens, dont une majorité d’enfants et de femmes, en plus de 470 jours de conflit.
Un autre aveu frappant est venu du général de réserve Giora Eiland, architecte du soi-disant « Plan des généraux », qui a déclaré lors d’une conférence de presse que « le Hamas a gagné ». Il a reconnu qu’Israël n’avait pas réussi à atteindre ses objectifs stratégiques à Gaza.
Le Hamas a non seulement déjoué les complots israéliens, mais il en est aussi sorti plus fort, plus uni et bénéficiant d’un soutien international croissant. Cette solidarité mondiale s’est traduite par une vaste campagne de boycott contre le régime israélien et ses soutiens occidentaux, qui a porté des coups économiques importants à l’entité sioniste déjà affaiblie.
Après plus de 470 jours de génocide, l’armée d’occupation sioniste a non seulement échoué à atteindre les objectifs déclarés de sa guerre génocidaire contre Gaza, mais de nombreux objectifs fixés par l’opération Tempête d’Al-Aqsa ont été réalisés avec succès par la Résistance palestinienne.
Les forces sionistes n’ont pas réussi à occuper Gaza, à démanteler le Hamas ou à obtenir la libération de leurs prisonniers. Elles n’ont pas réussi non plus à maintenir une présence dans le nord de Gaza, sur le corridor de Netzarim ou sur le corridor de Philadelphie.
Les projets visant à fermer définitivement le passage de Rafah, à déplacer la population de Gaza vers le Sinaï, à expulser les dirigeants du Hamas et à construire des colonies juives à Gaza ont également échoué.
Les efforts visant à neutraliser le Hamas, à mettre en œuvre le soi-disant « Accord du siècle » et à appliquer le « Plan des généraux » ont échoué, tandis que les tentatives visant à imposer un contrôle arabo-sioniste sur Gaza et à perturber sa structure sociale se sont avérées totalement infructueuses.
Les campagnes du régime sioniste pour perturber l’économie et l’ordre social de Gaza, notamment à travers un blocus prolongé et des tentatives de provoquer des mouvements de résistance n’ont pas abouti.
En revanche, la Résistance palestinienne a réalisé des avancées significatives, en particulier en dictant ses exigences lors des pourparlers de trêve et en réussissant à obtenir la libération de centaines de détenus palestiniens qui avaient été enfermés dans les prisons israéliennes pendant de nombreuses années. L’un des prisonniers a retrouvé sa liberté après avoir passé près de quarante ans derrière les barreaux.
La Résistance palestinienne a entraîné la destruction de plus de 1 500 véhicules israéliens et a provoqué le déplacement plus de 150 000 colons sionistes au cours de cette période.
L’entité sioniste a connu des pertes économiques considérables, avec une perte potentielle de 400 milliards de dollars d’activité économique au cours de la prochaine décennie, menaçant son avenir économique à long terme ; ce qui, autrement dit, pousse l'entité au bord de l’effondrement.
En outre, la Résistance a permis la reconstruction de Gaza et l’entrée quotidienne de 600 camions d’aide, renforçant ainsi le redressement et la survie de la région. Au-delà des réalisations matérielles, la Résistance a défendu la dignité, l’honneur et l’indépendance des Palestiniens, s’opposant à l’humiliation et à la domination extérieure.
Gaza et le sud du Liban : un lien indéfectible
Seyyed Hassan Nasrallah avait assuré aux peuples de Gaza et du Liban qu’ils sortiraient victorieux de cette guerre, une promesse qu’il a tenue non seulement à travers les succès de la Résistance, mais aussi dans un discours télévisé le 19 septembre 2024.
Dans ce discours, il a directement défié Netanyahu et son ministre des Affaires militaires de l’époque, Yoav Gallant, en déclarant : « Je dis à Netanyahu, Galant, à l’armée et à l’entité ennemies : vous ne pourrez pas renvoyer les colons occupants et usurpateurs dans les colonies du nord. Entre vous et nous se trouvent les jours, les nuits et le champ de bataille… »
À ce jour, les colons ne sont pas revenus dans les régions du nord, tandis que les Gazaouis et les Libanais déplacés de force ont récupéré leurs terres avec dignité. Cette victoire a été le fruit d’une lutte stratégique soigneusement coordonnée entre le Hamas et le Hezbollah, qui, bien que menant leurs actions de manière autonome, ont agi en parfaite synergie, permettant ainsi aux deux mouvements de résistance d’atteindre leurs objectifs.
Les forces d’occupation israéliennes ont elles-mêmes décrit les défis auxquels elles sont confrontées. Ariel Bernstein, un ancien soldat israélien qui a combattu dans le nord de Gaza, a révélé l’intensité des combats urbains dans un article pour The Times of Israel.
Il a caractérisé cette expérience comme un amalgame d’« embuscades, de pièges, de cachettes et de tireurs d’élite », mettant en avant l’effet déstabilisant des tunnels du Hamas, qui engendraient des zones d’ombre. « C’était comme si je luttais contre des spectres. Ils étaient invisibles », a-t-il affirmé.
Des impressions analogues avaient été rapportées durant le conflit de 2006 entre Israël et le Hezbollah, où les soldats israéliens en mission d’occupation désignaient les combattants du Hezbollah comme des « spectres », en raison de leur rapidité de mouvement et de leur capacité à mener des frappes précises.
Contrairement aux forces israéliennes, qui s’appuient principalement sur des chars pour leur sécurité, les combattants du Hezbollah ont démontré une agilité et une compétence remarquables sur le terrain, renforçant ainsi l’efficacité et la résilience de leur résistance face aux forces d’occupation.
La patience ouvre la voie à la victoire
Les images qui émergent aujourd’hui du sud du Liban évoquent fortement celles du jour de la Libération en 2000. Néanmoins, les événements qui ont suivi l’opération Tempête d’Al-Aqsa, survenus le 7 octobre 2023, se distinguent de manière significative.
En effet, l’Axe de la Résistance a enregistré des pertes considérables parmi ses dirigeants. Parmi les martyrs, on compte Seyyed Hassan Nasrallah, Hashem Safieddine, Abbas Nilforushan, Yahya Sinwar, Ismaïl Haniyeh, Saleh al-Arouri, Seyyed Fouad Ali Shokr, ainsi que de nombreuses autres figures régionales éminentes.
Cette guerre a représenté un défi immense, nécessitant une résistance et une patience exceptionnelles. Les familles palestiniennes et libanaises ont enduré des pertes tragiques, laissant de nombreux enfants sans parents, mais la volonté de lutter et de triompher face à l’ennemi est demeurée inébranlable.
Ghadir Khumm est une étudiante d'université au Canada qui poursuit une maîtrise en études postcoloniales tout en consacrant son temps aux relations internationales et en élaborant des analyses politiques perspicaces sur les questions mondiales.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)