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Panique chez les Danois, alors que Trump envisage de s'emparer du Groenland par la force

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump et la Première ministre danoise Mette Frederiksen ont eu une conversation téléphonique au sujet du Groenland. (Photo d’Archives)

Le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, s’est entretenu par téléphone la semaine dernière avec la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, et s’est une nouvelle fois montré fort déterminé à s’emparer du Groenland, a rapporté vendredi 24 janvier The Financial Times.

Le journal britannique, qui cite de hauts fonctionnaires européens, rapporte que Donald Trump a insisté au cours de cette conversation sur le sérieux de sa décision de prendre le contrôle du Groenland.

La discussion entre Trump et Frederiksen a duré 45 minutes. La Maison Blanche n’a pas encore commenté l’appel, mais l’on sait que la Première ministre danoise a une fois encore souligné que l’île arctique, partie autonome du Danemark, n’était pas à vendre. Elle a toutefois proposé de poursuivre la coopération en matière de bases militaires et d’extraction de minerais.

Cinq hauts fonctionnaires européens, anciens et actuels, informés de l’appel ont déclaré que la conversation s’était très mal passée.

Les sources citées par le Financial Times ont affirmé que le président américain était « agressif et conflictuel » envers Mette Frederiksen. « C’était horrible », a indiqué l’une des sources. Une autre a expliqué que Donald Trump avait été très ferme.

« C’était une douche froide. Il était difficile de prendre ça au sérieux avant, mais je pense que ça l’est et c’est peut-être très dangereux », a averti une autre source, citée par le Financial Times.

« C’était une conversation très difficile. Il a menacé le Danemark de mesures ciblées, comme l’imposition de tarifs douaniers », a ajouté un ancien responsable danois.

Les détails de l’appel sont susceptibles d’aggraver les inquiétudes de l’Europe, qui craint que le retour au pouvoir de Donald Trump ne mette plus que jamais à rude épreuve les liens transatlantiques.

De nombreux fonctionnaires européens avaient espéré que ses commentaires sur le contrôle du Groenland pour des raisons de « sécurité nationale » étaient un stratagème de négociation pour obtenir plus d’influence sur le territoire de l’OTAN. Mais l’entretien téléphonique entre Trump et Frederiksen a anéanti ces espoirs, aggravant la crise de politique étrangère entre les alliés de l’OTAN.

Cette conversation téléphonique a attisé les craintes à Copenhague. « Les intentions [des États-Unis] sont très claires. Ils veulent [le Groenland] », a indiqué une personne informée de l’appel, citée par le Financial Times, selon qui « les Danois sont passés en mode crise ».

Le Groenland, qui ne compte que 57 000 habitants, est un point d’entrée pour les nouvelles routes maritimes qui s’ouvrent progressivement dans l’Arctique. Cette île arctique est le siège du système d’alerte des États-Unis aux missiles balistiques.

Donald Trump avait affirmé dès 2019, durant son premier mandat, qu’il souhaitait acheter le Groenland. Une offre alors rejetée par les représentants du territoire et du Danemark.

Le chef militaire de l’UE souhaite que des troupes européennes soient déployées au Groenland après les États-Unis

Le président du Comité militaire de l’Union européenne, le général Robert Brieger, a déclaré qu’il serait logique de stationner des troupes européennes au Groenland à la suite de l’insistance de Donald Trump à s’emparer de ce territoire danois autonome.

« À mon avis, il serait tout à fait logique non seulement de déployer des forces américaines au Groenland, comme cela a été le cas jusqu’à présent, mais aussi d’envisager d’y stationner des soldats de l’UE à l’avenir », a déclaré le président du Comité militaire de l’UE (CMUE), composé de 27 membres.

« Cela enverrait un signal fort et pourrait contribuer à la stabilité de la région », a rapporté, ce samedi 25 janvier, le quotidien allemand Welt am Sonntag, citant le général Robert Brieger.

Selon lui, en raison de « l’augmentation de la fonte des glaces due au changement climatique » qui crée de nouvelles voies de navigation, et en raison de ses riches ressources inexploitées, le Groenland devient de plus en plus important pour Bruxelles, mettant ainsi l’UE en confrontation avec la politique expansionniste de Trump.

Le haut responsable autrichien a déclaré qu’il espérait que les États-Unis, en tant que membre des Nations Unies, respecteraient l’inviolabilité des frontières comme le stipule la Charte de l’ONU.

L’île revêt une grande importance d’un point de vue géopolitique et sécuritaire, a ajouté le président du Comité militaire du CMUE, exprimant ses inquiétudes face à la possibilité de l’escalade des tensions.

Le CMUE est l’organe militaire le plus élevé du Conseil européen, qui est un organe consultatif à Bruxelles. En effet, le bloc de l’UE n’a pas d’armée spécifique et les troupes de l’OTAN dirigées par les États-Unis jouent le rôle de l’armée de l’UE.

Par ailleurs, le département d’État américain a déclaré que le secrétaire d’État Marco Rubio s’était entretenu vendredi 24 janvier avec son homologue danois Lars Løkke Rasmussen.

Le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, qui soutient l’indépendance de cette île, a déclaré à plusieurs reprises qu’elle n’était pas à vendre et que ses habitants doivent décider eux-mêmes de leur avenir.

Lors d’une conversation téléphonique au début du mois, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait déclaré à Trump que le Groenland devrait décider lui-même s’il voulait devenir indépendant.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV