Alors que Donald Trump vient d’être officiellement investi président des États-Unis, le lundi 20 janvier 2025, des dizaines d’institutions, collectivités ou personnalités publiques ont choisi de quitter X. L’ancien réseau social Twitter est jugé toxique pour la démocratie depuis son rachat par le milliardaire controversé Elon Musk, fervent soutien du président républicain, a rapporté le site d’information France3 Régions.
Trois, deux, un, zéro : adieu X ! Lundi 20 janvier 2025, le jour de l’investiture de Donald Trump, nouveau président des États-Unis, à 19 heures précises, l’association montpelliéraine « La Carmagnole » a quitté ce réseau social.
Les membres de cette association, qui organise depuis des années des événements culturels, sociaux et politiques pour animer la vie et l’expression dans la capitale languedocienne, ont suivi l’opération baptisée « Hello Quitte X » : une campagne de désabonnement à ce réseau social qui est depuis des années au cœur de l’espace médiatique, informationnel et politique mondial.
Aujourd’hui les 550 millions d’abonnés, dont plus de 100 millions rien qu’aux États-Unis, sont soumis au bon vouloir de son nouveau propriétaire Elon Musk. Ce multimilliardaire libertarien, qui soutient des partis d’extrême droite dans le monde, s’est vu confier le poste de conseiller spécial chargé de « l’efficacité gouvernementale » par Donald Trump.
« Il a rétabli beaucoup de comptes qui faisaient appel à la haine et qui étaient néonazi, il les a restaurés. Par ailleurs, lui, il s’est autorisé à suspendre des comptes qui lui déplaisaient par exemple des comptes de journalistes qui l’ont critiqué », affirme David Chavalarias, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris, à l’origine du concept de « HelloQuitteX ».
« Maintenant, X, c’est une machine à fabriquer de l’opinion d’extrême droite alignée avec les croyances d’Elon Musk » a-t-il averti.
Retrouver la modération, comme sur les vieux forums
Lancée par un collectif, l’opération « Hello quitte X » vise à aider les utilisateurs du réseau à migrer, déménager avec leurs abonnés vers d’autres plateformes. Des réseaux qui se disent décentralisés comme social.bin.land, à Montpellier.
« C’est fait bénévolement par une association, il n’y a pas beaucoup de personnes dessus, mais de ce fait, cela signifie que la modération est effectuée par quelques personnes, comme à l’époque des forums, il y a 10/15 ans » explique César, de l’association Le Bib Hacker Space.
L’idée est de proposer des réseaux indépendants, qui communiquent entre eux et sont la propriété des utilisateurs.
« C’est un moment pour poser le débat. Il n’y aura pas forcément des milliers de gens qui vont quitter X mais au moins on pose le débat dans les organismes publics, dans les organisations politiques, dans les médias, dans les institutions [...] On pose la question sur les data et les plates-formes, qu’est-ce que c’est ? Est-ce qu’on ne peut pas se réapproprier tout cela ? », s’interroge Boris Chenaud, de l’association La Carmagnole.
De nombreuses institutions, collectivités ou personnalités politiques ont déjà choisi de quitter X, jugé toxique pour la démocratie depuis son rachat par Elon Musk.
Les villes de Paris, Poitiers, Le Mans, les régions Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, ont également annoncé leur départ de X.