Le Premier ministre du régime sioniste Benjamin Netanyahu s’est obstiné à poursuivre la guerre dans la bande de Gaza pour tenter d'empêcher le ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich de quitter son cabinet, rapporte le journal israélien à grand tirage, Yedioth Ahronoth.
Ce rapport intervient alors que le bureau du Premier ministre israélien a déclaré que son cabinet avait voté en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza samedi, après un retard qui a suscité des craintes que l'opposition des membres extrémistes du cabinet de coalition puisse barrer la route à l’accord.
Selon les médias israéliens, Smotrich aurait rencontré Netanyahu avant l'approbation, exigeant non seulement des garanties que les troupes israéliennes reviendraient dans la bande de Gaza mais aussi qu'Israël maintiendrait le contrôle sur le flux de l'aide humanitaire dans la bande côtière palestinienne assiégée.
« Sans un retour total à la guerre, nous démissionnerons », aurait déclaré Smotrich, chef du parti du sionisme religieux et l’un des plus fervents opposants à un accord.
Il a eu le sentiment que ses demandes avaient été satisfaites après la dernière rencontre avec Netanyahu, a rapporté Yedioth Ahronoth.
Le ministre israélien avait précédemment publié un communiqué, affirmant qu'il ne resterait dans le cabinet de Netanyahu que s'il promettait de reprendre la guerre après la première phase de six semaines de l'accord de cessez-le-feu à Gaza.
Le ministre israélien de la "Sécurité" et chef du parti d'extrême droite Force juive, Itamar Ben-Gvir, a exhorté Smotrich à le soutenir dans sa tentative de contrecarrer l'accord.
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Ben-Gvir a déclaré qu'il démissionnerait si le cabinet approuvait l'accord de cessez-le-feu.
Le plan de cessez-le-feu pour Gaza comprend trois phases, commençant par la libération par Israël d'environ 1 000 Palestiniens en échange de la libération par le Hamas des femmes captives.
Les autorités israéliennes ont annoncé samedi que 737 prisonniers et détenus seraient libérés dans le cadre de la première phase de l'accord - aucun avant 16h00 heure locale (14h00 GMT) dimanche.
Les deuxième et troisième étapes, si elles sont approuvées lors de la première phase, verraient, entre autres, la libération des derniers captifs israéliens, le retrait complet d'Israël de Gaza et un plan de reconstruction de la zone.
La menace brandie par Netanyahu de reprendre la guerre après la première phase pourrait compromettre les perspectives d'un cessez-le-feu durable, qui est l'une des conditions clés du Hamas pour toute négociation.
Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu entre le régime israélien et le Hamas, Tel-Aviv a intensifié ses frappes aériennes et ses tirs d’artillerie sur Gaza.
Depuis mercredi, date à laquelle a été annoncée la conclusion d'un accord de cessez-le-feu, au moins 169 Palestiniens ont été encore tués par les militaires israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé de Gaza.
Les Palestiniens ont parlé de puissantes frappes aériennes à travers la zone assiégée au cours des deux derniers jours, ce qui a porté le nombre de personnes tuées depuis l'assaut d'octobre 2023 sur Gaza à près de 47 000 personnes. Mais les experts estiment que le bilan est nettement plus élevé.
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La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a également averti que les frappes israéliennes mettaient en danger la vie des captifs et pourraient transformer leur « liberté… en tragédie ».