L’ONG Oxfam dénonce « des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l’armée israélienne » empêchant la majorité des camions d'aide humanitaire d’entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza.
Seule une dizaine de camions d'aide humanitaire ont distribué de l'eau et de la nourriture dans le nord de Gaza en deux mois et demi, a affirmé dimanche l'ONG Oxfam, tirant la sonnette d'alarme sur la détérioration de la situation dans le territoire palestinien assiégé.
« Sur les rares 34 camions transportant de la nourriture et de l'eau autorisés à entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza au cours des deux derniers mois et demi, des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l'armée israélienne ont fait que seuls douze ont réussi à distribuer de l'aide aux civils palestiniens affamés », a dit Oxfam dans un communiqué, un décompte qui inclut les livraisons jusqu'à samedi.
« Pour trois d'entre eux, une fois la nourriture et l'eau distribuées dans l'école où la population était réfugiée, elle a ensuite été évacuée et bombardée quelques heures plus tard », a affirmé l'ONG.
Les restrictions imposées par Israël à l'aide humanitaire dans le gouvernorat du nord de Gaza se sont intensifiées depuis octobre, date à laquelle Israël a imposé un siège à la région.
Le nord de Gaza est assiégé depuis le 6 octobre et les habitants ont reçu l'ordre d'évacuer la zone. Malgré ces ordres, les Palestiniens qui tentent de se diriger vers le sud sont pris pour cible par des snipers et des drones israéliens.
Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un ensemble d’outils standards qui fournit des échelles mondiales communes pour classer la gravité et l’ampleur de l’insécurité alimentaire, a averti qu’il existe une forte probabilité qu’une famine soit déjà en cours dans le nord et que le risque de famine persiste dans toute la bande de Gaza.
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« La situation à Gaza est apocalyptique et les gens sont pris au piège, incapables de trouver un quelconque refuge. C'est le désespoir absolu de ne pas avoir de nourriture ni d'abri pour sa famille dans le froid mordant de l'hiver », a regretté Sally Abi-Khalil, directrice d'Oxfam pour l’Asie de l’Ouest et l'Afrique du Nord.
« Il est odieux que, malgré les violations publiques du droit international par Israël et l’usage incessant de la famine comme arme de guerre, les dirigeants mondiaux continuent de ne rien faire. »
Oxfam a appelé à « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » et à « un accès sans entrave de toute l’aide vitale à la bande de Gaza, y compris au gouvernorat du nord de Gaza ».
« Les Palestiniens doivent avoir la liberté de rentrer chez eux, de reconstruire et de vivre en paix et dans la dignité, libres de toute occupation ou de tout blocus », a-t-il ajouté.
Abi-Khalil a averti que « chaque jour qui passe sans cessez-le-feu est une condamnation à mort pour des centaines de civils supplémentaires ».
Israël a lancé une guerre génocidaire contre Gaza le 7 octobre 2023 à la suite d’une opération surprise du mouvement de résistance palestinien Hamas, contre l'entité occupante en riposte à la campagne de mort et de dévastation menée par le régime israélien contre les Palestiniens pendant des décennies.
L'offensive sanglante du régime israélien contre Gaza a déjà fait au moins 45 259 morts parmi les Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et plus de 107 627 blessés. Des milliers d'autres sont également portés disparus et présumés morts sous les décombres.
