Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères en charge des affaires juridiques et internationales a souligné que le programme d’enrichissement nucléaire de la République islamique n’avait aucun objectif militaire et que son développement répondait aux besoins techniques du pays.
S’exprimant mardi sur X, Kazem Gharibabadi a réagi aux allégations de Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon lesquelles l’Iran augmente son taux d’enrichissement de l’uranium à un niveau proche de celui d’une arme et se rapproche rapidement du statut d’État nucléaire.
« Le Plan d’action global commun (PAGC) n’est plus pertinent et une nouvelle compréhension est nécessaire pour prendre en compte les réalités du programme nucléaire iranien », avait également dit Grossi dans un entretien à un quotidien italien.
Face à cela, M. Gharibabadi a rétorqué : « Tout d’abord, le directeur général d’une organisation spécialisée est censé s’exprimer sur la base de faits et de rapports techniques émanant des inspecteurs de l’Agence. Lire des intentions basées sur des scénarios hypothétiques ne fait pas partie des fonctions du directeur général et va à l’encontre de la lettre et de l’esprit du statut de l’Agence. »
« Le développement du programme nucléaire iranien est conforme aux besoins techniques et est réalisé entièrement sous la supervision des garanties de l’Agence », a-t-il poursuivi.
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« Le respect des décisions et des politiques des pays en matière d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, y compris le cycle du combustible (enrichissement), est reconnu dans les documents internationaux pertinents, et les déclarations du directeur général, qui ont une connotation politique, ne peuvent ignorer ces faits », a-t-il expliqué.
« Le programme d’enrichissement de l’Iran n’a pas de volets militaires. En ce qui concerne le niveau d’enrichissement, il convient également de dire que l’enrichissement n’est pas limité par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) tant qu’il est supervisé par l’Agence et ne s’écarte pas des objectifs pacifiques », a-t-il affirmé.
« Les déclarations du Directeur général constituent une violation claire des droits des pays en créant un seuil artificiel dans le niveau d’enrichissement à des fins pacifiques, approfondissant ainsi d’autres discriminations dans le régime de non-prolifération », a-t-il soutenu.
« Ce que les déclarations de Grossi n’ont jamais mentionné, c’est la cause profonde de la situation actuelle, qui était l’échec des autres parties à remplir leurs obligations au titre du PAGC et le retrait unilatéral des États-Unis de cet accord », a-t-il entériné
« Ne pas évoquer cette question de manière biaisée porte atteinte à la confiance de la communauté internationale dans les institutions de l’ONU pour expliquer correctement les faits par les plus hautes autorités compétentes », a-t-il renchéri.
Et de conclure : « De ce point de vue, indépendamment de la pertinence ou non du PAGC, il convient de rappeler que des discussions constructives et équitables fondées sur le respect mutuel et des engagements équilibrés, y compris dans le domaine de la levée des sanctions, seront une solution durable ».