Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que la réouverture de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne, figure parmi les priorités du gouvernement iranien.
Esmaïl Baghaï a précisé que cette mission diplomatique reprendrait ses activités dès que les conditions jugées nécessaires seraient réunies.
Lors d’une conférence de presse hebdomadaire tenue le 17 décembre à Téhéran, Esmaïl Baghaï a insisté sur le fait que la réouverture de l’ambassade nécessitait des préparatifs minutieux, notamment en ce qui concerne la sécurité et la sûreté de l’ambassade et de son personnel diplomatique.
Bien qu’aucun calendrier précis n’ait été communiqué, Baghaï a affirmé que l’Iran s’engageait à avancer vers cet objectif dès que les conditions en seraient réunies.
Cette déclaration fait écho aux événements récents, notamment l’attaque de l’ambassade iranienne à Damas par des groupes armés, dont Hayat Tahrir al-Cham, après la chute du gouvernement d’Assad, le 8 décembre.
Baghaï a souligné que la présence de conseillers militaires iraniens en Syrie était essentielle et reposait sur des principes bien établis, en affirmant que leur retrait constituait également une démarche responsable.
Il a précisé que l’objectif de l’Iran n’était pas d’imposer sa domination sur la Syrie ni de restaurer des empires du passé, mais de jouer plutôt un rôle actif dans la lutte contre le terrorisme, garantissant ainsi la sécurité des citoyens syriens.
Baghaï a insisté sur le fait que la présence iranienne en Syrie se faisait à la demande du gouvernement syrien de l’époque, et non pour soutenir un individu ou un groupe spécifique.
Il a mis en avant l’importance pour les forces iraniennes de préserver l’intégrité territoriale de la Syrie, affirmant que cette préservation était cruciale jusqu’à la fin de leur mission. Selon lui, la stabilité et la sécurité des pays voisins sont des éléments clés pour garantir la paix en Asie occidentale.
En outre, Esmaïl Baghaï a condamné les récentes agressions israéliennes contre la Syrie, dénonçant une atteinte à l’intégrité territoriale de ce pays. Il a fait état de l’occupation de certaines parties du territoire syrien, qualifiant ces actions de violations flagrantes des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les États-Unis et l’Allemagne fournissent 99 % des armes utilisées par Israël
En évoquant la situation tragique à Gaza, Baghaï a souligné que les États-Unis et l’Allemagne sont responsables de 99 % des exportations d’armements vers les territoires occupés par Israël. Il a critiqué ces deux pays occidentaux, les qualifiant de complices des atrocités perpétrées par Israël dans la bande de Gaza.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a également insisté sur la nécessité d’une intervention immédiate de la communauté internationale pour mettre fin au génocide en cours à Gaza. Il a appelé à la poursuite et à la sanction des dirigeants israéliens étant responsables de ces crimes odieux.
Baghaï a rappelé que la Cour pénale internationale (CPI) a déjà émis des mandats d’arrêt contre plusieurs hauts responsables israéliens, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Il a insisté sur le fait que les États membres de cette institution, basée à La Haye, ont l’obligation de mettre en œuvre ces mandats et de veiller au respect du droit international humanitaire. En outre, il a affirmé que le régime sioniste a non seulement commis des crimes de guerre, mais a également enfreint les lois internationales en matière de génocide et d’agression.
L’Europe doit reconsidérer son comportement
Baghaï a exprimé son désaccord face aux récentes déclarations de Kaja Kallas, la responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, qui a affirmé que la Russie et l’Iran n’avaient pas leur place dans l’avenir de la Syrie. Il a exhorté les dirigeants européens à réévaluer leurs politiques et leurs perspectives concernant la situation syrienne.
En outre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a alerté sur le fait qu’un nombre significatif de terroristes, ayant fui des pays occidentaux, se sont réfugiés en Syrie, posant ainsi un risque pour la sécurité et la stabilité de la région. Il a appelé les pays européens à examiner leurs propres actions et à prendre conscience des conséquences de leurs décisions, plutôt que de prétendre déterminer le sort des nations souveraines.
Certains États européens ont rectifié leur position sur les trois îles iraniennes du golfe Persique
Baghaï a exprimé sa satisfaction face à l’évolution de la position du gouvernement allemand concernant les trois îles iraniennes dans le golfe Persique, à savoir Abou Musa, la Grande Tumb et la Petite Tumb. Il a noté que plusieurs nations européennes ont révisé leurs positions sur cette question délicate, en envoyant des notes officielles pour formaliser ce changement.
Relations Iran-Chine
En ce qui concerne les relations bilatérales entre l’Iran et la Chine, Baghaï a mis en avant la vitalité de ces liens, soulignant une coopération exemplaire dans divers secteurs, notamment politique, commercial et culturel.
Selon ses dires, l’accord de partenariat stratégique global de 25 ans, signé en mars 2021, est un témoignage de la profondeur des relations entre l’Iran et la Chine.
Le président iranien se rendra en Égypte pour le sommet D-8
Lors de la récente conférence de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a annoncé que le président iranien, Massoud Pezeshkian, sera présent au prochain sommet de l’Organisation de coopération économique D-8 qui se tiendra en Égypte.
Baghaï a précisé que le ministre des Affaires étrangères participera d’abord à une conférence ministérielle, suivie par le sommet où le président Pezeshkian interviendra.
En marge de cet événement, les délégués iraniens auront l’opportunité d’engager des discussions sur des questions bilatérales et régionales avec les autres pays participants.
L’organisation D-8, fondée en 1997, vise à promouvoir la coopération entre les grands pays musulmans, allant de l’Asie du Sud-Est à l’Afrique, et comprend des membres tels que le Bangladesh, l’Égypte, l’Indonésie, la Malaisie, le Nigeria, le Pakistan et la Turquie.
La prochaine visite de Pezeshkian en Égypte marquera un événement historique, étant la première fois qu’un président iranien se rend dans ce pays d’Afrique du Nord depuis plus de dix ans.
Les relations diplomatiques entre l’Égypte et l’Iran ont été rompues en 1980, suite à l’accueil par Le Caire du Shah d’Iran, qui avait été destitué, ainsi qu’à la reconnaissance par l’Égypte du régime d’apartheid israélien.
En octobre 2024, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a effectué une visite au Caire, coïncidant avec une intensification des attaques israéliennes sur Gaza. Cette rencontre a permis aux deux parties d’échanger des points de vue sur les récents développements en Asie occidentale, ainsi que sur des questions d’intérêt mutuel.