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Zoom Afrique du 17 décembre 2024

Zoom Afrique du 17 décembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Soudan du Sud : plan annoncé pour la deuxième raffinerie de pétrole dans l’État d’Unity
  • Le Maroc dote le Niger d’une centrale électrique de 20 MW
  • Nigeria : nouveaux équipements de manutention au port d’Onne
  • Air Congo réceptionne son deuxième avion, un Boeing 737-800

Les analyses de la rédaction :

1. Les accusations envers la France se multiplient en Afrique ! 

La géopolitique sahélienne traverse une période de tensions extrêmes, marquée par les récentes accusations de l’Algérie envers la France. Le gouvernement algérien a publiquement dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie dangereuse et déstabilisatrice dans la région, accusant les services de renseignement français d’être impliqués dans le recrutement de groupes terroristes. Selon ces déclarations, l’objectif serait de déstabiliser plusieurs pays sahéliens, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. 

Ces allégations s’inscrivent dans un contexte où les relations entre la France et l’Algérie sont déjà éprouvées par un passé colonial complexe et des divergences géopolitiques persistantes. Alger accuse Paris d’adopter une stratégie d’ingérence visant à maintenir une influence politique et économique sur les anciennes colonies africaines. 

L’Algérie n’est pas seule à formuler de telles accusations. Plusieurs pays africains, comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Centrafrique et le Tchad, partagent cette vision critique de la politique française en Afrique. Ces nations reprochent à la France une gestion postcoloniale qu’elles considèrent comme paternaliste et déstabilisatrice. 

Depuis le début des années 2010, la présence militaire française dans la région a été de plus en plus contestée. Les populations locales et leurs gouvernements accusent Paris de ne pas répondre efficacement aux menaces terroristes tout en poursuivant des intérêts économiques et stratégiques propres. Le retrait progressif des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad symbolise cette perte de confiance et marque une reconfiguration majeure des alliances en Afrique de l’Ouest. 

Les récents propos d’Alger soulignent une suspicion croissante envers le rôle des puissances occidentales dans l’évolution des conflits sahéliens. Les attaques terroristes dans cette zone stratégique semblent parfois s’inscrire dans un « chaos organisé », propice à justifier des interventions extérieures. Pour Alger, cette situation pourrait servir de prétexte à une mainmise étrangère sur les ressources naturelles et les voies stratégiques de la région. 

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, aujourd’hui membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont également pointé du doigt des ingérences étrangères, principalement françaises. Le départ des forces françaises de ces pays a été largement salué par les populations locales, qui y voient un pas vers une véritable souveraineté. 

En réaction aux accusations algériennes, Paris a démenti toute implication dans des stratégies déstabilisatrices, qualifiant ces allégations de « pure désinformation ». Les responsables français mettent en avant leur engagement dans la lutte contre le terrorisme et leur soutien à la stabilité régionale. Cependant, ces discours peinent à convaincre, face à une opposition croissante à leur présence en Afrique. 

La perte d’influence de la France dans la région reflète un changement de paradigme. De nouveaux acteurs, comme la Russie et la Chine, gagnent en importance, tandis que les pays africains revendiquent une souveraineté accrue et la fin des ingérences extérieures. 

La situation actuelle au Sahel illustre un tournant historique pour l’Afrique. Les anciennes puissances coloniales, à commencer par la France, voient leur rôle contesté par des États qui aspirent à une véritable autonomie politique et économique. L’Algérie, par ses accusations, pose une question essentielle : celle du véritable moteur des conflits sahéliens et des stratégies mises en œuvre pour en tirer profit. 

Cette dynamique nouvelle ouvre la voie à une réorganisation des alliances sur le continent, avec des initiatives comme l’AES ou des partenariats renforcés avec d’autres puissances non occidentales. Si les tensions actuelles révèlent les fractures profondes qui subsistent, elles offrent également une opportunité pour l’Afrique de redéfinir sa place dans l’échiquier mondial. 

2. Souveraineté monétaire en Afrique : c’est le moment d’agir !

Ce jour, au Palais de l’Unité de Yaoundé, les chefs d’État des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se réunissent sous l’égide des présidents Paul Biya du Cameroun et Faustin Archange Touadéra de la République centrafricaine. L’ordre du jour porte sur un enjeu crucial : la situation économique de la sous-région, marquée par une dette étouffante et une dépendance aux institutions internationales, notamment celles de Bretton Woods. Plus que jamais, une réforme structurelle s’impose pour redéfinir l’avenir monétaire de l’Afrique centrale.

Depuis sa création, le franc CFA est critiqué pour son arrimage à l’euro, une monnaie forte qui ne reflète ni la nature ni les besoins des économies africaines. Les rumeurs persistantes d’une nouvelle dévaluation, orchestrée sous la houlette du FMI, ravivent les débats. Comme le souligne Célestin Bedzigui dans une tribune publiée dans Le Messager, une dévaluation à ce stade ne serait qu’une solution temporaire, aggravant les pressions inflationnistes dans des pays à forte dépendance extérieure.

Selon cet économiste et homme politique, il est temps d’abandonner le FCFA, qu’il qualifie de « tombe coloniale », pour embrasser une véritable souveraineté monétaire. Cette transition permettrait à la CEMAC de s’adapter aux mutations économiques mondiales et aux attentes sociales croissantes de ses populations.

L’objectif principal d’une dévaluation est de rendre les produits locaux plus compétitifs à l’exportation. Mais cette stratégie présente des limites évidentes dans le contexte africain actuel :

Dépendance structurelle : Les économies de la CEMAC reposent fortement sur l’importation de produits essentiels. Une dévaluation augmenterait le coût des importations, ce qui affecterait directement les populations vulnérables.

Inflation galopante : La hausse des prix, conséquence inévitable de la dévaluation, risquerait d’amplifier les tensions sociales dans des pays déjà fragilisés.

Absence de transformation structurelle : Une dévaluation sans réforme profonde de l’économie ne ferait que prolonger l’illusion d’une solution.

Face à ces enjeux, une rupture s’impose. L’Afrique centrale doit créer sa propre monnaie, reflet de son identité économique et culturelle. Ce choix ne serait pas seulement symbolique, mais stratégique, pour :

Renforcer l’autonomie économique : Une monnaie propre permettrait d’adapter la politique monétaire aux besoins locaux, stimulant la croissance interne et les investissements dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture et l’industrie.

Diminuer la dépendance : L’indépendance monétaire offrirait une marge de manœuvre face aux diktats des institutions internationales.

Favoriser l’intégration régionale : Une monnaie commune pourrait être le prélude à une union économique plus forte, préfigurant une confédération des nations d’Afrique centrale.

Comme le rappelle Célestin Bedzigui, la France elle-même a abandonné son franc pour adopter l’euro, reconnaissant ainsi l’obsolescence de certaines structures monétaires. Les pays de la CEMAC doivent, eux aussi, tourner la page d’un modèle imposé il y a plus de 70 ans. Cette transition n’est pas sans défis : elle exige une vision claire, un leadership fort et une volonté politique commune.

Le sommet de Yaoundé représente une occasion historique pour amorcer ce changement. Les peuples d’Afrique centrale attendent de leurs dirigeants une décision courageuse, à la hauteur des enjeux. Il est temps de réaliser le rêve d’une Afrique vraiment souveraine, commençant par la maîtrise de son avenir monétaire.

3. Le Niger suspend la BBC pour 3 mois et porte plainte contre RFI

Le Niger a franchi une étape supplémentaire dans la défense de sa souveraineté nationale et de sa stabilité en suspendant la diffusion de la radio britannique BBC pour une durée de trois mois. Cette décision courageuse s’inscrit dans une stratégie plus large adoptée par les États du Sahel, notamment le Mali et le Burkina Faso, qui ont choisi de résister à la propagande médiatique orchestrée par les puissances occidentales.

Accusée de diffuser des informations erronées et d’entretenir un climat de déstabilisation sociale, la BBC rejoint une liste de médias occidentaux bannis du Sahel. La suspension fait écho à une plainte déposée contre RFI pour des raisons similaires. Ces médias, jadis présentés comme des références en matière d’information, sont aujourd’hui pointés du doigt pour leur parti pris flagrant en faveur des groupes armés terroristes et leur tendance à ignorer les victoires des forces armées sahéliennes.

Mercredi dernier, RFI et France 24 ont rapporté une attaque imaginaire qui aurait causé la mort de 90 soldats et 40 civils dans la région de Tera, à la frontière du Burkina Faso. Une information aussitôt démentie par le gouvernement nigérien, qui a qualifié ces affirmations d’être une campagne d’intoxication orchestrée. Ce type de manipulation médiatique n’a d’autre objectif que de déstabiliser la région et de miner la confiance des populations envers leurs institutions.

Alors que les médias occidentaux s’acharnent à amplifier les attaques terroristes réelles ou fictives, ils restent silencieux sur les progrès significatifs réalisés par les forces armées nationales. Au cours des derniers mois, les armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali ont lancé des opérations d’envergure qui ont permis de sécuriser plusieurs zones stratégiques. Ces avancées, bien que cruciales pour la paix et la stabilité dans la région, ne trouvent que rarement écho dans les grandes chaînes occidentales.

En réalité, ces médias s’emploient à perpétuer une image de chaos, renforçant ainsi la narrativité selon laquelle les États sahéliens seraient incapables de se gouverner eux-mêmes. Mais le tournant opéré par l’Alliance des États du Sahel (AES) prouve le contraire : ces nations sont désormais déterminées à rompre avec le paternalisme occidental et à bâtir leur propre avenir.

En expulsant les troupes françaises et en réorientant leur politique de sécurité vers des partenaires comme la Russie et l’Iran, les pays de l’AES ont envoyé un message clair : l’époque de la domination occidentale est révolue. Cette décision courageuse reflète une volonté commune de se libérer de l’emprise néocoloniale qui, sous prétexte d’éradiquer le terrorisme, a souvent aggravé la situation sur le terrain.

Les alliances stratégiques nouées avec ces nouveaux partenaires permettent également d’accélérer la lutte contre les groupes armés. Contrairement aux puissances occidentales, accusées de complaisance envers les terroristes, ces partenaires respectent la souveraineté des États sahéliens et leur fournissent un soutien adapté aux besoins locaux.

Le Niger, le Mali et le Burkina Faso incarnent aujourd’hui un renouveau politique et social en Afrique. Leur exemple inspire une nouvelle génération de dirigeants africains, résolus à prendre en main le destin de leurs nations.  

En suspendant la BBC et en sanctionnant d’autres médias occidentaux, le Niger envoie un signal fort : le temps de l’ingérence est révolu. Les populations sahéliennes, unies par une même détermination, avancent vers un futur où la vérité et la justice prévaudront sur les manipulations et les mésinterprétations orchestrées depuis l’étranger.

La résistance des peuples sahéliens est une étape cruciale dans l’émergence d’une Afrique souveraine, fière et unifiée. Le Niger, en partenariat avec ses frères du Mali et du Burkina Faso, se tient en première ligne de cette bataille pour la dignité et l’indépendance.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV