Kazem Gharibabadi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères a exhorté l’Union européenne à abandonner son comportement « égocentrique et irresponsable » envers Téhéran alors que des pourparlers entre les diplomates iraniens et européens doivent débuter à Genève.
Gharibabadi a donné un compte rendu de la réunion de jeudi de la délégation iranienne avec Enrique Mora, secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure, à Genève.
La délégation iranienne, a-t-il écrit sur X vendredi, « a eu une discussion franche » avec Mora sur « une variété de questions, y compris la perspective des négociations sur le nucléaire et la levée des sanctions sur fond de récents développements ».
« Il lui a été réaffirmé que l’UE devrait abandonner son comportement égocentrique et irresponsable à l’égard des problèmes et des défis de ce continent et des questions internationales », a-t-il souligné.
« L’Europe ne devrait pas projeter ses propres erreurs sur les autres, y compris en ce qui concerne le conflit en Ukraine », a-t-il ajouté.
Gharibabadi a ajouté que l’Europe « manque de fondement moral » pour faire la leçon aux autres sur les droits de l’homme, étant donné la complicité du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne dans la guerre génocidaire israélienne en cours à Gaza, où plus de 44 300 Palestiniens ont été tués depuis octobre de l’année dernière.
Abordant le programme nucléaire de l’Iran, le diplomate iranien a déclaré que « l’Europe n’a pas réussi à être un acteur sérieux en raison d’un manque de confiance en elle-même et du sens des responsabilités ». « L’Europe a besoin de se rétablir », a-t-il aussi ajouté.
Selon Esmaïl Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, les vice-ministres des Affaires étrangères de l’Iran et des trois pays européens, également connus sous le nom d’E3, se rencontreront vendredi.
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Il a réaffirmé la position de principe de l’Iran sur l’interaction et la coopération avec d’autres pays sur la base de la dignité, de la sagesse et des intérêts.
Baghaï a expliqué que la prochaine réunion avec les trois pays européens sera une continuation des discussions tenues avec le trio en septembre en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Les tensions entre l’Iran et les pays européens se sont intensifiées au cours des deux dernières années en raison des accusations européennes. Les pays européens prétendent que l’Iran a fourni des missiles balistiques à la Russie pour les utiliser dans le conflit ukrainien, une allégation que Téhéran a catégoriquement rejetée. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également déclaré qu’aucun missile de ce type n’avait été livré à la Russie.
Dans une action récente contre l'Iran, la troïka européenne a poussé à l’adoption d’une résolution au Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La résolution accuse Téhéran de mauvaise coopération avec l’agence et exige un rapport « complet » sur ses activités nucléaires d’ici le printemps 2025. En réponse, l’Iran a déclaré avoir activé une « série de centrifugeuses nouvelles et avancées ».