Dans une interview à la BBC, le ministre français des Affaires étrangères a annoncé son soutien à l’Ukraine et expliqué n’écarter aucune option, pas même l’envoi de troupes françaises.
Jean-Noël Barrot a déclaré que Kiev avait l’autorisation de tirer des missiles français de longue portée sur des cibles en territoire russe « dans une logique d’autodéfense », sans préciser si de telles frappes ont déjà eu lieu.
« Nous soutiendrons l’Ukraine aussi intensément et longtemps que nécessaire », a-t-il déclaré à la BBC, le samedi 23 novembre.
La France n’établit pas de « lignes rouges » dans le soutien à l’Ukraine, a précisé Jean-Noël Barrot.
Il faut dire que la France a jusqu’ici fourni à l’Ukraine un nombre inconnu de missiles de croisière SCALP-EG, que Kiev a déjà utilisé pour attaquer des cibles en Crimée et dans les quatre anciennes régions ukrainiennes qui ont rejoint la Fédération de Russie en 2022, selon un rapport de RT.
Le SCALP-EG, connu sous le nom de Storm Shadow au Royaume-Uni, est un missile de croisière franco-britannique à lancement aérien d’une portée maximale de 550 km.
Les commentaires de Barrot surviennent un jour après que l’armée ukrainienne a confirmé que des SCALP-EG avaient été utilisés pour la première fois lors d’une attaque contre la région russe de Koursk, où les troupes ukrainiennes ont lancé une invasion transfrontalière en août. Les défenses aériennes russes ont alors abattu deux des missiles franco-britanniques, a confirmé le ministère russe de la Défense.
Par ailleurs, le week-end dernier, le président américain, Joe Biden a autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine pour des frappes à longue portée sur la région de Koursk. Quelques jours après la décision de Biden, qui n’a pas été officiellement confirmée par la Maison Blanche, le ministère russe de la Défense a annoncé que les défenses aériennes du pays ont intercepté cinq missiles ATACMS au-dessus de la région de Briansk, ajoutant qu’un autre missile de fabrication américaine a été endommagé et est tombé sur un site militaire.
Le président français Emmanuel Macron avait déclaré en mai dernier envisager une autorisation pour l’utilisation de missiles SCALP-EG sur des cibles situées à l’intérieur de la Russie. Et voici qu’en début de semaine, Barrot a déclaré aux journalistes que Macron restait ouvert à cette idée. C’est la première fois qu’un responsable français confirme à la télévision que l’Ukraine pourrait utiliser ces missiles pour mener des attaques de longue portée contre la Russie.
Réagissant aux frappes de missiles de la semaine dernière, la Russie a attaqué une installation militaro-industrielle dans la ville ukrainienne de Dniepropetrovsk à l’aide d’un nouveau missile balistique.
Ce missile hypersonique à capacité nucléaire, baptisé Oreshnik, a déversé plusieurs charges explosives sur l’installation à une vitesse fulgurante. Sa production de masse sera intégrée à l’arsenal russe dans les mois à venir, a déclaré le président russe Vladimir Poutine.
De même, Poutine a accusé les États-Unis et l’OTAN d’avoir délibérément intensifié le conflit et a indiqué que la Russie atteindrait tous ses objectifs militaires.
De nouvelles attaques avec des armes occidentales entraîneront des frappes de représailles sur des cibles choisies par Moscou, a-t-il déclaré dans un discours télévisé jeudi, avant de conclure : « Ne vous méprenez pas : il y aura toujours une réponse ».