Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que les membres du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) devraient s’opposer aux tentatives de la troïka européenne visant à faire adopter une éventuelle résolution contre Téhéran.
Araghchi a tenu ces propos lors d’entretiens téléphoniques séparés avec plusieurs représentants de pays membres du Conseil des gouverneurs, à savoir l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Brésil, le Pakistan et la France.
Mercredi, le trio européen composé de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne a soumis une nouvelle résolution anti-iranienne à l’AIEA avant la réunion du conseil d’administration. Celle-ci est soumise à un vote prévu aujourd’hui.
Les États-Unis et leurs alliés européens ont pris de nombreuses mesures similaires contre l’Iran, accusant la République islamique de ne pas coopérer suffisamment avec l’agence. Une allégation contraire aux engagements pris par l’Iran en matière de coopération avec l’agence nucléaire, qui ont même été améliorés en termes de fréquence et de qualité au cours de ces dernières années.
Araghchi a déclaré que le Conseil des gouverneurs composé de 35 pays, qui est l’un des deux organes décisionnels de l’AIEA, ne devrait pas permettre à la troïka européenne de transformer l’organisme en une plate-forme pour faire avancer les intérêts politiques de certains pays occidentaux dotés de l’arme nucléaire et de ceux qui les soutiennent.
Il a ajouté que le Conseil des gouverneurs joue un rôle de premier plan dans la protection de la crédibilité de l’AIEA et de son statut professionnel ainsi que de son fonctionnement indépendant.
Le chef de la diplomatie iranienne a indiqué que la République islamique poursuivait une approche constructive à l’égard de l’AIEA et a averti que les mesures « injustifiables » prises par certains pays occidentaux pour adopter une résolution contre l’Iran pourraient perturber les tâches techniques et professionnelles de l’agence.
Mercredi, lors d’une conversation téléphonique avec le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, M. Araghchi a averti l’agence que si elle prenait des « mesures non constructives » à l’encontre de l’Iran, la République islamique répondrait en conséquence.
Le haut responsable iranien s’est également entretenu par téléphone à ce sujet avec son homologue sud-africain Ronald Lamola mercredi, et a souligné que l’éventuelle adoption de la résolution soumise par le trio européen au Conseil des gouverneurs de l’AIEA ferait l’objet d’une « réponse appropriée » de la part de l’Iran.
Au cours de la conversation, le chef de l’appareil diplomatique iranien a évoqué la visite de M. Grossi en Iran et a souligné la bonne volonté de la République islamique d’Iran à l’égard de l’AIEA.
De son côté, Lamola, dont le pays est membre du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, a salué la poursuite de la coopération entre la République islamique et l’agence.