L’ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, a averti que des milliers de personnes dans le nord de Gaza étaient confrontées à un massacre imminent alors que l’armée israélienne poursuit son siège de plusieurs semaines et ses bombardements massifs sur la région, bloquant l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et ciblant les abris et les hôpitaux.
Dans des lettres identiques adressées au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au président de l’Assemblée générale de l’ONU Philémon Yang et à la présidente tournante du Conseil de sécurité Pascale Baeriswyl, Riyad Mansour a déclaré qu’Israël commettait un génocide à Gaza sous les yeux de la communauté internationale, mettant en garde contre le fait que plus de 470 000 individus dans le nord de la bande de Gaza vont périr en masse.
« Israël prive depuis des semaines le peuple palestinien du nord [de Gaza] de nourriture, d’eau, de médicaments et de tout ce qui est nécessaire à la vie humaine. Israël bombarde les hôpitaux et empêche les civils de recevoir des soins médicaux. Israël expulse de force des familles palestiniennes vers le sud, alors qu’il n’y a aucun endroit sûr où aller », a-t-il déploré.
Riyad Mansour a souligné que le Conseil de sécurité devrait protéger les civils, exiger un cessez-le-feu immédiat, veiller à ce que toutes les parties le respectent et empêcher Israël de violer le droit international.
« L’expulsion forcée et le nettoyage ethnique du peuple palestinien doivent cesser. L’aide humanitaire doit être fournie à la population de Gaza par l’intermédiaire de l’UNRWA [l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens] et d’autres agences onusiennes », a-t-il précisé.
Des corps en décomposition abandonnés dans les rues de Jabalia
Pendant ce temps, les Palestiniens qui ont fui l’offensive terrestre israélienne sur le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de Gaza, affirment que des corps sont abandonnés dans la rue après que l’armée israélienne a ordonné aux civils de quitter un abri.
Dans ce droit fil, une femme a déclaré que de nombreuses personnes étaient parties dans une telle panique qu’elles avaient laissé leurs enfants derrière elles.
L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a lancé que le régime de Tel-Aviv « profite du fait que l’attention mondiale a été détournée » pour commettre un « nettoyage ethnique » dans le nord de Gaza.
« Il est plus clair que jamais qu’Israël a l’intention de déplacer de force les habitants du nord de Gaza en commettant des crimes les plus graves selon les lois de la guerre », a déclaré B’Tselem dans un communiqué, appelant les nations du monde et les organismes internationaux à prendre des mesures « immédiates et décisives ».
« Depuis le début de l’opération israélienne actuelle dans le nord de la bande de Gaza le 5 octobre, la zone est sous un siège quasi total, sans relâche bombardée par l’armée », a ajouté le communiqué.
Les témoignages parvenus du nord de Gaza font part des cadavres alignés dans les rues, de la faim, du manque d’eau potable et des civils tués par des bombes larguées sur leurs maisons sans avertissement ou alors qu’ils fuient pour sauver leur vie, toujours selon le même communiqué.
Par ailleurs, le ministère de la Santé de Gaza a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle envoie des couvertures à l’approche des mois les plus froids, affirmant que les couvertures dont il dispose sont utilisées comme linceuls pour les morts.
« Il fait très froid ces jours-ci. Les couvertures sont extrêmement nécessaires, mais elles sont utilisées pour couvrir les corps des Palestiniens tués parce que les hôpitaux n’ont plus de linceuls », a-t-il déploré.
« Nous n’avons besoin ni de nourriture ni de boisson, car nous serons bientôt assassinés. S’il vous plaît, envoyez des linceuls pour couvrir nos cadavres afin que vous ne soyez pas dégoûtés par les scènes de sang et de blessures », a-t-il indiqué.