Le recours aux armes fournies par les États-Unis pour mener des frappes à longue portée contre la Russie n’inverserait pas le cours de la guerre en faveur de l’Ukraine, a déclaré Lloyd Austin vendredi, signe de la réticence de Washington à céder aux souhaits de Kiev de voir levées les restrictions sur les armes.
S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la 24e réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine en Allemagne, le secrétaire américain à la Défense a déclaré qu’aucune arme spécifique ne changerait la donne, annonçant pourtant que Washington fournirait à l’Ukraine une aide militaire supplémentaire d’une valeur de 250 millions de dollars.
« Je suis heureux d’annoncer que le président [Joe] Biden annoncera aujourd’hui un programme d’aide supplémentaire de 250 millions de dollars à l’Ukraine », a déclaré Austin, ajoutant : « Il permettra d’accroître les capacités pour répondre aux besoins changeants de l’Ukraine. »
Il n’a cependant pas annoncé quel serait le contenu exact du nouveau paquet destiné à répondre aux nouveaux développements sur le front.
Pour la première fois depuis des mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assisté en personne à la réunion pour faire à nouveau pression en faveur de livraisons militaires supplémentaires, à savoir des systèmes de défense aérienne et des armes à longue portée pour frapper des cibles à l’intérieur de la Russie alors que les troupes russes poursuivent leurs avancées à l’Est.
Zelensky a déclaré à plusieurs reprises que, même s’il était reconnaissant envers l’Occident pour son soutien militaire, le volume de l’aide et la rapidité de sa livraison étaient inacceptables.
Dans le même temps, la France a déclaré qu’elle utiliserait une part de 1,4 milliard d’euros (1,5 milliard de dollars) des revenus provenant des avoirs russes gelés pour financer l’achat d’équipements militaires pour l’Ukraine.
« Aux côtés d’autres États membres (de l’UE), le ministère (...) participera à la mise en œuvre de la nouvelle mesure de soutien à l’Ukraine de la Facilité européenne pour la paix (FEP) », a indiqué vendredi le ministère français des Armées dans un communiqué.
La Commission européenne à Bruxelles a donné son feu vert à « l’achat rapide de matériels prioritaires auprès de l’industrie française », notamment des munitions, de l’artillerie et des défenses aériennes, a ajouté le ministère.
L’Union européenne, composée de 27 pays, a gelé environ 200 milliards d’euros d’avoirs russes depuis que Moscou a lancé son opération militaire spéciale dans le Donbass en 2022.
Environ 90 % des actifs russes sont détenus en Belgique, où se trouve le siège de la chambre de compensation et du dépositaire de titres international Euroclear.
Les États membres de l’UE ont convenu en mai d’utiliser les intérêts générés par les actifs saisis appartenant à la banque centrale russe pour soutenir Kiev.
