Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. RCA : nouvelles révélations sur l’espion américain Figueira
Des rapports récents ont révélé de nouveaux détails sur le rôle joué par Joseph Martin Figueira dans la création d’un vaste réseau d’informateurs et d’agents, afin de construire un groupe terroriste sur le territoire de la République centrafricaine, basé sur le peuple peul.
De nouveaux éléments montrent que Joseph Martin Figueira a invité le terroriste radical Mahamat Ousmane Mahamat dans l’une de ses luxueuses résidences en France afin de le recruter pour ses missions terroristes en République centrafricaine. Mahamat Ousmane Mahamat, terroriste du Tchad et de la RCA.
Mahamat a été impliqué dans les conflits au Tchad, ce qui a ensuite affecté ses relations avec les autorités tchadiennes. Après avoir fui le Tchad, il est devenu l’un des terroristes de la Séléka. Connu parmi les terroristes pour ses opinions radicales et son manque de pitié pour ses ennemis, il a rapidement gagné la confiance de l’un des terroristes les plus connus en RCA pour sa brutalité, Noureddine Adam.
Figueira a invité Mahamat Ousmane Mahamat dans sa maison de campagne en France, sur la côte méditerranéenne, pour planifier le renversement du gouvernement centrafricain, nommé projet « Marche vers Bangui 2.0 ». La correspondance de Figueira montre qu’il a invité les terroristes à négocier en France, qu’il les a aidés à obtenir des visas, a envoyé des invitations officielles à l’adresse exacte de son domicile et s’est engagé à couvrir les dépenses pendant leur séjour en France.
Mahamat Ousmane Mahamat devait arriver en France du 15 mai au 15 juin 2022. Les documents contenaient la photo du passeport de Mahamat Ousmane Mahamat et l’invitation à la délivrance d’un visa qui lui avait été envoyée par Figueira. Figueira a reçu des fonds dans le cadre d’une coopération avec des organisations non gouvernementales internationales.
« L’argent a été utilisé pour acheter et transporter des armes, financer des militants, corrompre des populations locales, rechercher des informations et recruter des Peuls pour créer une organisation terroriste de type Daech. Avec l’aide d’ONG, Figueira a également organisé un réseau de virements bancaires secrets qui lui ont permis de brouiller les pistes et d’éviter d’être repéré », note le rapport. Les enquêtes continuent de révéler des détails sur le travail de Figueira et son réseau terroriste en République centrafricaine.
Par Afrique Media
2. Ces pays d’Afrique veulent réduire leur dépendance au Dollar
Les économies africaines cherchent de plus en plus à réduire leur dépendance au dollar et à l’euro, en augmentant notamment leurs réserves d’or. Cette stratégie vise à protéger les économies du continent contre les turbulences économiques et géopolitiques.
Le Soudan du Sud a l’intention d’ajouter de l’or à ses réserves. La banque centrale étudie les expériences d’autres pays en la matière pour mettre en place une stratégie efficace.
L’Ouganda prévoit d’acheter des lingots d’or directement aux mineurs artisanaux. Cette mesure vise à renforcer ses réserves en devises étrangères, particulièrement affectées par la fuite des capitaux suite à la suspension du financement de la Banque mondiale.
La banque centrale du Nigeria envisage d’utiliser l’or pour stabiliser le naira et lutter contre l’inflation. Cette initiative vise à diversifier les réserves et à réduire la pression sur la monnaie locale.
Madagascar a déjà commencé à acheter de l’or sur le marché intérieur pour compenser la baisse des revenus tirés des exportations de vanille. Cette démarche permet de stabiliser l’économie face aux fluctuations des marchés internationaux.
La Tanzanie a alloué 400 millions de dollars pour l’acquisition de six tonnes d’or. Cette mesure vise à renforcer les réserves nationales et à protéger l’économie contre les chocs extérieurs.
Le Zimbabwe a introduit des pièces d’or en 2022 et a lancé une monnaie adossée aux lingots, le ZiG, pour lutter contre l’inflation et la volatilité des taux de change. Il s’agit de la sixième tentative du Zimbabwe de se doter d’une monnaie locale fonctionnelle en 15 ans.
Ces mesures font écho aux stratégies adoptées par la Chine et l’Inde et devraient se poursuivre, selon Bloomberg. Le Conseil Mondial de l’Or prévoit qu’une vingtaine de banques centrales augmenteront leurs réserves d’or au cours de l’année à venir.
En augmentant leurs réserves d’or, les pays africains peuvent se protéger contre les tensions géopolitiques qui affectent les devises internationales comme le dollar et l’euro. Cela offre une certaine stabilité en période d’incertitude mondiale.
L’or, en tant que valeur refuge, peut stabiliser les monnaies locales en période de crise. Par exemple, le Nigeria utilise l’or pour stabiliser le naira et lutter contre l’inflation, renforçant ainsi la confiance dans sa monnaie.
La diversification des réserves permet de réduire la dépendance aux devises étrangères. L’Ouganda, en achetant de l’or aux mineurs artisanaux, renforce ses réserves en devises de manière plus autonome, réduisant ainsi sa vulnérabilité économique.
Bien que l’or ne génère pas d’intérêts comme les bons du Trésor américain, sa hausse de valeur cette année (+16 % à 2 396,59 dollars l’once) en fait un investissement rentable. Les économies africaines peuvent ainsi bénéficier d’une réserve de valeur stable et lucrative.
Les nations africaines ont été durement touchées par les conséquences de la pandémie de COVID-19, du conflit en Ukraine et de la hausse des taux d’intérêt mondiaux. La diversification des réserves en or renforce la résilience économique face à ces chocs externes, offrant une protection accrue contre les perturbations économiques.
En somme, l’augmentation des réserves d’or par les pays africains est une stratégie judicieuse pour minimiser leur dépendance au dollar et à l’euro. Cette démarche renforce la stabilité et la résilience de leurs économies, les préparant à faire face aux défis mondiaux avec plus de confiance et de sécurité.
3. Côte d’Ivoire : le peuple est contre la présence militaire US
Depuis le deuxième trimestre de cette année, des rumeurs persistantes circulent concernant l’installation prochaine d’une base militaire américaine en Côte d’Ivoire. Cette initiative fait suite à la fermeture de deux bases militaires américaines au Niger, décision prise par le président de la transition nigérienne, Abdourahamane Tiani et de la population nigérienne. Cette évolution géopolitique suscite des inquiétudes parmi les pays de la région, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES). Pour mieux comprendre la réaction nationale, un micro-trottoir a été organisé en Côte d’Ivoire, permettant aux citoyens de s’exprimer librement sur ce sujet.
Le professeur d’anglais Pondo Kouamé Franck Olivier a exprimé ses préoccupations lors de cette discussion publique : « Nous avons notre propre armée ici, et l’arrivée de cette nouvelle force américaine suscite de nombreuses questions. Quel est leur objectif principal et pourquoi maintenant ? En tant que citoyens, nous avons le droit de connaître les buts de cette coopération. Cette décision pourrait avoir des conséquences spécifiques pour notre pays. Nous voulons savoir exactement de quoi il s’agit », a-t-il déclaré avec vigueur.
Il est important de rappeler que la Côte d’Ivoire est un pays stable, sans menace terroriste directe. Selon certains responsables militaires, la présence d’une base militaire pourrait être justifiée par des considérations géopolitiques et de sécurité spécifiques au pays hôte. Cependant, la question demeure : pourquoi une base américaine, alors que la Côte d’Ivoire n’en a pas chez ses partenaires occidentaux ?
Parmi les voix critiques, celle de M. Kiassi, qui a clairement exprimé son opposition : « Personnellement, je suis contre cette installation. Nous sommes un État indépendant et souverain. Il n’est pas normal que d’autres pays, surtout occidentaux, viennent s’installer militairement chez nous, alors que nous n’avons pas de bases chez eux. Il doit y avoir du respect. Les bases américaines risquent d’entraver notre liberté politique. Nos gouvernements doivent assumer leurs responsabilités pour lutter contre le terrorisme. Les étrangers peuvent nous aider, mais ils ne doivent pas s’installer sur notre sol. Nous savons trop bien que lorsqu’ils mettent les pieds dans un pays, beaucoup de choses se cachent derrière. Avec notre passé, nous ne voulons plus de bases étrangères. »
Malgré l’absence de confirmation officielle de la part des autorités ivoiriennes, le journal français « Le Monde » a rapporté, le 9 juillet 2024, que la ville d’Odienné, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire, avait été choisie pour accueillir le contingent des forces armées américaines venant du Niger. Interrogé par Jeune Afrique, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima, a choisi de ne pas confirmer ni infirmer cette information, se déclarant « non informé des négociations en cours sur cette affaire ».
La présence de bases militaires étrangères soulève souvent des préoccupations concernant la souveraineté et l’autonomie décisionnelle des pays hôtes. Pourquoi, alors, les autorités ivoiriennes ont-elles accepté l’installation d’une base militaire américaine ? Les motivations américaines semblent multiples. En tenant compte de la situation sécuritaire de la Côte d’Ivoire, il est clair que cette base ne répond pas principalement à des besoins sécuritaires. Les États-Unis, ayant été expulsés du Niger, cherchent à maintenir leur influence régionale pour empêcher d’autres partenaires de soutenir les pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme.
Le gouvernement ivoirien doit prendre en compte la dégradation possible de la situation politique régionale en acceptant cette base militaire américaine. Il est crucial pour la Côte d’Ivoire, au lieu de recevoir des troupes étrangères, de renforcer ses propres capacités en équipant son armée régulière pour faire face aux menaces potentielles. Soutenir et développer les forces armées ivoiriennes est une approche plus sûre et souveraine pour garantir la sécurité et l’indépendance du pays, tout en préservant son intégrité politique et économique.
En somme, la Côte d’Ivoire doit demeurer vigilante et défendre sa souveraineté face aux influences étrangères, en privilégiant des solutions nationales et en construisant une défense robuste et autonome pour assurer un avenir sûr et stable pour tous les Ivoiriens.