Moscou a tenu Washington pour responsable de l’attaque de missile ukrainienne contre la ville de Sébastopol dans la péninsule de Crimée, mettant en garde contre des attaques de représailles dans une lettre adressée à l’ambassadrice américaine en Russie.
La frappe meurtrière, menée ce dimanche à l’aide de missiles ATACMS de fabrication américaine, a fait 5 morts, dont 3 enfants, et au moins 150 blessés.
En réaction à cette attaque, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a indiqué : « Il est évident que la participation des États-Unis aux combats, leur participation directe, qui entraîne la mort de citoyens russes, doit avoir des conséquences ».
Peskov a appelé les journalistes à demander en Europe et aux États-Unis « pourquoi leurs gouvernements tuent des enfants russes ».
Plutôt dans la journée, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadrice américaine, Lynne Tracy, pour l’avertir que la Russie prévoyait des « mesures de rétorsion », affirmant que « les États-Unis, qui mènent une guerre hybride contre la Russie, sont devenus partie au conflit » en Ukraine.
« Il a été dit à l’ambassadrice que de telles actions de Washington, [...] autorisant des frappes à l’intérieur du territoire russe, ne resteraient pas impunies. Des mesures de rétorsion suivront », a martelé le ministère.
La veille, le ministère russe de la Défense a également promis une riposte, soulignant que les données de ciblage des ATACMS, équipés d’ogives à fragmentation, étaient saisies par des spécialistes américains sur la base des données des services de renseignement par satellite des États-Unis.
« La responsabilité pour l’attaque de missiles délibérée contre des civils à Sébastopol est portée avant tout par Washington, qui a fourni ces armes à l’Ukraine, et par le régime de Kiev, d’où la frappe a été lancée », selon le communiqué du ministère russe de la Défense.
D’après Moscou, les frappes de missiles de longue portée ATACMS, comme celle de dimanche en Crimée, ne peuvent pas être menées par l’Ukraine seule, car elles nécessitent des spécialistes, des technologies et des données des renseignements américains.
Les Américains et les Européens ont récemment commencé à autoriser Kiev à utiliser des armements occidentaux pour frapper en territoire russe des cibles militaires servant à bombarder l’Ukraine, selon l’AFP.