L'Iran et le Pakistan ont appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à tenir le régime israélien pour responsable de ses actes d'atrocités en Asie occidentale, notamment de ses attaques contre des missions diplomatiques et le territoire des pays de la région.
Cet appel a été lancé dans un communiqué conjoint à l'issue de la visite de trois jours du président iranien Ebrahim Raïssi au Pakistan.
« Reconnaissant que l’acte irresponsable des forces du régime israélien constitue une escalade majeure dans une région déjà instable, les deux parties ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin à l’aventurisme d’Israël dans la région », indique le communiqué.
Le communiqué fait référence à l’attaque israélienne contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas le 1er avril, qui a notamment entraîné la mort de sept conseillers militaires iraniens.
Le 13 avril, l’Iran a lancé un barrage de missiles et de drones sur les territoires occupés par Israël en représailles à la frappe meurtrière de Damas.
Lors de sa visite au Pakistan, le président Raïssi a averti que toute attaque israélienne contre le territoire iranien pourrait radicalement changer la donne et faire en sorte qu'il ne reste plus rien du régime sioniste.
Ce communiqué commun dénonce également les crimes commis par Israël à Gaza.
Les deux parties ont exprimé leur « condamnation ferme et sans équivoque de l’agression israélienne en cours contre le peuple palestinien ».
Le communiqué appelle également à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza et à un accès humanitaire sans entrave à la population assiégée.
Finaliser l'accord de libre-échange
Le communiqué conjoint rappelle les dialogues et les assemblées qui ont eu lieu pendant le séjour de Raïssi au Pakistan, notant que les deux parties « ont passé en revue l’ensemble des relations entre le Pakistan et l’Iran ».
Les deux pays voisins ont convenu de « renforcer l’interaction mutuelle par l’échange régulier de visites de haut niveau ».
Le communiqué souligne la nécessité de développer la coopération commerciale et économique et de « finaliser rapidement » un accord de libre-échange visant à porter les échanges bilatéraux à 10 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Les deux pays ont exprimé leur détermination à transformer la frontière commune en « un corridor de prospérité », en mettant en avant des projets économiques communs, la création de zones franches économiques et la facilitation du commerce frontalier.
Téhéran et Islamabad ont réitéré leur engagement en faveur des projets énergétiques clés tels que le projet de gazoduc Iran-Pakistan.
Le commerce de l'électricité et des lignes de transport d'énergie a également été souligné par les deux parties.
Les deux pays ont décidé à l'unanimité de rendre les mécanismes de troc entre eux pleinement opérationnels afin de soutenir les initiatives économiques et commerciales, selon l'annonce faite par les pays.
L'Iran et le Pakistan « se sont félicités des relations étroites et coopératives dans tous les mécanismes » associés à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), soulignant l'importance d'une reprise rapide des activités du groupe de contact OCS-Afghanistan.
Les deux parties ont également préconisé une collaboration vigoureuse entre les pays de la région sous les auspices de l'Organisation de coopération économique (OCE).
Appel à une coopération plus étroite en matière de lutte contre le terrorisme
Le communiqué conjoint souligne le consensus entre l'Iran et le Pakistan sur diverses initiatives visant à lutter contre le terrorisme.
Reconnaissant que le terrorisme « constitue une menace commune pour la paix et la stabilité régionales et représente un obstacle majeur au développement de la région », les deux pays se sont mis d'accord pour « adopter une approche collaborative afin de faire face à cette menace [...] tout en respectant pleinement les principes de la Charte des Nations unies ».
« Les deux parties ont réaffirmé leur engagement en faveur du développement de l’Afghanistan en tant qu’État pacifique, uni, souverain et indépendant, libre des menaces du terrorisme et du trafic de drogue. »
Soulignant la nécessité d’efforts régionaux et internationaux conjoints pour maintenir la sécurité et la stabilité, l’Iran et le Pakistan « reconnaissent qu'une participation accrue de toutes les couches de la population afghane à la prise de décisions fondamentales conduira au renforcement de la paix et de la stabilité dans ce pays ».
L’Iran et le Pakistan ont également convenu de libérer leurs prisonniers respectifs et de prendre des mesures pour leur extradition sur la base du Traité d’extradition des criminels et des accusés signé en 1960 et de l’Accord sur le transfert des condamnés approuvé en 2016.
Par ailleurs, l’Iran et le Pakistan ont dénoncé « la montée des incidents d’islamophobie, de profanation du noble Coran et des symboles sacrés dans certains pays ».
Les deux pays ont salué l'adoption en mars de la résolution de l'Assemblée générale de l’ONU intitulée « Mesures de lutte contre l'islamophobie » .
Raïssi a terminé ce mercredi sa visite au Pakistan et s'est envolé pour le Sri Lanka.