À Agadez, ville aux portes du désert où se trouve la base aérienne 201 à disposition des États-Unis, des centaines de personnes ont manifesté pour demander le départ des soldats américains, deux jours après que Washington a accepté cette demande formelle des autorités nigériennes.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche à Agadez, dans le nord du Niger, pour exiger le départ des soldats américains qui y disposent d'une base, une demande d'ores et déjà acceptée par les Etats-Unis.
Les manifestants se sont rassemblés à l'appel d'un collectif de 24 associations de la société civile soutenant le régime militaire arrivé au pouvoir le 26 juillet 2023.
Des drapeaux burkinabé, malien, nigérien et russe, étaient visibles lors de la manifestation.
Sur une grande banderole déployée par les manifestants, on pouvait lire : « Ici c'est Agadez, pas Washington, armée US partez ».
« Notre message est clair : soldats américains, pliez bagages et rentrez chez vous », a déclaré à l'AFP Issouf Emoud, dirigeant à Agadez du Mouvement M62, qui avait organisé des manifestations pour exiger le départ des soldats français.
La manifestation s'est déroulée deux jours après que Washington a accepté de retirer le millier de soldats américains basés au Niger, ont affirmé vendredi plusieurs responsables américains à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
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Le Premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine, et le secrétaire d'État adjoint américain Kurt Campbell, ont convenu vendredi que leurs deux pays commenceraient à planifier le retrait des troupes américaines, a déclaré le Département d'État américain à l'Associated Press.
Une délégation américaine est attendue au Niger dans les prochains jours pour s'accorder sur les détails du retrait de ces soldats qui disposent d'une importante base de drones tout près d'Agadez.
Le calendrier du retrait des forces militaires du Niger n'est pas encore élaboré et des discussions sur les prochaines étapes vont avoir lieu dans les jours à venir.
En mars, Niamey a dénoncé l'accord de coopération militaire signé en 2012 avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci avait été « imposé unilatéralement » par Washington et que la présence américaine était désormais « illégale ».
La présence des soldats américains « n'est d'aucune utilité pour notre sécurité, car les bandes armées écument toujours le désert », a affirmé, à l'AFP, Amobi Arandishu, une figure de la société civile. « Américains, Allemands, Français … tous ne viennent chez nous que pour leurs propres intérêts », selon lui.
Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a rapidement exigé et obtenu le départ des soldats de l'ex-puissance coloniale française et s'est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires.
Les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre et le 10 avril, une centaine d'instructeurs russes sont arrivés à Niamey.
Le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe dans le cadre de sa nouvelle coopération sécuritaire avec la Russie.
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Les instructeurs russes vont installer au Niger « un système de défense anti-aérien » et « assureront une formation de qualité » aux militaires nigériens « pour son utilisation efficiente », selon les autorités.
Le Niger est confronté dans l'ouest à des violences terroristes récurrentes et meurtrières perpétrées par des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et au groupe terroriste Daech et dans le sud-est par Boko Haram et Daech en Afrique de l'Ouest (Iswap).