Le Monde a écrit dans un article qu’Israël avait délibérément diffusé des informations trompeuses après l’opération-surprise du Hamas du 7 octobre.
Après l’opération Tempête d’Al-Aqsa le 7 octobre dernier, les comptes israéliens ont largement commencé à créer de faux récits et à répandre des rumeurs sur des « crimes des forces d’Izzedin al-Qassam » ; l’une des rumeurs les plus importantes, celle de « la décapitation de 40 enfants » par les forces du Hamas, a défrayé la chronique. Et ce, à tel point que même le président américain Joe Biden a répété ce mensonge dans un discours lors d’une réunion des responsables juifs à la Maison Blanche et a même prétendu qu’il avait vu les photos de cette décapitation.
Le porte-parole de la Maison Blanche a toutefois tenté de rectifier les dires de Biden déclarant que ceux-ci étaient fondés sur les rapports des médias et qu’il n’avait pas vu ou confirmé ces images par lui-même.
Dans son enquête, Le Monde s’est penché sur les racines de cette rumeur et a écrit que non seulement les autorités officielles israéliennes n’ont pas nié cette rumeur, pire encore, elles en ont fait la cause d’une attaque contre le Hamas.
Le Monde a annoncé avoir enquêté sur cette affaire et interviewé Samuel Forey, son correspondant en Palestine occupée.
Samuel Forey faisait partie des dizaines de journalistes qui sont entrés dans le kibboutz de Kfar Aza après l’attaque du Hamas.
« Quand je suis entré dans le kibboutz, il était plein de cadavres, les morts israéliens étaient enveloppés dans des sacs et les corps des forces du Hamas étaient également éparpillés. Les responsables du journal m’ont contacté et m’ont demandé si j’avais vu quelque chose concernant des têtes d’enfants coupées, je leur ai répondu que j’avais aussi lu cela sur les réseaux sociaux, mais rien ne permettait de confirmer un tel incident », a dit Samuel Forey au Monde.
Le correspondant du journal français a ensuite ajouté : « Aucun militaire ne m’a parlé de cela, j’en ai parlé à six d’entre eux, aucun d’entre eux n’a parlé de la décapitation des enfants. Ils étaient là depuis la veille de l’attaque, aucun militaire n’a parlé aux médias. »
Samuel Forey a déclaré qu’il avait également parlé à deux organisations humanitaires israéliennes qui étaient présentes sur les lieux dès les premiers instants de l’incident, mais qu’elles n’avaient également aucune information sur le massacre d’enfants par le Hamas.
« Ils [les responsables israéliens] ont tenté de présenter le Hamas comme un ‘mal absolu’ », a-t-il indiqué.
Yossi Landau, commandant de l’organisation de secours Zaka, un groupe extrémiste juif, avait déclaré avoir vu de ses propres yeux la décapitation d’enfants israéliens par les forces du Hamas. Ensuite le journal Haaretz a écrit que l’organisation de secours Zaka avait une mauvaise situation financière et que Yossi Landau a essayé d’attirer l’attention sur lui et d’obtenir davantage d’aide publique avec ce mensonge.
Le Monde a fermement démenti le mensonge selon lequel les forces du Hamas auraient éventré une femme enceinte et tué son bébé devant elle, le qualifiant de « fausse nouvelle ».
Un journaliste israélien a expliqué au Monde l’origine de ce mensonge : « Le chiffre 40 a été annoncé pour la première fois aux médias par le médecin de l’unité de réserve, Michael Levy. »
Michael Levy lui-même n’accepte pas cette histoire et a déclaré au Monde n’avoir vu qu’un seul enfant dont la tête avait été coupée ; cette allégation n’est pas non plus proportionnée aux faits, car selon les statistiques, la plus jeune personne tuée le jour de l’attaque du Hamas avait 14 ans et sa tête n’a pas été coupée.