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Les analyses de la rédaction :
1. Burkina : la Russie renforce sa présence
Nouveau label de la présence militaire russe sur le continent, Africa Corps a annoncé en janvier dernier qu’une centaine de soldats sont déjà arrivés à Ouagadougou. Ces troupes constituent le premier contingent d’une force de 300 hommes, qui doit assurer la sécurité du capitaine Ibrahim Traoré, patrouiller dans les zones dangereuses et former les soldats burkinabés. Africa Corps, la nouvelle structure armée russe qui a repris les opérations du groupe Wagner sur le continent, a installé sa première base militaire au Burkina Faso, a rapporté le quotidien français Le Monde le mercredi 6 mars 2024, citant des sources sécuritaires locales et françaises. Cette base a été implantée à Loumbila, une commune rurale située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de la capitale Ouagadougou, ont précisé ces sources. Africa Corps avait annoncé, en janvier dernier dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram, que les troupes russes ont entamé leur déploiement au Burkina Faso, avec l’arrivée d’une centaine de militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui lutte contre plusieurs groupes terroristes. La centaine de militaires russes arrivés à Ouagadougou constitue le premier contingent d’une force de 300 hommes, qui « assurera la sécurité du capitaine Ibrahim Traoré, le président de transition burkinabé et auteur du putsch du 30 septembre 2022, et du peuple burkinabé », a ajouté la structure placée directement sous les ordres du ministère de la Défense. Les « experts militaires » transportant des équipements et des armes « formeront également les troupes burkinabées et patrouilleront dans les zones dangereuses », a indiqué de son côté The Africa Initiative, un média proche du Kremlin sur son compte Telegram. Une délégation russe, menée par le ministre adjoint de la Défense Younous-Bek Yevkourov, avait été reçue en personne par le capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2023. Environ un mois plus tard, le gouvernement burkinabé a annoncé la signature d’une série d’accords de coopération avec la Russie dans plusieurs domaines, dont la sécurité et la défense, l’humanitaire, l’énergie, et le nucléaire. Puis le ministre burkinabé de la Défense, le colonel Kassoum Coulibaly, s’est rendu à Moscou en novembre pour rencontrer son homologue russe, Sergueï Choïgou. En janvier 2023, Ouagadougou avait dénoncé l’accord qui régit depuis 2018 la présence des forces armées françaises sur son territoire, et donné un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabé. Outre le Burkina Faso, les troupes russes sont présentes dans plusieurs pays du continent, dont la Centrafrique, le Mali et la Libye.
2. Or en Afrique : ce pays de l’AES crée une société de raffinerie d’or de plusieurs milliards de FCFA
Le Conseil des ministres du Burkina Faso, sous la présidence du Capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé une décision capitale pour l’économie du pays lors de sa session du mercredi 6 mars 2024 : la création de la société Marena Raffinerie d’Or au Burkina Faso (MARENA RAFFINOR – BF SA). Cette initiative vise à dynamiser le secteur de l’or, une ressource précieuse pour le pays, en lui apportant une valeur ajoutée significative. Le ministère du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises a joué un rôle essentiel dans cette décision en adoptant un décret pour la création de cette société. Marena Raffinerie d’Or sera une société à économie mixte, avec un capital fixé à 10 millions FCFA, dont 51 % seront détenus par l’État burkinabé et 49 % par un partenaire stratégique, en l’occurrence Marina Gold Mali, comme l’a souligné le ministre en charge du Commerce, Serge Gnaniodem Poda.
Cette création ne se limite pas à une simple formalité administrative. Elle représente un investissement majeur pour le Burkina Faso, avec une prévision de 3,5 milliards FCFA. Ce montant substantiel témoigne de l’engagement du gouvernement en faveur du développement économique et de la valorisation de ses ressources naturelles.
Les retombées économiques attendues sont tout aussi impressionnantes. Sur les cinq premières années d’activité, Marena Raffinerie d’Or devrait générer un chiffre d’affaires annuel moyen d’environ 7 milliards FCFA. Cette contribution financière significative aura un impact positif sur l’économie nationale, en renforçant les capacités financières du pays et en créant de nouvelles opportunités de croissance. En plus de ses retombées économiques, la création de cette société répond également à des impératifs sociaux et sécuritaires. En effet, elle devrait permettre la création de plus de 70 emplois, offrant ainsi des opportunités de travail aux citoyens burkinabés. De plus, elle contribuera à lutter efficacement contre la fraude dans le secteur minier en mettant un terme à l’exportation de l’or brut. Cette mesure permettra non seulement de préserver les ressources du pays, mais aussi de renforcer la transparence et la légitimité de l’industrie minière.
3. Avec la création de la force conjointe des pays de l’AES, la lutte antiterroriste sera plus efficace
par Sputnik Afrique
C’est l’opinion de Fousseynou Ouattara, vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Conseil de transition au Mali. « Le gros du travail est souvent axé sur la zone des trois frontières ». Ces pays possèdent déjà des dispositifs dans cette région, il ne reste qu’un « problème de coordination et de commandement », explique-t-il. « Nos militaires maîtrisent bien le terrain, maîtrisent bien le thème », souligne le responsable.
La lutte contre les groupes armés au Sahel connaît des succès, et ce, alors que les contingents occidentaux ne sont plus sur place. « Les Occidentaux avaient un autre calendrier qui n’était pas du tout de nous aider à nous défaire des terroristes (…) qu’eux-mêmes avaient armés et qu’eux-mêmes avaient amenés sur le terrain », explique Ouattara. « Une fois que les forces occidentales ont plié bagage, nous parvenons maintenant à maîtriser la totalité de notre territoire du point de vue sécuritaire », affirme-t-il. En matière de lutte contre le terrorisme, Moscou est capable de soutenir les pays de l’AES dans leur combat. Déjà, grâce aux instructeurs, la situation sur le terrain est plus sûre, souligne Fousseynou Ouattara. Une coopération qu’il envisage de continuer, voire élargir : « Nous comptons beaucoup quand même sur l’apport de Moscou », dit-il. Et de préciser : « La Russie s’est toujours montrée comme un partenaire fiable qui n’est pas un partenaire imposant, encombrant comme les autres l’ont été. C’est un partenaire qui est à l’écoute et c’est un partenaire qui sait parfaitement répondre à nos besoins ».