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Le « massacre de la farine » à Gaza est un exemple des crimes de guerre et des impostures d'Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Alireza Hashemi

Aux premières heures de jeudi, dans le cadre de leur guerre génocidaire contre les Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée, les troupes israéliennes ont ouvert le feu sans discernement sur des personnes attendant une aide alimentaire dans le sud-ouest de la ville de Gaza.

Au moins 116 personnes ont été tuées et plus de 760 autres blessées dans ce que les groupes de défense des droits ont décrit comme un cas d'école de massacre de sang-froid dans la rue al-Rashid qui s'étend le long de la côte de Gaza.

Le régime israélien a démenti toute implication dans le massacre survenu près de cinq mois après le début du génocide à Gaza, qui a jusqu'à présent coûté la vie à plus de 30 400 Palestiniens.

Le récit erroné d'Israël n'a cessé de changer tout au long de la journée, dans le but de rejeter la faute sur les victimes, les demandeurs d'aide désespérés qui étaient là pour recevoir de la farine.

L'armée israélienne a prétendu qu'elle n'avait rien à voir avec l'incident et en a attribué la responsabilité à une bousculade.

Plus tard, ils ont déclaré que des camions transportant de l’aide avaient écrasé des civils. Finalement, ils ont reconnu avoir tiré sur la foule, mais « en ciblant uniquement les militants qui tentaient de saboter l’acheminement de l’aide ».

Le quotidien israélien Yediout Aharonot a cité l’armée israélienne qui a prétendu jeudi que des dizaines de Gazaouïs sont morts lors d’une bousculade alors que de grandes foules descendaient sur des camions d’aide humanitaire entrant dans le nord de Gaza, tentant de piller des fournitures et déclenchant de violents affrontements.

« Une première enquête de l'armée israélienne sur l’incident a révélé que des hommes armés palestiniens avaient tiré sur les camions d’aide, la plupart des morts étant dues au piétinement et à la foule », dit le rapport.

Le site web du quotidien israélien, Times of Israel a reconnu que les troupes israéliennes avaient ouvert le feu sur plusieurs Gazaouïs qui se dirigeaient vers des soldats et un char à un point de contrôle de l'armée israélienne, mettant en danger les soldats, après qu’ils se soient précipités sur le dernier camion du convoi plus au sud ».

Reuters a cité un responsable israélien disant qu'« il y a eu deux incidents », dans l'un desquels « des dizaines » ont été « piétinées ou écrasées » et dans la seconde, « certaines personnes » se sont approchées des troupes, dont un char, qui « se sont senties menacées et ont ouvert le feu » dans une « réponse limitée ».

« Les soldats ont tiré des coups de semonce en l'air, puis ont tiré sur ceux qui représentaient une menace et ne se sont pas éloignés », a déclaré le responsable, cité par Reuters.

« C'est ce que nous comprenons. Nous continuons d'examiner les circonstances. »

Dans un article plus large, le quotidien israélien The Jerusalem Post, citant des sources de l'armée israélienne, a rapporté que trois incidents s'étaient produits.

Le premier a été la bousculade qui a laissé la plupart des victimes, le deuxième lorsque les Palestiniens armés ont tiré sur les camions et volé des fournitures, et le troisième lorsqu'un grand groupe de Palestiniens s'est approché des forces israéliennes à proximité, qui ont répondu par des tirs réels.

Le journal israélien, citant ses sources, a prétendu qu’« il n’était pas clair s’ils avaient des intentions agressives ou s’il s’agissait de civils pris dans un moment chaotique ».

Plus tard jeudi, le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que l'armée avait tiré « quelques coups de semonce » pour tenter de disperser une « foule » qui avait « tendu une embuscade » aux camions d'aide.

« Alors que ces fournitures humanitaires vitales arrivaient vers les Gazaouïs dans le besoin, des milliers d’entre eux se sont précipités dans les camions, certains ont commencé à pousser et à piétiner violemment d'autres Gazaouïs jusqu'à la mort, pillant les fournitures humanitaires », a-t-il allégué.

Certains comptes ont identifié les personnes ciblées comme étant des gens ordinaires et d'autres les ont identifiés comme étant de la « foule ».

Par exemple, le ministre d'extrême droite israélien Itamar Ben Gvir a prétendu que les soldats israéliens « avaient agi de manière excellente contre une foule gazaouïe qui tentait de leur faire mal ».

Dans certaines versions, les victimes se seraient piétinées les unes les autres et dans d'autres, les camions auraient fauché des gens.

Le porte-parole du régime israélien, Eylon Levy, a imputé le massacre aux « chauffeurs de camions de Gaza ».

À l’ère de la technologie, il est intéressant d’indiquer que les récits israéliens ne sont jamais cohérents et que les responsables du régime sioniste « examinent » toujours les choses et ont du mal à trouver des réponses simples.

Le régime israélien n’a fourni aucune preuve pour étayer ses allégations. Pour preuve, il a mis en ligne une vidéo de drone de 100 secondes, fortement montée, qui montrait des demandeurs d'aide entourant des camions, mais aucun piétinement ni camion écrasant des personnes.

Si les drones israéliens ont enregistré la situation, pourquoi le régime n’a-t-il pas diffusé les scènes montrant le moment où les gens ont été « piétinés » ou « écrasés » ?

Des trous dans l’histoire israélienne

Cependant, la stratégie de « dissimulation » n’a pas fonctionné cette fois-ci. Il y a plusieurs lacunes flagrantes dans la version israélienne de l’incident qui méritent d’être éclaircies.

Comment les chauffeurs routiers de Gaza ont-ils commencé à tuer leurs propres habitants ? Pourquoi cela n’est-il jamais arrivé auparavant ?

Ou pourquoi les troupes israéliennes ont-elles tué 10 Palestiniens non armés et affamés qui s’étaient approchés d’eux ? Quel genre de menace ces personnes représentaient-elles pour les soldats et les chars armés jusqu’aux dents ?

Et combien de personnes ont été piétinées ? Quoi qu’il en soit, qui est responsable de la situation humanitaire désespérée qui, selon ce régime, serait à l’origine de l’incident ?

Ces trous sont comblés par les témoignages palestiniens qui présentent une chaîne d’événements différents.

Les Palestiniens affirment que la plupart des personnes présentes sur les lieux ont été victimes de tirs israéliens et que la bousculade n'a eu lieu qu'après que les troupes israéliennes ont commencé à tirer sans discernement sur la foule.

Le journaliste local Khadeer al-Za'anoun, reporter de l'agence de presse palestinienne Wafa, qui a été témoin de l'incident, a rapporté que le chaos et la confusion avaient été déclenchés après que les forces israéliennes ont ouvert le feu, ce qui a fait que des personnes ont été heurtées par des camions humanitaires.

Le journaliste de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, Ismaïl al-Ghoul, a confirmé que les chars israéliens « ont avancé et ont écrasé de nombreux morts et blessés ».

Le Dr Mohammed Salha, directeur par intérim de l'hôpital Al-Awda, a déclaré que l'établissement avait accueilli 161 patients blessés, dont la plupart semblaient avoir été abattus.

En outre, une première enquête menée par l'Observatoire Euro-Med des Droits de l'Homme a montré que les tirs de l'armée israélienne étaient responsables de la plupart des morts lors du massacre de civils palestiniens.

Dans un rapport de suivi, le groupe de défense des droits a confirmé la « pleine implication » du régime israélien dans le massacre du rond-point de Nabulsi, appelant à une « enquête internationale efficace pour demander des comptes aux responsables israéliens ».

Son équipe de terrain – présente au moment de l’incident – ​​« a documenté des chars israéliens tirant lourdement sur des civils palestiniens alors qu’ils tentaient de recevoir de l’aide humanitaire », indique le rapport.

Essayer de s'en sortir avec un autre massacre

L'incident a été largement condamné par les gouvernements et les organisations. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à une enquête indépendante sur les meurtres de civils.

L'Iran a dénoncé « l'attaque barbare du régime sioniste ». Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que « la blessure de Gaza ne sera pas effacée de la mémoire des épris de la liberté au monde ».

La Chine s'est dite « choquée » tandis que la Colombie a déclaré : « Cela s'appelle un génocide et rappelle l'Holocauste ».

Même les alliés européens d’Israël, dont la France et l’Italie, ont dénoncé le massacre. Josep Borrell, le plus haut diplomate de l'Union européenne, a qualifié l'incident de « carnage totalement inacceptable ».

Ce n’était cependant pas le premier massacre de Palestiniens. Des massacres ont lieu chaque jour dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Le 26 janvier, le ministère palestinien de la Santé siégé à Gaza a déclaré que des tirs israéliens avaient frappé jeudi une foule de personnes attendant de l'aide humanitaire à un rond-point de la ville de Gaza, tuant au moins 20 personnes et en blessant 150.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a déclaré le 4 février qu' « un groupe de personnes attendant des camions d'aide humanitaire près du rond-point d'al Koweït, dans le sud de la ville de Gaza, aurait été visé par des tirs ».

Un autre rapport faisait référence à l'attaque du 5 février contre un convoi humanitaire au même endroit, rue al-Rashid. Cette attaque a contraint l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à avertir qu’elle ne pourrait pas mener à bien sa mission et fournir une aide humanitaire, si les conditions de sécurité n’étaient pas réunies.

Un jour avant la dernière attaque, mercredi, l'agence de presse palestinienne Wafa a rapporté que trois Palestiniens, qui attendaient de l'aide près de la ville de Gaza, ont été tués après avoir été touchés par des tirs d'artillerie israélienne dans la rue al-Rashid.

Israël a un long antécédent de massacres de sang-froid de Palestiniens et de tentatives de dissimulation de ses crimes et éviter de rendre des comptes, disent les observateurs.

Un exemple remarquable est le massacre de Deir Yassin en 1948, au cours duquel au moins 107 Palestiniens furent massacrés par les sionistes.

Les violences du régime infanticide israélien n’ont fait que croître au fil des années.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV