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Zoom Afrique du 27 février 2024

Zoom Afrique du 27 février 2024

Les titres de la rédaction :

  • Kenya : un abattoir de 5,8 millions $ devrait être opérationnel à Isiolo d’ici mai 2024
  • La Tanzanie met en service la première turbine d’une centrale hydroélectrique sur un site classé patrimoine mondial
  • RD Congo : une coentreprise avec ARISE exploitera le réseau ferroviaire Kinshasa-Matadi
  • Côte d’Ivoire : le cacao, l’or et le pétrole sont les moteurs de l’excédent commercial en 2023

Les analyses de la rédaction :

1. Éthiopie : un journaliste français et un dirigeant rebelle arrêtés 

En Éthiopie, un journaliste français au côté d’un responsable politique du Front de libération Oromo, considéré comme un groupe rebelle associé aux fameux TPLF, ont été arrêtés. 

Bettee Urgessa, responsable politique du Front de libération Oromo (OLF), et le journaliste français Antoine Galindo ont été arrêtés le 22 février 2024 par les forces de sécurité à Addis-Abeba. 

Lemi Gemechu, porte-parole de l’Oromo Liberation Front (OLF), a déclaré que Bettee avait été arrêté dans l’après-midi du jeudi précédent suite à sa participation à une réunion du conseil conjoint des partis politiques à Addis-Abeba, tenue au Sky Hotel. 

« Après notre participation mutuelle à la réunion et notre séparation ultérieure, il m’a fait part par message vocal de sa détention. Par la suite, il a disparu et quelques jours plus tard, nous avons découvert qu’il était détenu au commissariat de la sous-ville de Bole », a déclaré Lemi. 

Selon les informations, le journaliste, Antoine Galindo, aurait été envoyé en mission de reportage en Éthiopie pour couvrir le sommet de l’Union africaine. Son employeur, Indigo Publications Group, éditeur du site Africa Intelligence, a indiqué que son envoyé est arrivé le 13 février dans le pays, mais a été arrêté et soupçonné de « complot visant à créer le chaos » dans le pays et qu’il avait comparu devant le tribunal samedi. 

« Sa détention a été prolongée jusqu’au 1er mars, date à laquelle aura lieu la prochaine audience de son affaire », indique un communiqué d’Indigo Publications Group. L’entreprise a condamné ce qu’elle considère comme une « arrestation injustifiée », ajoutant que les « accusations fallacieuses ne reposent sur aucune preuve tangible qui pourrait justifier cette privation de liberté prolongée ». Il a également déclaré que cette arrestation constituait une grave atteinte à la liberté de la presse. 

Le Comité de projet sur les journalistes (CPJ) a demandé la libération de M. Galindo, ajoutant qu’il est « scandalisé qu’un journaliste en déplacement légitime pour un reportage soit pris pour cible de cette manière ». Les autorités éthiopiennes n’ont fait aucun commentaire sur la question. 

2. Pourquoi la CEDEAO lève-t-elle les sanctions ? 

La levée des sanctions sur le Niger, le Mali et la Guinée aurait-elle un lien avec certains accords passés notamment avec le FMI, la Banque mondiale, ou encore sur le fait que personne ne demande le retrait des bases militaires américaines de la région ? Ou du simple fait qu’un pays s’est entièrement plié aux diktats de Washington ? Des questions qui se posent suite à la décision inattendue de la CEDEAO de lever les sanctions sur certains pays de l’Afrique de l’Ouest. 

D’abord le Niger, ensuite le Mali et la Guinée. La CEDEAO lève les sanctions contre ces trois pays de la bande sahélienne, sauf celles prises contre le Burkina Faso. L’organisation, qui revoit son approche, met tout en œuvre pour empêcher le renforcement de l’AES. 

Car avant la levée des sanctions, on a vu le vice-président de la Banque mondiale, Région Afrique de l’Ouest et du Centre, Oussmane Diagana, entreprendre une visite de travail de trois jours au Mali en vue de consolider le partenariat entre le Mali et la Banque mondiale. 

Durant son séjour au Mali, du 18 au 21 février 2024, M. Diagana a rencontré le président de la Transition, des membres du gouvernement et les partenaires techniques et financiers, pour échanger sur les questions de développement du Mali. 

Outre le dialogue de haut niveau avec les autorités, le vice-président a échangé également avec le secteur privé, la société civile, visité des projets et s’est entretenu avec les bénéficiaires.  

Le Groupe Banque mondiale prétend rester un partenaire de premier plan dans le soutien au développement du Mali, y compris la réduction de la fragilité, des conflits et de la violence, le développement du capital humain et le changement climatique. 

Au Niger, la présence militaire américaine ne semble pas s’inquiéter de se faire virer du territoire comme la France. Et en Guinée, on peut également constater que le pays répond favorablement aux exigences de Washington.  

Le Niger, le Mali et la Guinée peuvent désormais reprendre la coopération avec le reste des pays membres de la CEDEAO. La Conférence des chefs d’État de l’organisation réunis en sommet extraordinaire ce week-end à Abuja a décidé de lever les sanctions contre les trois pays, « avec effet immédiat », indique le communiqué final publié dimanche après-midi. Le Niger qui était sous le coup de huit lourdes sanctions, peut désormais – entre autres – voir marchandises et personnes circuler librement entre Niamey et la région, le dégel de ses avoirs auprès des banques centrales de la CEDEAO et de ses entreprises publiques et parapubliques auprès des banques commerciales, reprendre les transactions commerciales et financières entre le pays et ses voisins ou encore les voyages des membres du gouvernement et de leurs familles au sein de l’espace régional. 

Sur les quatre pays sous sanctions depuis, le Burkina Faso continue d’être sous sanction. 

Et la raison reste encore floue, mais beaucoup se demandent si ce n’est pas parce que le Burkina reste un farouche défenseur de sa souveraineté.  

N’allons pas trop vite en besogne. Les choses devraient s’éclaircir dans les prochains jours.  

En attendant, l’un des pères fondateurs de la CEDEAO, l’ex-président de la République fédérale du Nigeria (1966-1975), le général Yakubu Gowon, a plaidé, le mercredi 21 février 2024 à Abuja, pour la levée des sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. 

Depuis l’annonce en janvier dernier du retrait de ces trois pays, la CEDEAO est plongée dans une crise sans précédent. Âgé de 89 ans, le général Yakubu Gowon estime que ces sanctions ne font qu’aggraver la situation et fragiliser la région. 

Pour lui, l’organisation est « menacée de désunion » suite à l’annonce par l’Alliance des États du Sahel (AES), trois États membres importants, de leur intention de quitter la Communauté. « La CEDEAO est plus qu’une coalition d’États. C’est une communauté établie pour le bien des peuples, fondée sur une histoire, une culture et une tradition partagées », a indiqué l’ex-président, ajoutant que l’impact d’une telle décision aura des implications considérables pour les citoyens ordinaires qui ont été les principaux bénéficiaires de l’intégration régionale. 

C’est dans cette optique que le général Gowon a demandé à la CEDEAO de lever les sanctions économiques et financières imposées aux quatre pays. Il estime que ces sanctions ont un impact négatif sur les populations et ne font qu’alimenter la colère et le ressentiment. 

Pour rappel, l’ex-président de la République Fédérale du Nigeria a par ailleurs exprimé son ferme attachement à la CEDEAO et son engagement à œuvrer pour son unité et sa prospérité. Il a également lancé un appel aux dirigeants ouest-africains à faire preuve de sagesse et de responsabilité pour sauver l’organisation qu’ils ont créée ensemble. 

Par conséquent, il a mis en garde le pays de la CEDEAO en ces termes : « Ni ma génération ni les générations actuelles ou futures ne pardonneront l’éclatement de notre communauté ». 

3. Nigeria : l’OTAN empêche la sécurisation du continent

Le ministre nigérian de la Défense, Christopher Musa, a déclaré que le pays manquait d’armes pour lutter contre les groupes armés et qu’il ne pouvait pas en acheter parce que 99 % des exportations des armements étaient destinées à l’Ukraine. Le ministre l’a indiqué lors d’une interview. 

« Nous avons des situations où nous allons dans d’autres pays et même avec notre argent, cela devient un problème. Si je peux obtenir 1 % de ce qui est envoyé en Ukraine, je vous assure que le Nigeria sera le pays le plus paisible du monde. Mais c’est difficile même avec mon argent. Pourquoi ne recevons-nous pas ces armes alors que nous avons l’argent pour les acheter ? Nous ne les produisons pas », a déclaré le militaire. 

Le président nigérian Bola Tinubu a ordonné que la production d’armes soit organisée au niveau national afin de ne pas dépendre de fournisseurs extérieurs. Les règles de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) empêchent également Abuja d’acheter des équipements militaires. 

Le 24 février, le Nigeria accueille un forum de la CEDEAO pour discuter du retrait de trois membres, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le bloc craint que d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ne suivent le pas. 

« Nous avons une force d’opérations multinationale commune dans la région du lac Tchad qui comprend le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Nigeria, mais à cause du problème du Niger ils se sont retirés, car ils en connaîtront les conséquences. S’ils évacuent les troupes, ils seront démasqués. Nous pensons que nous sommes tous des Africains et que nous ne devons jamais permettre à l’Afrique de devenir une région de guerres par procuration », a déclaré Christopher Musa. 

Il a assuré que le Nigeria n’avait rien contre le Niger. Cependant la CEDEAO dont Abuja est l’un des principaux membres a imposé des sanctions pénibles contre le Niger, ce qui affecte le niveau de vie des gens ordinaires. Bien que les restrictions soient nominalement une punition pour le coup d’État et le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Dans l’interview, M. Musa a tenté de convaincre les lecteurs que l’ennemi commun était les terroristes et non les pays voisins. 

Mais pour rappel, c’était en décembre 2022, l’ancien président nigérian, Muhammadu Buhari s’était inquiété de l’arrivée d’armes en provenance du conflit ukrainien dans la région, impactant ainsi la sécurité aussi bien d’une des principales puissances africaines, que des autres pays voisins. Comme prédit - l’Occident semble perdre complètement le contrôle sur ses livraisons massives d’armes en faveur du régime kiévien. 

Muhammadu Buhari, président du Nigeria a en effet déclaré que des armes en provenance du conflit ukrainien se glissent désormais dans la région du bassin du lac Tchad entre les mains des groupes armés terroristes. 

Le chef d’État nigérian a lancé cet appel dans son discours d’ouverture du 16e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), qui s’est déroulé dans la ville d’Abuja, la capitale du Nigeria. 

« Il faut cependant préciser que malgré les succès enregistrés par les vaillantes troupes de la MNJTF (Force multinationale mixte, composée des Forces armées du Nigeria, du Cameroun, du Bénin, du Niger et du Tchad) et les différentes opérations nationales en cours dans la région, des menaces terroristes rôdent toujours dans la région, et malheureusement, la situation au Sahel et la guerre qui fait rage en Ukraine sont des sources majeures d’armes et d’éléments qui renforcent les rangs des terroristes dans la région du lac Tchad », a déclaré le président nigérian. 

« Ce mouvement illégal d’armes dans la région a intensifié la prolifération des armes légères et de petit calibre qui continue de menacer notre paix et notre sécurité collectives dans la région », a ajouté Muhammadu Buhari dans son discours. 

Les déclarations du président nigérian ne font que confirmer les nombreuses prévisions et mises en garde sur les livraisons massives et incontrôlées d’armes en faveur du régime kiévien de la part de l’axe de l’OTAN. Et cela depuis le début du conflit.  

Le Nigeria ne peut pas acheter des armes à l’OTAN, certaines lois de la CEDEAO empêchent le Nigeria d’acheter des armes de l’extérieur. Pourtant, l’OTAN continue de fournir massivement des armes à l’Ukraine, et ces armes finissent entre les mains des groupes armés terroristes en Afrique. Et avec tout cela, lorsque certains affirment que l’Occident est complice de l’insécurité en Afrique, ils se font taxer de complotiste. Les preuves sont là. Sinon pourquoi est-ce que le système est ainsi mis en place ? 

Après tout, les États-Unis font tous ce qui est en leur pouvoir pour déstabiliser chaque coin du monde. Si l’effet boomerang de la politique de l’OTAN se retourne contre ses instigateurs – cela est une chose, même si c’est encore une fois les populations concernées qui en paieront le prix fort. Mais ce n’est certainement pas au monde non occidental de payer un quelconque prix pour les folies d’un Occident complètement malade et en chute libre. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV