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La Révolution islamique a 45 ans : l’Iran continue de faire des pas de géant dans la technologie nucléaire

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Par Ivan Kesic

En début du mois et à l’occasion de la commémoration du 45e anniversaire de la Révolution islamique, les dirigeants iraniens ont annoncé des avancées majeures dans le programme nucléaire pacifique du pays qui est déjà en plein essor. Ces nouvelles réalisations sont la construction d’une grande centrale nucléaire ainsi que celle d’un réacteur de recherche.

Le 1er février, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a commencé les travaux de construction d'une nouvelle centrale nucléaire « Iran-Hormoz » près du village de Gerdu et de la ville de Bandar Sirik, dans la province côtière d'Hormozgan, dans le sud du pays.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a inauguré le projet par vidéoconférence, soulignant que le projet était « beaucoup plus grand » que la centrale nucléaire de 1 000 MW de Bouchehr-1, achevée par la Russie.

Le directeur de l'OIEA, Mohammad Eslami qui a assisté à la cérémonie, a déclaré que la centrale était conçue pour avoir une capacité de production d'électricité de 5 000 MW et qu’elle comprendrait quatre unités de 1 250 MW.

Il a qualifié la centrale Iran-Hormoz de « super projet » et a déclaré qu'elle serait construite avec un investissement de 15 milliards de dollars, soulignant l'objectif d'installer 20 000 MW de capacité de production d'énergie nucléaire à travers le pays d'ici 2041.

Quatre jours plus tard, Eslami a également annoncé que l'Iran avait commencé à construire un réacteur de recherche nucléaire local dans la ville centrale d'Ispahan, en faisant couler du béton pour les fondations du réacteur.

Selon le chef de l'OIEA, le réacteur de 10 MW est en cours de construction pour créer une puissante source de neutrons avec un flux de neutrons élevé pour diverses applications.

Il a expliqué que le processus de conception et de construction de réacteurs nucléaires nécessite des études détaillées, une préparation et des conceptions d'équipements, et que les plans pour le nouveau réacteur d'Ispahan ont commencé l'année dernière.

Un fait intéressant est qu’avant la Révolution islamique, l’Iran disposait de réacteurs de recherche, qu’elle prévoyait une capacité de production nucléaire de 20 000 MW, mais que cela n’a été mis en œuvre qu’après 1979.

Programme nucléaire avant 1979

Le début du programme nucléaire iranien remonte aux années 1950, lorsqu'un accord de coopération a été conclu avec les États-Unis, qui ont loué plusieurs kilogrammes d'uranium faiblement enrichi à des fins de recherche.

Une décennie plus tard, Washington a vendu à l’Iran un réacteur nucléaire de recherche de 5 MW, installé à Téhéran, et lui a fourni de l’uranium hautement enrichi comme combustible.

Au cours des années 1970, l'intérêt de l'Iran pour les centrales nucléaires s'est accru, ce que la France, l'Allemagne et d'autres pays occidentaux considéraient comme une opportunité commerciale lucrative.

Le plan à long terme du régime de l’époque était de verser des dizaines de milliards de dollars aux pays occidentaux pour la construction de vingt centrales nucléaires, dans le but de stabiliser les exportations de pétrole.

La France envisageait également de construire la centrale nucléaire de Darkhovin et les installations du centre de recherche à Ispahan afin de former le personnel du réacteur de Bouchehr.

Après le renversement du régime dictatorial et la création de la République islamique en 1979, il s'est avéré que la dépendance de l'Iran à l'égard de la technologie nucléaire étrangère était de près de cent pour cent.

L'Allemagne a refusé de poursuivre la construction de la centrale électrique de Bouchehr ; la France a refusé de construire la centrale électrique de Darkhovin et d'envoyer du combustible déjà payé et, le réacteur de recherche de Téhéran a manqué de combustible américain.

Les deux pays européens ont donné diverses excuses boiteuses pour mettre fin à leur coopération, mais la véritable raison était la pression politique de Washington.

On doit se tenir debout

Malgré les tentatives visant à isoler la République islamique d’Iran dans le domaine technologique, elle a réalisé de nouvelles percées au lendemain de la Révolution islamique de 1979, en s’appuyant sur ses propres capacités.

Bien que de nouveaux accords de coopération aient été conclus avec la Chine et la Russie après 1979, ces accords n’ont pas non plus été mis en oeuvre à cause des pressions de Washington.

La Chine a accepté de fournir quatre petits réacteurs nucléaires de recherche au centre d'Ispahan mais s'est retirée du projet de construction de la centrale de Darkhovin.

L'achèvement par la Russie de la centrale nucléaire semi-fonctionnelle de Bouchehr s'est poursuivi avec plusieurs années de retard pour les raisons évoquées ci-dessus.​

L'Iran d'aujourd'hui a surmonté tous les obstacles et est autonome dans la construction des centrales nucléaires et des réacteurs de recherche et, il exploite et enrichit l'uranium à l'aide de centrifugeuses avancées.

De nombreux autres pays de la région ont commencé à construire des centrales nucléaires ces dernières années en utilisant des technologies étrangères importées, ce qui leur a coûté des dizaines de milliards de dollars.

Selon les experts, la capacité de la construction de centrales nucléaires aidera l'Iran à diversifier ses sources d'énergie, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer encore les technologies existantes.

Ivan Kesic est un journaliste et chercheur indépendant.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV