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Les analyses de la rédaction :
1. Mali: l'armée promet l'enfer aux ennemis de la paix
Au Mali, les ennemis de la paix ne connaîtront plus le repos dans leurs derniers retranchements. C’est la promesse faite par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Colonel Sadio Camara, lors de la réception de nouveaux drones jeudi dernier (4 janvier 2024). Un cadeau du nouvel an du président Assimi Goïta aux Forces armées maliennes (FAMa).
« L’alternative à la paix, c’est malheureusement la continuation de la guerre. Je tiens donc à réaffirmer, avec fermeté aux ennemis de la paix, qu’ils ne connaîtront pas le repos dans leurs grottes et leurs forêts, car nous continuerons de veiller sur notre patrie et nous les enverrons vers le repos éternel pour le salut de notre peuple », a averti le Colonel Sadio Camara.
L’armée malienne vient ainsi de recevoir un renfort de taille pour lutter contre le terrorisme en disposant désormais de 3 nouvelles stations complètes de drones. Pour des observateurs, cette livraison de matériel militaire est la preuve de l’engagement des autorités de la transition à lutter contre le terrorisme. En effet, les drones permettront à l’armée malienne de surveiller le territoire national et de frapper plus efficacement les Groupes armés terroristes (GAT).
« Après les heures sombres de la décennie écoulée, nos compatriotes entrevoient une lueur d’espoir. Après une décennie d’humiliations et de résignation, les Maliens savourent la confiance et la fierté de l’indépendance retrouvée qui mènera notre pays sur la voie du développement », a déclaré le colonel Camara dans le discours prononcé lors de la cérémonie de réception.
Et selon lui, ce pays a tiré les leçons des trois décennies de «vide stratégique», qui ont conduit à la « déliquescence de son outil de défense », pour s’engager (depuis 3 ans) dans un processus de «régénération de ses capacités de défense» afin d’assurer sa souveraineté, protéger son intégrité territoriale et préserver son unité. Selon le ministre de la Défense, le Plan de remontée en puissance des FAMa (en cours d’exécution) vise à « créer et consolider une armée professionnelle, républicaine, autonome, efficace et proche du peuple ».
En 2023, selon lui, le niveau atteint par l’armée a permis au Mali d’achever le retrait des forces internationales dont « l’action inefficace et contreproductive n’avait eu pour effet que de maintenir le statu quo d’un État faible dont l’existence est menacée par des groupes armés hybrides utilisant les modes d’action du terrorisme pour servir des intérêts bien masqués ». Cette année, les autorités du pays vont travailler à « consolider cette dynamique… »
Prenant la parole avant le ministre de la Défense, le chef d’état-major de l’Armée de l’Air a rappelé la perception que les Maliens ont des « récentes opérations réussies de drones dans le cadre de la nouvelle dynamique » enclenchée par les autorités maliennes de la Transition. « Une dynamique visant la reconquête de l’ensemble du territoire national », a assuré le Général de brigade Alou Boï Diarra. Et les drones y contribuent largement.
« Ces appareils ne sont pas des robots tueurs», a rappelé le chef d’état-major général de l’Armée de l’Air. En effet, a-t-il rappelé, derrière ces appareils se trouvent des personnes physiques qui fournissent «un travail remarquable pour les faire voler et agir ». C’est pourquoi, a estimé le Général Alou Boï Diarra, les drones ne sont pas des stars, mais ce sont plutôt les soldats maliens dont il faut saluer la bravoure et le professionnalisme. Il a félicité les soldats pour «leurs efforts dans la sécurisation du territoire national. Ils mènent un combat rude sur le terrain».
Même si ce n’est pas encore l’heure du bilan, a indiqué le Colonel Sadio Camara, «chaque Malien et chaque Malienne est en mesure d’apprécier le chemin parcouru depuis le début de la Transition». Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a aussi loué et remercié la Fédération de Russie, la République Populaire de Chine et la République de Türkiye pour leur «coopération loyale et sincère» !
2. Classement 2024 des puissances militaires en Afrique, selon Global Fire Power
L’Egypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Ethiopie disposent, dans l’ordre, des armées les plus puissantes du continent, selon le Global Fire Power index 2024. L’Egypte reste la première puissance militaire africaine, selon l’édition 2024 du classement des armées les plus puissantes du monde, publié par le site américain spécialisé dans la défense Global Fire Power (GFP). Ce pays d’Afrique du Nord occupe le 15e rang à l’échelle mondiale sur un total de 145 pays étudiés, avec un score de 0,2283 point d’après le classement qui se base sur 60 critères. Il s’agit notamment du nombre de militaires actifs, de la force navale, de la disponibilité du carburant pour les opérations militaires, du nombre d’avions de chasse, du budget consacré à la défense et la flexibilité logistique.
Le classement se base sur un « Power index » dont le score parfait serait de 0,0000 ; ce qui est impossible dans les faits. Ainsi, plus on s'éloigne de ce score plus on recule au classement. GFP ne prend pas en considération les stocks nucléaires et ne pénalise pas les pays qui ne disposent pas de littoral par le manque d'une force navale.
L’Egypte dispose de 440 000 militaires actifs et de 480 000 réservistes, de 5340 chars, 1080 avions militaires et 140 navires et bâtiments de guerre. L’Algérie (26e à l’échelle mondiale) occupe la deuxième position à l’échelle africaine devant l’Afrique du Sud (33e mondial), le Nigeria (39e), l’Ethiopie (49e), l’Angola (55e), le Maroc (61e), la RDC (73e) et la Tunisie (74e). Le Soudan (76e à l’échelle mondiale) ferme le Top 10 africain.
3. Niger: après le départ du français Veolia, la Nigérienne des Eaux est lancée
Depuis le 5 janvier 2024, le Niger exploite, produit et distribue lui-même son eau potable à travers la Nigérienne des Eaux. Cette décision du gouvernement nigérien, qui est une concrétisation de sa volonté d’être plus autonome en matière de gestion de l’eau potable, traduit son intention de ne pas renouveler le contrat d’affermage de la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN). La filiale du géant français de l’environnement Veolia, qui a géré ce secteur dans le pays d’Afrique de l’Ouest pendant plus de 22 ans.
Pour mémoire, la Société nationale des eaux (SNE), ancêtre de la SEEN, née de la scission de la Nigérienne de l’électricité (Nigelec) a été créée en 2001. La SNE a ainsi été cédée à des actionnaires dont Veolia qui est devenue l’actionnaire majoritaire avec 51% des parts. Les 49 % restants sont détenus par des entreprises privées nigériennes (39%), le personnel de la SEEN (10%) et l’État du Niger (5%).
Concrètement, la nouvelle Nigérienne des Eaux, dont le projet de décret portant création a été adopté le 12 janvier 2023, assure aujourd’hui la continuité du service public de l’eau en milieu urbain au Niger. « Afin de définir les modalités et faciliter le transfert de l’exploitation au nouveau fermier, un protocole a été signé entre l’État du Niger et la SEEN en mars 2023.
Dans ce protocole, il est prévu entre autres, la reprise du personnel du fermier sortant par la Nigérienne des Eaux, étant donné que l’essentiel du personnel est nigérien ayant toutes les compétences requises », a expliqué le ministre nigérien de l’Hydraulique et de l’Environnement, Maïzama Abdoulaye.
Par ailleurs, l’autorité a indiqué que cette nationalisation de la gestion de l’eau potable marque le début d’une nouvelle ère au Niger, le gouvernement jouant un rôle plus direct dans la gestion de cette ressource essentielle.
La Nigérienne des Eaux, prend ainsi les rênes du secteur de l’eau alors que le pays est en plein dans une crise politique qui a conduit le 26 juillet 2023 à l’éviction du pouvoir du président Mohamed Bazoum, par les putschistes que dirige le général Abdourahmane Tchiani. Celui-ci a été proclamé chef de l’État le 28 juillet de la même année, après être parvenu à rallier à sa cause le reste de l’armée nigérienne. Et moins de trois mois plus tard (le 10 octobre 2023), environ 1 400 militaires français quittaient Ouallam, ville située à l’ouest du Niger, sous escorte nigérienne, en direction de N’Djamena au Tchad.