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Les analyses de la rédaction :
Niger : opérations de déstabilisations téléguidées; un échec de plus
Étant donné les évolutions au Niger, on attendait que les pressions occidentales se multiplient contre ce pays.
En effet après avoir poussé l’ambassadeur français à quitter le pays, le Niger a, depuis samedi soir, interdit son espace aérien aux « avions français » qui reste « ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux à l’exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d’Air France », précise un communiqué de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique.
Le Niger avait annoncé le 6 août sa fermeture « face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins », alors que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) menaçait d’intervenir militairement pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’État le 26 juillet.
En effet, le 24 septembre 2023, deux mois après le coup d’État militaire ayant renversé le président nigérien Mohamed Bazoum, Emmanuel Macron a annoncé le retrait des troupes françaises et le retour à Paris de l’ambassadeur de France à Niamey.
La France était acculée aussi bien à Niamey que sur la scène internationale.
Mais totalement déboussolées, les manœuvres de déstabilisation commencent peu à peu et c’est ce 29 septembre que le Niger a annoncé la mort de plusieurs soldats dans une attaque terroriste.
« Plusieurs centaines de terroristes » ont attaqué jeudi une unité de l’armée dans l’ouest du Niger, a annoncé le ministre de la Défense. Sept soldats ont été tués et cinq autres ont perdu la vie dans un accident de la circulation au cours d’une intervention en réponse à cette attaque. « Une opération de ratissage » est en cours.
Jeudi, dans la région de Tillabéri (ouest), « une unité de l’opération Almahaou en mission de sécurisation à Kandadji, a été violemment attaquée par plusieurs centaines de terroristes », a écrit le ministre et général Salifou Mody. Sept soldats sont morts « au combat », a-t-il ajouté.
Ces opérations d’intimidations de l’armée, on en a déjà vu au Mali et au Burkina voisin. C’est une stratégie des puissances coloniales pour déstabiliser la région mais aussi pour faire avancer l’idée que sans leur présence, les pays africains ne peuvent pas se défendre eux-mêmes.
Mais le peuple africain est conscient et ne se laisse plus faire par ce genre de manœuvre de déstabilisation.
Une nouvelle ère a commencé en Afrique et ceci, l’axe néocolonial devrait le comprendre.
Tchad, le dernier espoir de l’axe USA-OTAN au Sahel ?
Après le Burkina, le Mali et le Niger, la France n’a qu’un seul espoir et c’est le Tchad. Beaucoup de médias occidentaux tentent de suggérer que ce dernier « allié » restera fidèle aux politiques coloniales de la France, mais est-ce réellement le cas ?
Le Tchad sera bientôt le dernier pays de la bande sahélienne – hormis Djibouti, dans l’est du continent – à accueillir des soldats français, après l’annonce dimanche soir par le président Macron du retrait des troupes françaises du Niger d’ici la fin de l’année. Ici, plus que partout ailleurs en Afrique, les militaires français sont déployés dans l’espace et dans le temps. Dans l’espace : trois emprises permanentes, la base aérienne 172 du vieux camp Kossei qui jouxte l’aéroport de N’Djamena, dans l’ouest du pays, le camp Croci d’Abéché, dans l’est, et celui de Faya-Largeau, dans le nord.
Mais il ne faut pas oublier les dernières démarches du Tchad, même si elles ne sont pas encore aussi concrètes et ferme que celles menées pas le Mali-Burkina-Niger :
En mars dernier, le Tchad a annoncé la nationalisation de tous les actifs d’Esso Tchad, une ex-filiale du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil dont N’Djamena conteste la vente récente à une compagnie britannique. Le ministère tchadien de l’Energie a annoncé vendredi 24 mars, la nationalisation de tous les actifs et droits appartenant à cette filiale de la compagnie pétrolière américaine ExxonMobil, y compris les permis d’hydrocarbure et les permis d’exploration et de production.
De plus, les manifestations anticoloniales se multiplient dans le pays, le dernier datant du septembre dernier où après qu’un soldat de l’opération Barkhane a tué un jeune militaire tchadien en lui tirant dessus à bout portant à Faya, les tchadiens sont descendus dans les rues et brandissait des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « France, dégage! » ou « France, nous ne voulons pas de toi ».
Le sentiment anti-français est là, il se renforce de jour en jour...
La France a besoin de l’Afrique pour continuer à se faire passer pour une puissance mondiale. Mais le fait est que l’Afrique n’a pas besoin, et apparemment ne veut pas ou ne désire pas plus de liens avec la France dans l’ordre mondial multipolaire émergent.
Macron affirme contre toute évidence que l’opération Barkhane avait été un succès alors que, pendant les huit ans qu’elle a duré, le terrorisme s’est répandu du seul Mali à tous les pays de la région. Il dit que la France continuerait à travailler avec les pays qui en font la demande, ce qui veut dire en premier lieu avec ceux où l’armée française possède des bases, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Gabon ou le Tchad.
Mais ce qui se passe dans les trois pays sahéliens (Niger-Mali-Burkina) est prêt à se répandre partout en Afrique et en premier au Tchad voisin. Le temps le prouvera...
L’ex-président centrafricain François Bozizé condamné à la perpétuité :
par Luc Michel
En exil, l’ex-président centrafricain François Bozizé condamné à la perpétuité pour « rébellion ».
François Bozizé, ancien président de la Centrafrique et chef en exil de la principale coalition rebelle, a été condamné jeudi par contumace aux travaux forcés à perpétuité à Bangui notamment pour « complot » et « rébellion ».
Aujourd’hui chef en exil de la principale coalition rebelle, l’ancien président centrafricain François Bozizé a été condamné jeudi aux travaux forcés à perpétuité à Bangui, notamment pour « complot » et « rébellion », selon un jugement transmis vendredi 22 septembre à l’AFP par le ministère de la Justice.
François Bozizé, qui s’était emparé du pouvoir en 2003 par un coup d’État avant d’être renversé 10 ans plus tard par des rebelles, a été condamné à cette peine par contumace comme deux de ses fils et vingt autres co-accusés, dont des chefs rebelles importants.
Ils ont tous été condamnés aussi pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et « assassinats », selon le jugement lu par Joachim Pessire, premier président de la Cour d’appel de Bangui, capitale de la Centrafrique, qui juge en première instance pour les affaires criminelles. Le jugement ne précise, ni les crimes ni la période concernée.
François Bozizé, 76 ans, s’est réfugié au Tchad jusqu’en mars 2023, date à laquelle il s’est exilé en Guinée-Bissau. Il est le coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), la principale coalition rebelle centrafricaine formée en décembre 2020 et qui poursuit une guérilla dans le nord du pays.
Ali Darassa, chef militaire en fuite de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), principale composante de la CPC, figure parmi les condamnés.
La guerre civile déchire la Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du monde, depuis 2013 lorsqu’une coalition de groupes armés dominés par les musulmans, la Séléka, a renversé François Bozizé, lequel a ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.
Le conflit, extrêmement meurtrier les premières années, a considérablement baissé d’intensité depuis 2018 et l’intervention des Russes.