Le principal syndicat des travailleurs de l'automobile aux États-Unis a prévenu que la grève en cours contre les trois principaux constructeurs automobiles de Détroit s'étendrait si ces entreprises n'acceptaient pas d'augmenter leurs salaires.
L'Union des travailleurs unis de l'automobile (UAW), qui représente quelque 150 000 travailleurs de l'automobile, a lancé une grève vendredi pour faire pression sur les trois grands constructeurs automobiles – General Motors (GM), Ford et Stellantis – pour qu'ils augmentent les salaires.
« Si nous n'obtenons pas de meilleures offres et... ne répondons pas aux besoins des membres, nous allons aggraver encore la situation », a déclaré le président de l'UAW, Shawn Fain, ajoutant que les entreprises n'avaient « aucune excuse » pour ne pas résoudre les conflits salariaux étant donné les énormes bénéfices réalisés ces dernières années.
« Nous sommes prêts à faire tout ce que nous avons à faire. Les membres sont prêts, ils en ont assez », a-t-il déclaré.
C'est la première fois que l'UAW se met en grève simultanément contre les trois constructeurs automobiles. La grève a donc été considérée comme l’action syndicale industrielle la plus ambitieuse aux États-Unis depuis des décennies. Elle cherche à forcer les trois constructeurs automobiles à offrir aux travailleurs une augmentation de salaire de 40 %, alors que les entreprises proposent des augmentations d'environ 20 %.
Stellantis avait proposé à ses travailleurs ce qu'elle appelait une augmentation de salaire « hautement compétitive » de 21 % sur quatre ans, mais Shawn Fain a qualifié cela de « définitivement interdit ».
Près de 13 000 travailleurs ont quitté trois usines automobiles du Michigan, du Missouri et de l’Ohio, interrompant la production des usines produisant les Ford Bronco, Jeep Wrangler et Chevrolet Colorado, ainsi que d’autres modèles populaires.
Dimanche également, les Républicains ont saisi l'occasion pour lier la grève aux préoccupations des électeurs concernant l'inflation, lançant des coups à l'administration du président Joe Biden en matière de performance économique. « Je n'ai aucun doute sur le fait que tous ces travailleurs de l'automobile vivent dans la même réalité que les autres Américains, à savoir que les salaires ne suivent pas l'inflation », a déclaré l'ancien vice-président Mike Pence.
Il a imputé à Biden « la pire inflation depuis 40 ans » et a également critiqué la promotion des véhicules électriques par son administration, qui, selon lui, profiterait principalement aux fabricants de batteries en Chine.
L'ancien président Donald Trump a tenu des propos similaires en déclarant : « Les travailleurs de l'automobile n'auront pas d'emploi... parce que toutes ces voitures vont être fabriquées en Chine – les voitures électriques, automatiquement, vont être fabriquées en Chine. »
