Le ministre extrémiste israélien Itamar Ben-Gvir a publié un message de soutien aux colons extrémistes qui ont tué un adolescent palestinien en Cisjordanie occupée.
Le ministre de la Sécurité nationale du régime sioniste a déclaré dimanche 4 août : « Quiconque se défend contre les jets de pierres devrait recevoir une médaille d’honneur ».
Le commentaire de Ben-Gvir fait référence aux actions de deux colons lourdement armés qui ont participé vendredi à la fusillade dans le village palestinien de Burqa, près de la ville de Ramallah, où Qusai Jamal Matan, 19 ans, a trouvé la mort.
Les deux hommes ont été arrêtés par les forces israéliennes samedi et mis en garde à vue jusqu’à la fin des enquêtes.
L'un des deux suspects est un ancien porte-parole d'un député du parti Force juive (en hébreu Otzma Yehudit) de Ben-Gvir.
Certains députés israéliens de droite ont également fait écho au soutien aux colons meurtriers après leur arrestation.
Des habitants ont déclaré que des colons armés avaient ouvert le feu sur des propriétés palestiniennes et incendié plusieurs voitures dans le village de Burqa. Ils provenaient d'un avant-poste voisin.
« Ils ont agressé les habitants et incendié deux véhicules », a déclaré un témoin oculaire Ahmed Barakat, cité par Middle East Eye. Lorsque des jeunes du village sont sortis pour affronter les colons et les repousser en leur jetant des pierres, ils ont été accueillis par des tirs à balles réelles.
Au moins trois jeunes ont été touchés. L'un d'entre eux nommé Matan est décédé plus tard à l'hôpital.
Le monde dénonce le meurtre d'un adolescent palestinien
Les États-Unis, principal soutien d'Israël, ont qualifié samedi le meurtre de Matan d'« attaque terroriste » menée par des « colons extrémistes israéliens » et ont appelé à « une pleine responsabilité et justice ».
Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a également condamné le crime des colons. « Je condamne fermement les actes déplorables de violence des colons contre les Palestiniens », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Je demande que cet incident fasse l'objet d'une enquête et que les auteurs soient tenus responsables. »
Hossein al-Cheikh, secrétaire général du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine et ministre de l'Autorité palestinienne, a demandé que le parti de Ben-Gvir soit désigné comme « parti terroriste ».
Le Hamas a condamné Ben-Gvir pour avoir défendu les colons extrémistes
Le mouvement de résistance islamique de la Palestine (Hamas) a également fermement condamné le ministre extrémiste pour avoir demandé que des médailles d'honneur soient décernées aux colons juifs qui ont ouvert le feu sur Matan.
Dans un communiqué publié dimanche, le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que les paroles de Ben-Gvir reflétaient les vastes dimensions du terrorisme, du fascisme et du racisme du régime d’extrême-droite israélien.
Qassem a également accusé le régime sioniste de ne pas respecter le droit international et de se comporter comme une milice terroriste.
Bien que l'armée israélienne ait déclaré qu'elle enquêtait sur la fusillade de vendredi, les autorités israéliennes ont déjà été accusées d'avoir permis la violence des colons et de ne pas avoir poursuivi les contrevenants israéliens ni protégé les Palestiniens.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré dans un communiqué qu'il avait enregistré 591 incidents liés aux colons dans le territoire occupé au cours des six premiers mois de l'année en cours, qui ont fait des victimes, des dégâts matériels ou les deux.
Les forces militaires et les colons israéliens ont multiplié les attaques terroristes contre les civils palestiniens dans les territoires occupés, dans le but de les faire partir de force et d'ouvrir la voie au développement des colonies illégales.
Plus de 700 000 sionistes vivent dans quelque 280 colonies construites depuis l'occupation en 1967 des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Qods-Est.
Toutes les colonies sont considérées comme illégales au regard du droit international. Le Conseil de sécurité de l'ONU a par ailleurs condamné dans de nombreuses résolutions les implantations de colonies du régime israélien dans les territoires occupés.
Selon des groupes de défense des droits de l'homme, les actes de violence des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens sont monnaie courante dans toute la Cisjordanie occupée.