Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que la République islamique ne tolérera jamais aucune ingérence en ce qui concerne son intégrité territoriale suite aux récentes revendications concernant les trois îles du golfe Persique d'Abou Moussa, la Grande Tunb et la Petite Tunb.
S'adressant à une conférence de presse conjointe avec son homologue omanais Sayyid Badr Albusaidi à Téhéran lundi 17 juillet, Amir-Abdollahian a déclaré que Téhéran ne marchanderait avec aucun pays en ce qui concerne la nécessité du respect de l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale.
Le patron de la diplomatie iranienne a fait ces remarques en réaction à une déclaration conjointe publiée la semaine dernière par le Conseil de coopération du golfe Persique CCGP et la Russie qui contestait la souveraineté de l'Iran sur les trois îles.
Dans leur déclaration, les ministres ont déclaré que la question devrait être réglée par des négociations bilatérales ou par la Cour internationale de Justice, conformément aux règles du droit international et à la Charte des Nations Unies.
Mercredi 12 juillet, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de Russie à Téhéran, Alexey Dedov, et a exprimé l'objection de la République islamique à la déclaration conjointe.
« Après que l'ambassadeur russe a été convoqué par le ministère [iranien] des Affaires étrangères, nous avons reçu certaines explications de responsables russes, mais nous ne les considérons pas comme suffisantes et nous ne tolérons pas la répétition d'une telle approche par la Russie ou toute autre partie concernant l'intégrité territoriale de l'Iran », a déclaré Amir-Abdollahian aux journalistes.
Les trois îles du golfe Persique d'Abou Moussa, la Grande Tunb et la Petite Tunb ont historiquement fait partie de l'Iran, dont la preuve peut être trouvée et corroborée par d'innombrables documents historiques, juridiques et géographiques en Iran et dans d'autres parties du monde.
Cependant, les Émirats arabes unis ont revendiqué à plusieurs reprises les îles.
Les îles sont tombées sous contrôle britannique en 1921, mais le 30 novembre 1971, un jour après le départ des forces britanniques de la région et deux jours seulement avant que les Émirats arabes unis ne deviennent une fédération officielle, la souveraineté de l'Iran sur les îles a été rétablie.
Ailleurs dans ses remarques, Amir-Abdollahian a noté que l'Iran et Oman ont suivi la mise en œuvre des accords précédemment signés entre les deux pays.
Au cours des 22 derniers mois, le volume des transactions commerciales entre Téhéran et Mascate a plus que doublé, ce qui est un record remarquable, a-t-il déclaré.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté qu'une réunion du comité économique conjoint se tiendrait à Téhéran pour accélérer la promotion de la coopération bilatérale.
« Nous pensons que les pays voisins peuvent accroître constamment leurs relations, et c'est ce dont notre région a besoin [pour atteindre] le développement durable, la sécurité et la stabilité », a-t-il souligné.
Il a exhorté les États riverains du golfe Persique à promouvoir une coopération basée sur le dialogue, qui est un facteur primordial pour parvenir à la paix, à la sécurité et au progrès durable.
Amir-Abdollahian a déclaré que l'initiative de l'Iran de tenir une réunion avec les huit États du golfe Persique plus le Yémen a été bien accueillie par ces pays et il a exprimé l'espoir que la session aurait lieu dans un proche avenir.
Il a souligné les relations « stratégiques et solides » entre Téhéran et Mascate et a salué la contribution d'Oman à la facilitation des négociations entre les pays de la région pour rapprocher leurs positions les unes des autres.
Amir-Abdollahian a également salué les efforts diplomatiques d'Oman pour aider à lever les sanctions unilatérales contre l'Iran et a déclaré que Mascate poursuivrait son rôle dans la levée des sanctions cruelles contre Téhéran.
Se référant aux pourparlers en cours au Yémen, le ministre iranien des Affaires étrangères a exprimé l'espoir que les négociations intra-yéménites mettraient fin à la guerre, établiraient une paix durable, supprimeraient le blocus humanitaire et stimuleraient le développement et le progrès.
Plus loin dans ses propos, Amir-Abdollahian a réitéré le soutien de l'Iran à l'intégrité territoriale des pays engagés dans la guerre en Ukraine conformément au droit international et a souligné la nécessité de mettre fin à la guerre par des approches politiques.
La Russie a lancé une opération militaire en Ukraine en février 2022, dans le but de la « démilitarisation et la dénazification » du pays d'Europe de l'Est.
L'Occident prétend que l'Iran a fourni à la Russie du matériel militaire, y compris des drones, pour une utilisation en Ukraine, une allégation catégoriquement rejetée par la République islamique.
Les États-Unis et les pays européens ont fourni des armes à l'Ukraine. Récemment, Washington a envoyé des armes à sous-munitions à Kiev qui sont interdites dans plus de 120 pays.
Oman cherche à promouvoir la paix et la sécurité par une forte volonté : Albusaidi
Le ministre omanais des Affaires étrangères a, pour sa part, déclaré que son pays avait toujours suivi une politique visant à promouvoir la paix et la sécurité grâce à une volonté forte.
Albusaidi a ajouté qu'une ferme détermination politique se traduirait par des solutions appropriées à tous les problèmes.
Se référant à ses discussions fructueuses à Téhéran sur des questions d'intérêt commun, il a noté que les parties avaient discuté d'un éventuel accord sur un tarif préférentiel.
Le ministre omanais des Affaires étrangères est arrivé lundi 17 juillet à Téhéran pour s'entretenir avec de hauts responsables iraniens des derniers développements mutuels, régionaux et internationaux.
