La Maison Blanche « a admis de facto que les États-Unis ont commis des crimes de guerre » en acceptant de livrer à l’Ukraine des armes à sous-munitions, a jugé l’ambassade de Russie à Washington via la messagerie Telegram.
Dimanche 9 juillet, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américaine, John Kirby, a défendu la décision controversée du président américain, Joe Biden, d’envoyer des armes à sous-munition en Ukraine.
Lors d’une interview accordée à ABC, réseau de télévision américain, John Kirby a déclaré que les États-Unis livreraient des armes à sous-munition à l’Ukraine dont les réserves d’obus d’artillerie normaux s’épuisent rapidement. « Nous essayons d’augmenter notre production du type d’obus d'artillerie qu’ils [les Ukrainiens] utilisent le plus. Mais cette production n’est toujours pas là où nous le voulions », a-t-il expliqué.
« Nous allons lui envoyer ces obus d’artillerie supplémentaires qui contiennent des bombes à fragmentation pour aider à combler l’écart alors que nous augmentons la production d’obus d’artillerie normaux de 155 mm », a-t-il déclaré.
En réaction, l’ambassade de Russie aux États-Unis a dit avoir « pris note » des déclarations de John Kirby concernant la livraison d'armes à sous-munitions à l’Ukraine. Ces armes permettent de disperser plusieurs centaines de charges explosives de façon indiscriminée sur une large zone.
« Cet officiel a admis de facto la commission de crimes de guerre par les États-Unis dans le conflit ukrainien », a écrit l'ambassade de Russie à Washington sur Telegram.
« S’il y a une logique derrière la décision de l’administration [américaine] de livrer des armes à sous-munitions, cela se résume à “ça n’empirera pas”. Les États-Unis sont prêts à détruire la vie des habitants des régions éloignées de leurs propres frontières à l’aide des Ukrainiens », a ajouté l'ambassade russe.
Il est à noter que cette décision des États-Unis intervient alors que les bombes à sous-munitions sont interdites en vertu de la Convention sur les armes à sous-munitions, un traité international qui traite des conséquences humanitaires et des dommages inacceptables causés aux civils par les armes à sous-munitions par le biais d'une interdiction catégorique et d'un cadre d'action.
Les armes peuvent contenir des dizaines de petites bombes, se dispersant sur de vastes zones, tuant et mutilant souvent des civils. Les armes à sous-munitions sont interdites car les bombes non explosées peuvent mettre en danger la vie des civils pendant des années après la fin des combats. Elles projettent généralement des sous-munitions qui peuvent couvrir cinq fois plus de surface que les bombes conventionnelles.