Le parquet allemand a reconnu dimanche avoir placé sur écoute des militants écologistes appartenant au groupe Letzte Generation, l'opposition du chancelier allemand.
Les procureurs allemands ont admis avoir mis sur écoute les téléphones des membres du groupe militant pour le climat « Letzte Generation » (dernière génération), célèbre pour ses tactiques de protestation dramatiques.
Le rapport a été publié pour la première fois dans le journal allemand Süddeutsche Zeitung samedi 24 juin. Le quotidien a révélé que les écoutes téléphoniques avaient commencé en octobre, lorsque les procureurs ont commencé à surveiller les e-mails, les comptes de messagerie vocale et les données GPS appartenant aux membres du groupe.
« Nous protestons en montrant nos noms et nos visages, publions nos plans, acceptons les conséquences juridiques », a écrit Letzte Generation sur Twitter. « Néanmoins, la LKA bavaroise (police) a enregistré des appels téléphoniques, des e-mails (…) C’est absurde. »
Le groupe a ajouté : « Néanmoins, la LKA (police) bavaroise a enregistré les appels téléphoniques, les e-mails et les profils de mouvement. Même notre téléphone de presse était surveillé. C'est absurde ! »
Le mois dernier, on a signalé que la police allemande avait lancé un raid national contre les membres du groupe, alors que les militants continuaient de protester dans le but de faire pression sur le gouvernement pour qu'il prenne des mesures plus drastiques contre le changement climatique.
La police bavaroise et le parquet de Munich ont annoncé à l'époque dans un communiqué conjoint que les perquisitions avaient été ordonnées dans le cadre d'une enquête préliminaire « en raison de nombreuses plaintes pénales de la population » contre un total de sept personnes âgées de 22 à 38 ans, soupçonnées de « former ou soutenir une organisation criminelle. »
Depuis un an, Letzte Generation, est passé à l’acte, en retardant des vols et bloquant le trafic routier.
Plus tôt ce mois-ci, des activistes climatiques de l'organisation « dernière génération » ont tagué un jet privé sur l'île de Sylt, au large de l'Allemagne. Ils se sont ensuite collés aux ailes. Il s’agit d'une attaque contre les aberrations des super-riches et le gouvernement d'Olaf Scholz.
Des dizaines de militants pour le climat de ce groupe ont été convoqués au tribunal en raison du blocage de la circulation. La plupart d'entre eux ont reçu des amendes pour avoir perturbé la circulation ou entravé le travail de la police, mais certains tribunaux ont commencé à durcir leurs peines en prononçant des peines de prison.
Les conversations entre les membres du groupe et des journalistes qui les interrogeaient faisaient partie des appels surveillés, a reconnu le porte-parole du parquet. Bien que les journalistes eux-mêmes n'aient pas été visés, ils «ont été concernés par ces mesures en raison des appels passés via les numéros de téléphone surveillés», a dit le porte-parole.
Les politiciens connus allemands ont également réagi à la nouvelle révélation
Lars Castellucci, un député des sociaux-démocrates (SPD) au pouvoir du chancelier Olaf Scholz, a en quelque sorte soutenu les écoutes, alors que Dietmar Bartsch, leader parlementaire du parti d’opposition d’extrême gauche Linke, a qualifié la surveillance de « complètement inappropriée ».
