Pékin fustige Washington pour avoir imposé de nouvelles sanctions aux entreprises chinoises et dénonce « l'hystérie sans scrupules » de Washington.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a exhorté mardi 13 juin Washington à « cesser d'abuser des mesures de contrôle des exportations » pour embarrasser les entreprises chinoises.
« Les États-Unis ont à plusieurs reprises étiré le concept de sécurité nationale, abusé du pouvoir de l'État, réprimé de manière injustifiée les entreprises chinoises et perturbé sans motif l'ordre économique international et les règles commerciales », a déclaré Wang lors d'un point de presse quotidien à Pékin. « Ils ont atteint un niveau d'hystérie sans scrupules. »
La Chine « exige que les États-Unis corrigent immédiatement leur mauvaise pratique consistant à politiser, instrumentaliser et militariser les questions économiques, commerciales et scientifiques sous prétexte de droits de l'homme ou de problèmes liés à l'armée », a déclaré Wang.
Le gouvernement américain a placé lundi 43 « entités » sur une liste de contrôle des exportations, invoquant des préoccupations de sécurité nationale et de politique étrangère. Les dernières sanctions américaines concernent à la fois les entreprises chinoises et étrangères.
Parmi les personnes répertoriées dans les dernières sanctions américaines figuraient Frontier Services Group Ltd., une société de sécurité et d'aviation précédemment dirigée par le fondateur de Blackwater, Erik Prince, et Test Flying Academy of South Africa, une école de pilotage surveillée par les autorités britanniques pour avoir embauché des pilotes militaires britanniques à la retraite pour former des aviateurs chinois.
Les entreprises chinoises se voient désormais interdire de recevoir des exportations américaines pour des activités jugées contraires à l'intérêt national américain.
D'autres entreprises ont été sanctionnées pour avoir aidé au développement des armes hypersoniques de la Chine et à la modernisation de son armée, à l'aide du Département du commerce.
Deux sociétés – Beijing Ryan Wende Science and Technology Co. Ltd. et Xinjiang Kehua Hechang Biological Science and Technology Co. Ltd. – sont aussi sanctionnées pour avoir prétendument fourni des articles qui ont aidé le gouvernement chinois à surveiller les minorités ethniques à travers le pays.
Les États-Unis ont imposé plusieurs séries de sanctions et de restrictions à l'importation au cours des trois dernières années à des entreprises qui prétendaient aider Pékin à réprimer les minorités ethniques dans sa région occidentale du Xinjiang.
Tout en imposant des sanctions aux responsables et entités chinois et tout en menant des provocations militaires et diplomatiques continues contre la Chine, Washington a ordonné aux responsables américains d'ouvrir de nouvelles voies de communication avec Pékin et son armée pour éviter un conflit accidentel entre les forces militaires des deux parties sur terre et sur mer.
Il est à noter que le secrétaire d'État américain Antony Blinken est attendu à Pékin plus tard cette semaine, lors d'une visite précédemment reportée en raison d'un ballon de recherche sur le climat chinois qui a traversé le territoire américain en février et a été abattu par les forces américaines.
