The Washington Post a révélé que la Central Intelligence Agency (CIA) était au courant du plan de l'Ukraine d'attaquer les gazoducs Nord Stream trois mois avant qu'il ne se produise en septembre 2022.
Le journal américain Washington Post, citant des fuites d'informations publiées en ligne, a rapporté mardi 6 juin qu'une agence d'espionnage européenne avait informé la CIA du projet de l'Ukraine de faire sauter le gazoduc Nord Stream trois mois avant l'attaque.
La CIA a appris en juin dernier qu'une équipe de six membres des forces d'opérations spéciales ukrainiennes avait l'intention de faire exploser le projet Russie-Allemagne, a rapporté le journal.
Les plongeurs militaires ukrainiens, qui ont planifié l'attaque, ont rendu compte directement au commandant en chef militaire du pays.
Deux des gazoducs, connus collectivement sous le nom de Nord Stream 1, fournissaient à l'Allemagne et à une grande partie de l'Europe occidentale du gaz naturel russe bon marché depuis plus d'une décennie. Une deuxième paire, connue sous le nom de Nord Stream 2, avait été construite mais n'était pas encore opérationnelle.
Le 26 septembre dernier, trois énormes fuites de gaz, précédées d'une série d'explosions, se sont produites sur les canalisations. Les explosions puissantes, selon Moscou, ont assommé trois des quatre chaînes du réseau Nord Stream au large de l'île danoise de Bornholm.
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Les gazoducs de 1 200 kilomètres, exploités par le géant gazier russe Gazprom, ne sont pas actuellement en service, mais ils contiennent tous deux encore du gaz sous pression.
Le rapport de renseignement européen a été partagé sur la plateforme de chat Discord, par le membre de la Garde nationale aérienne Jack Teixeira, qui a récemment été inculpé pour la fuite de documents américains sensibles. Le Washington Post a déclaré avoir obtenu une copie de l'un des amis en ligne de Teixeira.
Le rapport de renseignement était basé sur des informations obtenues d'un individu en Ukraine, a déclaré le Washington Post, ajoutant que la CIA avait partagé le rapport avec l'Allemagne et d'autres pays européens en juin dernier.
Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré lundi que les enquêtes sur l'attaque du Nord Stream étaient en cours.
« La dernière chose que nous voudrons faire depuis ce podium est de prendre de l'avance sur ces enquêtes », a déclaré Kirby, interrogé sur les reportages du Washington Post sur la question.
En février, le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a révélé que la marine américaine avait placé des explosifs sous les gazoducs Nord Stream lors d'une opération maritime secrète.
Dans un rapport détaillé publié sur son blog, Hersh, citant sa propre enquête sur le sabotage de septembre, a affirmé que l’explosion des gazoducs sous-marins Nord Stream dans la mer Baltique avait été ordonnée par la Maison-Blanche et exécuté par la CIA à l'aide de la marine américaine.
Hersh, un journaliste lauréat du prix Pulitzer connu pour ses reportages sur les crimes américains pendant les guerres au Vietnam et au Moyen-Orient, a déclaré que des plongeurs en haute mer de la marine américaine ont placé les explosifs C4 de haute puissance sous le couvert de l'exercice naval international BALTOPS 22 en juin.
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Selon ses informations, la marine norvégienne a ensuite déclenché les explosifs à distance lorsqu'elle a reçu l'ordre correspondant.
Le rapport est intervenu au milieu d'une guerre verbale entre les États-Unis et la Russie au sujet de la destruction des pipelines Nord Stream.
Moscou a déclaré que les États-Unis devraient essayer de prouver qu'ils n'étaient pas à l'origine de la destruction des gazoducs Nord Stream qui reliaient la Russie à l'Europe occidentale.
La Russie a déclaré qu'elle considérait la destruction des pipelines Nord Stream 1 et Nord Stream 2 comme « un acte de terrorisme international » et qu'elle ne permettrait pas que cette affaire soit cachée sous le tapis.
Le Kremlin a rejeté le mercredi 8 mars les informations de presse selon lesquelles un « groupe pro-ukrainien » serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs russes Nord Stream 1 et 2, estimant qu'il s'agissait d'une tentative de « détourner l'attention ».
« Il est clair que les auteurs de l'attaque veulent détourner l'attention. Il est clair qu'il s'agit d'un coup médiatique coordonné », a estimé mercredi le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti. Il a appelé à mener une « enquête transparente urgente sur ce sabotage ».
