Le ministre iranien de l'Intérieur Ahmad Vahidi déclaré que les tensions, survenues à la frontière avec l'Afghanistan après l’attaque meurtrière des talibans samedi, se sont apaisées et que la zone était désormais sécurisée.
Ce samedi 27 mai, deux gardes-frontières iraniens ont été tués lorsque des forces talibanes lourdement armées ont ouvert le feu sur un poste frontière dans la province du Sistan-et-Balouchestan (sud-est de l'Iran), en violation du droit international.
« Nous n'avons aucun problème pour le moment. Le point frontière est calme et ouvert à la circulation », a déclaré Ahmad Vahidi. « Il y a eu une fusillade menée par des gardes-frontières afghans, et naturellement, nous avons apporté une réponse appropriée. Nous avons eu des négociations avec les talibans. » D'autres échauffourées ont eu lieu qui ont été rapidement maîtrisées.
Lors d'une visite au Sistan-et-Balouchistan dimanche, le commandant des forces terrestres de l'armée iranienne, le général de brigade Kioumars Heidari, a averti que la République islamique changerait d'approche si l'Afghanistan ne respectait pas les réglementations internationales et les principes du bon voisinage.
Notons que les zones frontalières avec l'Afghanistan restent sous le contrôle total des forces terrestres de l'armée iranienne.
En août 2021, les talibans ont réussi à prendre le pouvoir après avoir fait des avancées considérables à travers l'Afghanistan au milieu d'un retrait désordonné des forces étrangères dirigées par les États-Unis ainsi que de l'effondrement rapide des forces de sécurité du pays.
Téhéran ne reconnaît pas l'administration au pouvoir à Kaboul et exige la formation d'un gouvernement inclusif.
Récemment, le différend historique sur l'eau entre l'Iran et l'Afghanistan a de nouveau fait surface. Le refus de l'Afghanistan de respecter le traité Helmand signé le 20 février 1973 et de reconnaître les droits d'eau de l'Iran sur les rivières partagées ont exacerbé les tensions entre les deux pays.
Au cours des dernières semaines, des responsables iraniens de haut rang ont exhorté le gouvernement taliban de facto à Kaboul à adopter les mesures adéquates pour résoudre ce problème de longue date.
La pénurie d'eau fait des ravages dans la région du Sistan-et-Balouchistan et nui considérablement à l'agriculture.