Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a soumis un projet de résolution au Parlement proposant des sanctions contre l'Iran pour une période de 50 ans, suite à des allégations sans fondement concernant la fourniture d'armes par l'Iran à la Russie.
Présenté dimanche, le projet de loi comprend une interdiction complète de commerce, des investissements et du transfert de technologies avec l’Iran.
Il interdit également le transit iranien à travers le territoire ukrainien, l'utilisation de son espace aérien, le retrait des actifs iraniens de l'Ukraine.
Il interdit en outre à la Banque nationale d'Ukraine d'enregistrer un système de paiement international exploité par l'Iran, obligeant le cabinet, le service de renseignement étranger et le service de sécurité à mettre en œuvre des mesures restrictives anti-iraniennes.
Le Parlement ukrainien devrait soutenir le projet de loi sur les sanctions qui a déjà été approuvé par le Conseil de sécurité nationale et de défense.
Le Parlement ukrainien n'a toutefois pas encore programmé le vote, selon son site Internet.
Le chef d'état-major de Zelensky, Andriy Yermak, a déclaré que le projet de résolution était une réponse à la prétendue fourniture d'armes par l'Iran à la Russie.
Dans une allocution vidéo la semaine dernière, Zelensky a affirmé que les Iraniens se dirigeaient vers le « côté obscur de l'histoire » à cause de sa prétendue fourniture de drones par Téhéran à Moscou.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que le président ukrainien avait organisé un « spectacle politique » rempli d'allégations « sans valeur » dans le but de se faire livrer par les pays occidentaux encore un peu plus d’équipements militaires.
« La répétition de fausses allégations du président ukrainien contre la République islamique s'inscrit dans la guerre de propagande et médiatique de l'axe anti-iranien contre le gouvernement et le peuple iraniens et dans le but d'obtenir autant d'armes et d'aide financière que possible des pays occidentaux », a affirmé Kanaani.
L'Ukraine et les pays occidentaux ont accusé à plusieurs reprises l'Iran de fournir à la Russie des drones militaires à utiliser dans la guerre avec l’Ukraine, une accusation catégoriquement rejetée par Téhéran.
Les revendications anti-iraniennes sont apparues pour la première fois en juillet dernier, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, alléguant que Washington avait reçu des « informations » indiquant que la République islamique se préparait à fournir à la Russie « jusqu'à plusieurs centaines de drones, y compris des drones capables de porter des armes et sur un calendrier accéléré » à utiliser dans l'opération militaire en Ukraine.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a rejeté en novembre la controverse médiatique sur le soutien présumé de l'Iran à la Russie dans cette guerre, ajoutant toutefois que Téhéran avait fourni à Moscou un nombre limité de drones des mois avant l'opération en Ukraine.