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Les analyses de la rédaction :
1. RDC : Tshisekedi à Pékin ; une bouffée d’oxygène ?
Sur invitation de son homologue chinois, Xi Jinping, le président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, séjourne depuis le 24 mai 2023 et ce, pour quelques jours, en Chine. Depuis hier donc, « Fatshi », comme on le surnomme, se trouve à Beijing, arpentant les majestueux couloirs du pouvoir chinois. L’on dit souvent qu’il n’y a rien de mieux qu’un bol d’air frais pour se ressourcer, se remonter le moral et repartir du bon pied. Et Dieu seul sait jusqu’à quel point, le président congolais en avait besoin. En effet, son voyage sur Pékin intervient dans un contexte où Tshisekedi est malmené par des problèmes domestiques. Comme la crise sécuritaire à l’Est du pays, qui continue toujours sous le silence complice de la Communauté internationale. À la crise armée s’est greffée une situation humanitaire catastrophique avec des milliers de déplacés. De plus, début mai, de fortes inondations ont dévasté la province du Sud-Kivu, faisant plus de 400 morts et des centaines de portés disparus. Cela pour dire que l’invitation de Xi Jinping tombe à pic. Beaucoup de Congolais auraient certainement aimé voir leur président faire un voyage pour s’occuper prioritairement de leurs problèmes sécuritaires comme notamment un voyage en Russie, mais ce n’est toujours pas le cas.
Pour espérer calmer la situation, Tshisekedi se bat visiblement pour se prémunir contre les critiques liées à son bilan à la tête du pays. Aujourd’hui, « Fatshi » a plus que jamais besoin de bonnes nouvelles à annoncer à son peuple. Le président Xi Jinping peut-il l’y aider ? Sans aucun doute oui ! Car la Chine constitue un partenaire stratégique pour Kinshasa.
La visite du président Tshisekedi vise surtout à relancer, sur de nouvelles bases, le partenariat Chine-RDC.
Le gouvernement congolais a manifesté sa volonté de rééquilibrer le « contrat chinois » ; signé en 2008 par Kinshasa et un groupe d'entreprises chinoises, ayant abouti à la création de la SICOMINES.
Quinze ans après, des enquêtes de l'Inspection générale des finances (IGF) ont révélé que ce contrat était déséquilibré et ne profitait pas aux Congolais.
Lors du dernier conseil des ministres, le président de la République a donc dit vouloir voir ce contrat réajusté. Ce que pourrait justifier la présence, dans l'équipe qui l'accompagne en Chine, de la ministre des Mines Antoinette Nsamba Kalambay.
Parmi les membres de la délégation, figurent également le ministre en charge de la Défense, Jean-Pierre Bemba, ce qui pourrait présager un nouveau partenariat dans le domaine militaire. Ce qui pourrait vraisemblablement renforcer les forces armées congolaises dans leur processus de sécurisation de la région stratégique de l’Est de la RDC.
2. Burkina : l’union fait la force !
Au Burkina Faso, la guerre contre le terrorisme continue. À coup de missile, les Forces combattantes ont frappé avec succès ce mercredi, des terroristes revenus chercher une importante logistique cachée sous un grand arbre dans la forêt de Sawenga (Bittou, Centre-est), selon une source sécuritaire.
Ces malfaiteurs et leur matériel ont été pulvérisés comme la centaine de leurs compères neutralisés hier mardi, dans la même localité dans des frappes précises.
Les renseignements ont également localisé dans la forêt de Tiourel, région de l’Est, un regroupement d’un groupe armé terroriste. Les vecteurs aériens ont pulvérisé leurs membres avec efficacité.
Outre les frappes, les FDS et les VDP ont livré des batailles à différents endroits et repoussé des attaques.
Les opérations se poursuivent sur l’ensemble des théâtres d’opérations, assurent les mêmes sources.
Par ailleurs, la population burkinabé affiche également son soutien à son gouvernement.
Le samedi dans la matinée et pendant plusieurs heures durant, des citoyens ont convergé des quatre coins de Ouagadougou vers la place de la Révolution où ils ont formé une foule compacte, forte de plusieurs milliers de personnes.
Pour ces soutiens du gouvernement de la Transition et de son président, le capitaine Ibrahim Traoré, cette marche meeting était plus que nécessaire.
« Il était nécessaire au regard des complots internationaux que la Nation montre aux yeux de la communauté internationale que le Burkina Faso appartient aux Burkinabè », a indiqué un étudiant du haut d’un podium entouré d’une marée humaine derrière lui.
Selon lui, le peuple s’est réuni aussi pour montrer encore son soutien au président Ibrahim Traoré et à ses compagnons de la transition qui sont, a-t-il poursuivi, sur le chemin de la libération.
Pour lui, si les marchés sont restés fermés, cela veut dire que la population est consciente que personne ne pourra déterminer son destin à sa place.
« Il y a eu un temps où le Burkina était désespéré d’une gouvernance maudite. Les mobilisations étaient pour dénoncer le pouvoir d’un président. Mais aujourd’hui, cette mobilisation est pour soutenir le pouvoir d’un président », a affirmé le coordinateur du mouvement «la France doit partir », Lassané Sawadogo.
De son avis, à l’heure actuelle, l’impérialisme tremble et les valets locaux regrettent d’être au Burkina Faso.
« Certains avaient demandé une manifestation pour dire non à la Transition. Aujourd’hui, ils se rendent compte que le peuple n’est plus prêt à perdre la vérité. Nous avons eu un président véridique qui est là pour libérer notre chère patrie », a estimé Lassané Sawadogo.
Ousmane Ouédraogo est venu du Ganzourgou, à une centaine de km de Ouagadougou, pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré.
Selon lui, l’interview du chef de l’Etat diffusée jeudi soir, prouve qu’il a des bonnes intentions pour le Burkina Faso.
« Notre venue ici montre notre volonté de vaincre l’ennemi avec le président Ibrahim Traoré et nous le soutiendrons pour le bien des générations futures », a dit pour sa part l’artiste-musicien Noël Yaméogo.
3. Mali : après le versement de la rançon, les attaques terroristes recommencent !
Kidnappé le 8 avril 2021 à Gao, le journaliste français Olivier Dubois, qui aurait visiblement été utilisé comme appât par les soldats français de la force Barkhane, a été libéré le lundi 20 mars 2023. Et depuis cette libération, avec l’otage américain, on a pu constater une recrudescence des attaques terroristes dans le centre du Mali et au Burkina Faso. Selon des sources bien introduites, cela n’est pas un fait du hasard car la rançon payée pour la libération du français et de l’américain a renfloué les caisses du groupe terroriste d’Iyad ag Ghali qui était en difficulté financière et logistique après les sérieux coups portés à son organisation et à ses satellites par les forces armées maliennes.
Entre le 27 avril et le 20 mai 2023, plus de 800 motos (notamment de marque Apsonic) ont été saisies dans le centre et le nord du pays. C’est ainsi que le 20 mai 2023, un camion transportant des motos a pris feu sans que l’on ne sache pourquoi. En effet, si certaines sources avaient accusé, dans un premier temps, l’armée d’avoir utilisé un drone pour détruire la cargaison, d’autres sources ont plutôt souligné que le camion a pris feu de lui-même. « Il n’a ni été attaqué encore moins visé par une frappe de drone », a mentionné l’un d’entre eux. Le hic, c’est qu’on ne comprend pas la reprise soudaine du commerce des motos dans des zones où leur circulation est en partie interdite à cause de l’usage qui en est faite par les groupuscules terroristes. « Ce n’est pas un fait du hasard. Ces motos sont essentiellement commandées par des organisations terroristes à travers souvent des intermédiaires au-dessus de tout soupçon », souligne une source au niveau du renseignement militaire. Selon des commerçants, le coût d’une moto Apsonic sur le marché régulier est d’environ 475 000 F CFA.
Comment les Groupes armés terroristes (GAT) parviennent-ils à payer ces motos ? Si le trafic du bétail enlevé aux éleveurs du centre et du nord, pour être revendu ailleurs, est aujourd’hui source de revenus pour les GAT, ce sont surtout les rançons qui constituent une grosse part de leur budget. Un lien est donc vite fait entre la libération du journaliste Olivier Dubois et la recrudescence des attaques dans le centre du Mali et dans les régions frontalières du Burkina Faso avec le Mali. « Avant la libération d’Olivier Dubois et de l’humanitaire américain Jeffery Woodke, les groupes armés terroristes étaient confronté à d’énormes difficultés financières au point de ne plus pouvoir nourrir et payer les éléments des réseaux affiliés. Sans compter les difficultés logistiques liées aux coups portés par les FAMa qui ont détruit beaucoup de ses bases avec des motos et des véhicules. Mais, moins d’un mois après la libération du journaliste français et de l’humanitaire américain, Iyad a repris ses attaques », a analysé une source au niveau du renseignement militaire.
En effet, le GSIM a revendiqué l’attaque de Sévaré qui a causé la mort d’au moins 10 civils (plus de 60 blessés et d’importants dégâts matériels) le 22 avril 2023. Il a aussi revendiqué l’attaque d’un convoi logistique des FAMa le même jour dans le nord-ouest du pays.
Et ces derniers jours, il a déclaré avoir imposé un blocus à certaines localités coupées désormais du reste du pays. Si peu d’informations ont filtré sur les conditions de libération d’Olivier et de son compagnon de circonstance, nous savons aujourd’hui l’usage qui a été fait de la rançon payée officieusement. « Nous avons assisté à une recrudescence des attaques au centre du Mali…après la libération d’Olivier Dubois qui était retenu par un groupe terroriste lié à Daech et Al-Quaïda. Il n’y a pas de doute que la rançon payée pour la libération des otages a remis à flot cette organisation terroriste en lui permettant de se doter des armes et des moyens de logistiques. La multiplication des saisies ou la destruction des motos attestent aussi cela », défend la même source.
« Les Forces de défense et de sécurité doivent redoubler de vigilance pour empêcher l’approvisionnement de ces GAT. En dehors des pertes humaines, chaque moto saisie est un sérieux coût porté aux organisations terroristes, à leurs finances », a-t-elle conclu. « La guerre profite à beaucoup de personne qui se remplissent les poches. Et tant pis pour le pays et les familles endeuillées », s’est récemment offusqué un cadre du centre du pays à juste raison. Mais, avec les équipements récemment acquis, les Forces armées maliennes (FAMa) sont déterminées à traquer ces ennemis de la patrie.