Moscou souligne que l’Occident doit accepter et comprendre que la Russie et la Chine se distinguent par leurs liens étroits.
« Les allégations du président français Emmanuel Macron sur la “dépendance” de la Russie vis-à-vis de la Chine sont une tentative de dresser des nations amies les unes contre les autres, mais les dirigeants occidentaux doivent accepter le fait que Moscou et Pékin entretiennent des liens étroits », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grushko, lundi 15 mai.
« Avec ce paysage mondial changeant, il est inévitable qu’Emmanuel Macron ainsi que d’autres dirigeants occidentaux devront se réconcilier avec la réalité de relations fortes, équitables et réciproquement respectueuses entre Moscou et Pékin », a ajouté le diplomate russe dans un communiqué publié sur le site internet du ministère.
Le haut diplomate russe a déclaré qu’en fournissant à l’Ukraine des armes, l’Occident tentait de détourner les critiques du conflit actuel.
« Le pompage imprudent et continu du régime fasciste de Kiev avec des armes est le seul moyen d’éviter de prendre la responsabilité de la crise dans laquelle ils ont plongé de nombreux pays et régions avec leur politique irréfléchie d’inciter les voisins les uns contre les autres », a-t-il souligné.
Macron a récemment déclaré que la Russie avait subi une « défaite géopolitique », qu’elle devenait de plus en plus dépendante de la Chine, et que cela « soulevait des doutes » parmi ses amis traditionnels.
Lors d’une visite historique en Russie en mars, le président chinois, Xi Jinping, a déclaré que les relations sino-russes sont liées par l’histoire, la géographie et, surtout, la coopération stratégique entre les deux nations. Il a également ajouté que les liens existants entre les deux nations témoignent d’une saine dynamique de développement.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a contesté plus tôt dans la journée l’interprétation du partenariat entre les deux puissances livrée par le président français.
« Cette approche est absolument fausse et résulte d’une compréhension absolument erronée de l’essence de ce qui se passe » entre les deux puissances, a fustigé le porte-parole de la présidence russe.
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« Nos relations avec la Chine sont de la nature d’un partenariat stratégique spécial », a-t-il assuré, se disant « catégoriquement en désaccord » avec la position défendue par Emmanuel Macron.
Avant d’appeler la Russie dépendante de la Chine, Macron a demandé à Pékin de négocier un accord entre Kiev et Moscou, Bloomberg ayant rapporté que Macron avait chargé son conseiller en politique étrangère de collaborer avec le haut diplomate chinois Wang Yi pour produire un plan de base durable pour une négociation.
Il est à noter que les alliés de l’Ukraine ont jusqu’à présent dit qu’ils n’accepteraient pas les négociations tant que les troupes russes restent dans les territoires que l’Ukraine revendique comme les siens.
Macron a déclaré que la Chine pourrait jouer un rôle majeur dans la recherche d’un « chemin vers la paix » en Ukraine : « La Chine, avec sa relation étroite avec la Russie, qui a été réaffirmée ces derniers jours, peut jouer un rôle majeur. »
Cela survient après que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a atterri dimanche 14 mai à Paris pour des entretiens avec Macron après avoir reçu un prix pour la lutte de Kiev en faveur des « idéaux européens » lors d’une visite en Allemagne.
« À chaque visite, les capacités de défense et offensives de l’Ukraine se développent », a tweeté Zelensky à son arrivée dimanche soir à la base aérienne de Villacoublay au sud-ouest de Paris.
Et lui d’ajouter que les relations avec l’Europe « se renforcent et la pression sur la Russie augmente ».
Peu de temps après, Macron a accueilli son homologue ukrainien à l’Élysée pour la deuxième fois depuis le début de la guerre ukrainienne.
Le bureau du président français a déclaré que les deux chefs d’État discuteraient du « soutien » de la France pour répondre aux « besoins militaires et humanitaires urgents de l’Ukraine » lors d’un dîner au palais présidentiel.
En outre, le communiqué indique que Macron « réaffirmera le soutien indéfectible de la France et de l’Europe pour restaurer les droits légitimes de l’Ukraine et défendre ses intérêts fondamentaux ».